SYNOPSIS : Buddy est un policier non conformiste. Efficace, il emploi les methodes de ses ennemis, les gangsters pour lutter contre eux.
Police Puissance 7 est l’unique film réalisé par Philip D’Antoni. Il fut dans un premier temps producteur de deux films cultes sortis quelques années auparavant : Bullit et French Connection. Dès lors, il paraissait évident que le premier film de D’Antoni allait traiter des thématiques développées dans les deux films précités. Il récupère d’ailleurs un des deux acteurs du film de Friedkin le charismatique Roy Scheider qui enchaina les chefs-d’œuvre durant cette décennie avec notamment Klute, Les Dents de la Mer, Marathon Man ou encore Le Convoi de la Peur. Au duo Hackman-Scheider, D’Antoni préfère le film de bande avec un leader qui est aussi brutal que le personnage de Jimmy ‘Popeye’ Doyle. Le début du film parle du quotidien des flics de New York (écoutes, planques, poursuites….) qui emploient des méthodes anticonformistes pour arriver à leurs fins. Pour arrêter les voyous, il faut soit même l’être. L’idée du film de groupe qui devait constituer l’idée centrale du film n’est malheureusement que trop peu développée. Faire de Roy Scheider le héros unique du film alors que le film se nomme The Seven-ups est assez paradoxal. Le super casting mis à disposition n’est fait que pour mettre en valeur une seule performance. On peut également l’observer avec le personnage de traitre alors qu’il aurait pu constituer un vrai enjeu du récit avec un possible retournement de situation. De même, l’affiche du film est assez révélatrice. On y voit Scheider, seul, avec un pistolet à la main. Imaginez mettre uniquement William Holden pour La Horde Sauvage. Cette figure du flic torturé et violent a beaucoup intéressé les scénaristes du Nouvel Hollywood au début des 70’s. Dirty Harry (1971), French Connection (1971) et The New Centurions (1972) ont changé l’image assez lisse du policier en cassant certains codes afin de l’humaniser, présenter ses failles.
Les États-Unis ont toujours mis la morale au cœur de leur projet de société. Prendre le personnage de flic est assez passionnant car il représente cette morale, un mythe au-delà de tout soupçon. L’assassinat de JFK, la Guerre du Vietnam juste avant le scandale du Watergate ébranle totalement l’image de cette Amérique bienveillante et le personnage du flic en devient l’allégorie. La ville est également un personnage à part entière dans le récit. Filmée par D’Antoni sans aucun angélisme, on la voit tour à tour crasseuse et morne créant immédiatement un climat anxiogène. Cette jungle urbaine renvoie très clairement à l’enfer des soldats américains au Vietnam. La scène finale en est parfaitement l’exemple. En voyant cette scène, on en vient à la vraie limite du film qui lorgne trop du côté de son modèle, French Connection sans avoir son souffle épique. La scène de course poursuite, agréable à regarder par ailleurs, aurait pu constituer une grande scène si elle était arrivée avant Bullit ou French Connection.
On est donc à la limite de la contrefaçon avec une structure calquée sur le film de Friedkin. D’autant que D’Antoni n’a clairement pas le talent du réalisateur de L’Exorciste. L’enquête policière (enquête sur un cartel de drogue comme French Connection à nouveau) s’achève sans véritable implication du spectateur car le déjà-vu prédomine et manque de rythme. Le personnage de traitre est assez mal développé alors qu’il aurait pu constituer un vrai enjeu du récit. Bref, ce Seven-Ups se regarde agréablement mais sans plus.
Titre Original: THE SEVEN-UPS
Réalisé par: Philip D’Antoni
Casting : Roy Scheider, Tony Lo Bianco, Larry Haines …
Genre: Policier, Action
Sortie le: 24 avril 1974
Distribué par: –
BIEN
Catégories :Critiques Cinéma