Trois ouvrages composent cette sélection, l’un consacré à un cinéaste français qui fit débat mais dont les films trouvent leur place dans l’histoire, un autre sur l’un des réalisateurs qui a construit une véritable œuvre d’auteur dans le système hollywoodien et enfin les souvenirs de celui qui dirigea le plus grand festival du monde pendant 14 ans.
Admiré dans les années 1950 comme un cinéaste majeur, Claude Autant-Lara est tombé aujourd’hui dans un statut incertain, selon les aspects de l’homme et de sa carrière que l’on souhaite mettre en avant. La vie et la carrière de l’auteur de La Traversée de Paris, de L’Auberge rouge, d’En cas de malheur du Diable au corps ont connu, du point de vue de la réputation, des évolutions que l’on rencontre rarement dans une même destinée. Considéré successivement comme un marginal, un grand réalisateur de gauche, un cinéaste dépassé et même d’extrême droite, il est un personnage très particulier, qui a tourné avec les plus grands acteurs et actrices de cet âge d’or du cinéma français (Gérard Philippe, Michèle Morgan, Jean Gabin, Brigitte Bardot, Bourvil, Michel Simon, Danielle Darrieux, …).
Jean-Pierre Bleys explore comme jamais encore le travail de ce cinéaste qui a mis sa vie entière au service de ses films. Grâce à un travail de recherche impressionnant, l’auteur détaille la carrière d’Autant-Lara, œuvre après œuvre, de ses débuts dans le cinéma muet en tant que décorateur pour Marcel L’Herbier jusqu’en 1976 date de son dernier film, en passant par son passage à Hollywood dans les années 1930. Cette biographie s’imposera comme la plus complète sur Claude Autant-Lara et sera l’occasion d’une visite de l’histoire du cinéma français, de retrouver les acteurs qui peuplent ses films, de vibrer à l’évocation de grandes œuvres, de traverser le 20e siècle et ses tourments.
À propos de l’auteur: Jean-Pierre Bleys est né en 1948 à Mirande, Gers. Il passe son enfance et adolescence à Albi, où il se passionne pour le rugby à XIII et le cinéma après la vision en juin 1958 des Misérables de Jean-Paul Le Chanois avec Jean Gabin. En automne de la même année, la sortie d’En cas de malheur, très médiatisée, lui rend familier le nom de Claude Autant- Lara sans qu’il ait vu le film. Sa carrière de professeur lui a fait enseigner le français, le latin, le grec, et l’histoire du cinéma, dans plusieurs lycées d’Angers. Il a publié des articles dans les revues Les Cahiers de la Cinémathèque, Positif, 1895 et a collaboré aux ouvrages collectifs Cent ans de cinéma français (Le Cerf, 1989), Dictionnaire des films (Larousse, 1990).
Une carrière hors-normes que celle de Claude Autant-Lara, parsemée de films restés dans l’histoire malgré les polémiques et la personnalité contrastée du réalisateur surtout dans ses dernières années. Dans cet ouvrage, Jean-Pierre Bleys détaille la carrière du cinéaste œuvre par œuvre, avec force précisions et sur près de 700 pages, réhabilite un cinéaste dont les films ont marqués une époque et des millions de spectateurs.
Le saviez-vous ? C’est Bertrand Tavernier qui signe la préface du livre dans laquelle il explique l’importance du cinéma de Claude Autant-Lara et de la démonstration de Jean-Pierre Bleys comme quoi ses films dépassent sa personnalité controversée.
Disponibles aux Éditions Institut Lumière / Actes Sud depuis le 18 avril 2018
Il aura fallu moins de vingt ans à Christopher Nolan pour passer du statut de jeune espoir du cinéma indépendant à celui de grand auteur américain. Après s’être fait connaître avec Following et Memento, Nolan a renouvelé le personnage de Batman au cinéma, à travers la trilogie Dark Knight, et bénéficie, depuis le succès d’Inception, d’une liberté créative sans équivalent dans l’industrie hollywoodienne. Pris dans des intrigues souvent complexes, les personnages de Christopher Nolan ont en tête une idée pourtant simple : celle de comprendre le monde. Car celui-ci ne va pas de soi : morcelé, sensoriel, virtuel, trop vaste ou trop réduit, il échappe à l’entendement et reste sans cesse à redécouvrir ou à réinventer. Christopher Nolan, la possibilité d’un monde analyse l’œuvre paradoxale d’un illusionniste qui cherche la vérité et d’un réalisateur intimiste qui s’épanouit dans le grand spectacle.
A propos de l’auteur: Timothée Gérardin est critique de cinéma. Il est le fondateur du blog cinéphile Fenêtres sur cour, et a écrit pour la revue en ligne Independencia.
Christopher Nolan, la possibilité d’un monde de Timothée Gérardin aborde la carrière de l’une des personnalités les plus complexes et les plus passionnantes du cinéma contemporain. Christopher Nolan, qui n’en finit pas de faire s’écharper entre eux ses farouches partisans et ses plus fervents détracteurs méritait bien un livre qui se pose comme un essai maître pour aborder la filmographie fascinante du réalisateur. Analyse brillante du style Nolan jusqu’à son importance dans le paysage du cinéma mondial d’aujourd’hui, voici un livre passionnant qui donnera à n’en pas douter l’envie de se pencher avec un œil neuf sur une œuvre sans équivalent.
Le saviez-vous ? Le prochain livre à paraître aux Éditions Playlist Society sera un essai consacré à Ridley et Tony Scott intitulé Tony et Ridley Scott Frères d’armes et écrit par Marc Moquin. En librairie le 23 mai 2018

« Il y a les films, les évènements, les palmarès. Il y a l’air du temps. Les stars que j’ai aimées et dont je tire le portrait – personnel, artistique, réel, rêvé. Il y a les metteurs en scène venus de partout, et qui me sont proches. Les pays, les écoles, les genres. La presse. Les photos. Les jurys, les discussions, les rires. Les pleurs aussi. Il y a la palme d’or. Il y a les fêtes, les surprises, les polémiques, les excentricités. Il y a les festivaliers, tout ce monde mystérieux du cinéma que le public envie et auquel chacun voudrait appartenir. Ce dictionnaire amoureux conte le roman vrai du plus grand festival de cinéma au monde, et en révèle quelques secrets. Tour à tour historien, romancier, diariste, commentateur, j’ai souhaité témoigner de ces moments tragi-comiques qui forment la folle aventure du Festival. J’aimerais que le lecteur se coule dans l’esprit d’un sélectionneur, d’un juré, d’un critique, d’un cinéaste, et suive en coulisses le spectacle inouï de ces années éblouissantes. »
A propos de l’auteur: Gilles jacob, est né à Paris en 1930. A 12 ans, il échappe de peu à la Gestapo. Études de lettres supérieures à Louis-le-grand. A la particularité d’avoir été en même temps dirigeant dans l’industrie et journaliste – critique de cinéma (Les Nouvelles Littéraires, L’Express) pendant 20 ans. A partir de 1976, il est à la tête du Festival de Cannes, adjoint, délégué général 1978-2000; président 2000-2014.
Dans Le Dictionnaire Amoureux du Festival de Cannes, Gilles Jacob s’inscrit dans le principe de cette collection qui est d’embrasser un thème de manière personnelle. Il parcoure les différentes lettres du dictionnaire pour raconter ses souvenirs aussi bien sur les grands moments cannois et les personnalités qui en ont été les emblèmes qu’au travers d’anecdotes savoureuses avec un ton qui lui est propre. Un vrai plaisir de lecture qui démontre que Gilles Jacob sait avant tout merveilleusement parler du cinéma qu’il connait comme personne et est un formidable passeur.
Le saviez-vous ? Entre 1964 et 2018, Gilles Jacob a écrit 13 ouvrages dont La vie passera comme un rêve, Les Pas Perdus ou Un Homme cruel.
Disponible aux Éditions Plon depuis le 8 mars 2018
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