Dire qu’on l’attendait relève du doux euphémisme. Après une saison 2 de haut vol qui avait confirmé tous les espoirs placés dans une première saison enlevée, Dix pour Cent est de retour avec son cortège de stars et d’agents pour le meilleur et pour le rire. La série initiée par Dominique Besnehard et cornaquée par Fanny Herrero autour d’un pool d’auteurs revient avec six nouveaux épisodes où l’enjeu majeur va être à nouveau de se renouveler et d’éviter de répéter des situations déjà exploitées. Pas simple dès lors qu’il ne s’agit pas d’imaginer une énième enquête policière avec de nouveaux suspects, mais une comédie de bureau, un genre qui n’est pas loin s’en faut, une spécificité française. Si la série est en 12 épisodes parvenue à trouver un équilibre proprement miraculeux, c’est en faisant en sorte que les vedettes invitées respectent la note d’intention de leur fonction et ne dépassent jamais le cadre fixé, à savoir que les héros, ce sont les agents des stars et pas les stars eux-même.
Les auteurs ne s’y sont pas trompés avec ces deux premiers épisodes brillants, drôles et enlevés, parsemés de répliques toujours aussi justes et qui font mouche à chaque fois. Pour réussir une série chorale il faut le faire avec une précision d’orfèvre et faire en sorte que chaque partition soit répartie équitablement sans que cette répartition ne soit ressentie par le téléspectateur. Par la grâce d’un rythme fluide, du passage d’un personnage à un autre sans à-coups, de l’enchainement des situations et de l’alternance de scènes de pur comédie avec d’autres qui font avancer une narration sophistiquée. Dix pour Cent poursuit dans cette lignée, ne montre pas de faiblesse significative sur cette entame de saison 3 et poursuit un quasi sans fautes qui lui a permis de devenir une sorte de maitre étalon de la comédie de bureau à la française.
On pourrait tout au plus pinailler sur l’invraisemblance des situations (quoique!!!) que les auteurs font vivre aux stars et qui éloignent par moments la série de ce cachet de « vérité » qui lui colle à la peau, même si c’est cet agrégat qui permet à Dix pour Cent d’être la série qu’elle est, cynique et cinglante, tendre et enlevée, où l’on rit avec des personnages dont on ne se moque jamais. Jean Dujardin et Monica Bellucci pour les deux premiers épisodes de cette saison 3 ont malgré tout droit à des partitions savoureuses dont on sent bien qu’ils se sont éclatés à les jouer, leur permettant de s’amuser à la fois avec l’image qu’ils renvoient mais aussi avec des situations observées dans ce petit microcosme qu’est le monde du cinéma qui regorge de personnalités atypiques et frappadingues que les auteurs n’ont plus ensuite qu’à faire entrer dans leurs histoires.
Si l’on se régale encore de voir des guests de plus en plus prestigieuses pousser le bouchon de plus en plus loin, la série parvient pourtant à conserver sa spécificité. Les vrais stars de Dix pour Cent ce sont toujours Andréa (Camille Cottin), Mathias (Thibault de Montalembert), Arlette (Liliane Rovère), Gabriel (Grégory Montel), Noémie (Laure Calamy), Hervé (Nicolas Maury), Camille (Fanny Sidney), Stéfi Celma (Sofia) Hicham (Assaad Bouab). Chacun maitrise encore plus son personnage à la perfection et se replonge avec délectation dans une interprétation qui nous fait soupirer de plaisir. Entre des punchlines hilarantes balancées avec une remarquable fluidité, un sens du rythme renversant et une manière harmonieuse de parvenir à humaniser des personnages multi-facettes, Dix pour Cent continue de maintenir la barre très haut sans pour autant sortir de sa zone de confort, mais on l’aime aussi parce qu’elle reste fidèle à elle-même. Si la suite de la saison est du même acabit, on sera à 100% convaincus.
Crédits: France 2