SYNOPSIS: L’enquête d’un journaliste sur le meurtre d’un sénateur le conduit jusqu’a la Parallax Corporation, société qui recrute des tueurs.
Le réalisateur Alan J. Pakula gagna sa réputation de cinéaste engagé en signant durant les années 70 trois films majeurs : Klute en 1971, ce Parallax View en 1974 et son film le plus connu All the President’s Men sorti en 1976. Ces trois films traitent de manière frontale trois événements majeurs des années 70 aux États-Unis : la paranoïa ambiante née de l’assassinat de Kennedy, le scandale du Watergate et un pays déboussolé par la Guerre du Vietnam. Le film ne prend pas de pincettes et débute sur l’assassinat d’un candidat à la présidence nous rejouant 1963 et le meurtre du président Kennedy (à noter ce passage de 5 minutes pendant le fameux test au milieu du film où l’assassinat de Kennedy est repris). A l’image d’All the President’s Men, l’incarnation de la défense de la démocratie américaine s’incarne dans la profession de journaliste et c’est Warren Beatty qui s’y colle. L’écriture de son personnage est un vrai souci car il n’a pas l’envergure des personnages incarnés par Redford et Hoffman deux ans plus tard. Il manque un peu de consistance pour que le spectateur soit complètement impliqué dans l’histoire. Même après la mort de son amie qui est venue lui demander de l’aide, on ne sent pas une réelle implication du personnage et on se demande si c’est l’écriture de celui-ci ou la qualité de l’interprétation de Beatty qui nous sort un peu du film alors que l’enquête qui débute devrait nous exciter totalement. Tout le contraire du formidable Conversation Secrète de Coppola qui réussissait à nous captiver d’emblée.
Là où le film reste tout de même une grande réussite est la découverte par le personnage principal de cette organisation sans nom, sans visage qui donne au film ce vrai côté paranoïaque très seventies. Pakula arrive à distiller cette ambiance tendue où chaque personnage a quelque chose à cacher ou à révéler, est un ami ou un ennemi. Le metteur en scène joue également beaucoup sur la rupture de ton en alternant des scènes intimistes et très grandiloquentes au regard de cette poursuite de voiture ou cette bagarre interminable dans un bar miteux.
Il est très bien épaulé pour rendre cette atmosphère par la musique de son compère de toujours Michael Small et par la magnifique photographie du légendaire Gordon Willis. Ce dernier brille notamment dans une dernière scène très hitchcokienne (Pakula évoque clairement l’Homme qui en savait trop) où on passe de l’ombre à la lumière jusqu’à la tragédie finale de manière hypnotique. Et, c’est dans son ultime scène que le message du film est ouvertement explicité, le metteur en scène nous appelant à toujours remettre en cause la parole des puissants et de l’État. Un message qui n’a donc pas perdu de sa vigueur.
Titre Original: THE PARALLAX VIEW
Réalisé par: Alan J Pakula
Casting : Waren Beatty, Paula Prentiss, William Daniels…
Genre: Thriller
Sortie le: 16 avril 1975
Distribué par: Théâtre du Temple
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma
3 réponses »