Critiques

SUPERSTORE (Critique Saison 1) Une vraie petite perle de comédie…

SYNOPSIS: Les drôles de mésaventures des employés d’un grand magasin. Des débutants aux yeux qui brillent aux vétérans ayant déjà tout vécu, en passant par les employés d’été paumés et les managers déterminés, ils affrontent « en famille » les soucis du quotidien inhérents à la gestion d’une grande surface. 

C’est en 2015 que Superstore débarque pour la première fois sur les écrans américains. La série de Justin Spitzer (Mulaney, The Office), diffusée par NBC, ne fait pas beaucoup de bruit à sa sortie, mais sa discrétion ne l’empêche pas de fasciner les téléspectateurs qui s’entichent rapidement de cet univers – à priori peu aguichant – d’un supermarché lambda perdu au milieu des États-Unis. La série coche toutes les cases de la sitcom dite “de bureau” (normal quand on voit le CV de son créateur), et fonctionne très bien, grâce à l’alliance d’une distribution au top et de scripts intelligents, drôles et sans prétention. A l’heure où l’Amérique se délecte du retour de Roseanne Barr et de son goût pour la provoc’, Superstore se pose comme un contrepoids qu’on pourrait presque qualifier d’élégant face au mastodonte d’ABC, s’intéressant à la vie des cols bleus et à leur lutte quotidienne au sein de l’inexorable machine qu’est l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Une petite série sympathique, bien écrite et bien jouée, qui gagne à être davantage connue.

Comme beaucoup de sitcoms à succès, Superstore repose principalement sur le travail d’ensemble de ses acteurs. La dynamique de groupe est en effet au cœur de la rythmique de chaque épisode, et c’est toujours un sacré numéro d’équilibriste que de maintenir toutes les histoires à flot, en s’assurant qu’elles aient toutes suffisamment d’espace pour exister sans empiéter les unes sur les autres. Heureusement pour nous, Superstore est funambule et manie savamment les différents fils de l’intrigue. Au centre de notre galerie de personnages se trouve Amy (America Ferrera), compétente, intelligente, et quelque peu frustrée d’être coincée dans un job sans débouchés. Jonah (Ben Feldman) est le nouveau venu, celui qui sera les yeux et les oreilles des téléspectateurs, nous permettant de découvrir les coulisses de Cloud 9, la chaîne de supermarché façon Carrefour dans laquelle évolue tout ce petite monde. Enfin, l’un parmi plusieurs dizaines de supermarchés de la chaîne. L’autre “petit nouveau” parmi les employés, c’est Mateo (Nico Santos), qui prend son travail, très, mais alors très au sérieux. Il y a aussi, Cheyenne (Nichole Bloom) enceinte jusqu’aux dents et responsable du comptoir maquillage, Garrett (Colton Dunn) qui annonce les promotions sur les boîtes de conserves, et de nombreux seconds rôles moins proéminents que l’on apprendra à connaître au fil de la saison, tels que Sandra (Kaliko Kauahi) ou Myrtle (Linda Porter). Au sommet de la chaîne alimentaire se trouvent Glenn (Mark McKinney), le manager et Dina (Lauren Ash, excellente), assistante manager de son état, et ces deux-là ne sont d’accord sur rien. Le tout dans une atmosphère pleine d’esprit, qui pétille d’intelligence et de bons mots sous les lumières fluorescentes standard du magasin.

Sous ses airs de comédie légère et un peu tête-en-l’air, Superstore creuse savamment la mine d’or qu’est le monde des petits travailleurs aux États-Unis. Que ce soit le racisme ordinaire (quand les employés d’origine Latine se retrouvent forcés de vendre de la salsa avec un faux accent Mexicain), l’inexistence du congé maternité, (les femmes doivent prendre une demi-journée maladie pour aller accoucher, sans compter qu’il est parfaitement légal de virer une femme qui tombe enceinte) ou l’économie actuelle qui pénalise fortement les classes les plus démunies, la série n’a pas peur de confronter la réalité quotidienne la plus déprimante tout en sachant trouver la blague qui fera rire à chaque fois. Le rythme est soutenu, les épisodes bien montés et les dialogues, servis par de remarquables acteurs, font mouche. L’intrigue jongle allègrement avec les histoires et les points de vue des personnages, se penchant sur leurs désirs, leurs frustrations, leurs joies, leurs peines, bref, tout ce qu’il y a de plus ordinaire et sublime. Une vraie petite perle de comédie, qui ne manque ni de cœur, ni d’ambition, et qui, malgré sa discrétion, se débrouille très bien puisqu’elle vient d’être renouvelée pour une quatrième saison. Si vous êtes en manque de comédies sympathiques, pas prises de tête sans être complètement superficielles, on vous recommande sincèrement de regarder celle-ci.

Crédits : NBC / Comédie +

1 réponse »

  1. La saison 1 m’avait bien surpris avec sa critique – très légère – du système capitalise, la série perd un peu, je trouve, en intérêt dès le début de la saison 2, comme si les scénaristes ne savaient quoi faire du cliffhanger de la saison précédente. Dommage, mais bon démarrage en tout cas!

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