SYNOPSIS: Atteint du syndrome d’Asperger ainsi que de celui du savant, le chirurgien Shaun Murphy, fraîchement diplômé, rejoint un prestigieux hôpital de San José. Livré à lui-même, il éprouve des difficultés à s’intégrer à l’équipe. Mais en mettant son incroyable don au service de ses patients, ce jeune prodige suscite vite de l’admiration chez certains de ses pairs. D’autres, en revanche, n’attendent qu’une erreur de sa part pour le mettre hors course.
C’est LA série la plus regardée en ce moment aux États-Unis. The Good Doctor, l’adaptation made in US du drama coréen éponyme, écrit par Jae-Bom Park, a même réussi à détrôner This Is Us, succès incontesté de l’année dernière. C’est à Daniel Dae-Kim et sa maison de productions 3AD que l’on doit cette transition réussie, sans doute la première de son genre, puisque si Hollywood tente depuis des années, de faire venir les séries ultra-lucratives de Corée du Sud, le choc des cultures s’est révélé être un obstacle de taille pour les scénaristes Outre-Atlantique. ABC avait bien tenté de lancer une version américaine du raz-de-marée Boys Over Flowers tout comme la CW avait voulu transposer l’excellent Oh My Ghostess, mais les deux projets avaient été abandonnés avant d’arriver à l’écran. C’est chose faite cette fois-ci, avec David Shore, le créateur de House au scénario et un bon pourcentage de producteurs Coréo-américains, dont Daniel Dae-Kim, aux commandes. Et à en croire les chiffres (9,4 millions de téléspectateurs pour le dernier épisode avant le hiatus obligatoire de fin d’année), The Good Doctor est bien parti pour régner en maître absolu sur les séries hebdomadaires des networks, bousculant au passage la poule aux œufs d’or de NBC et l’immortel NCIS sur CBS.
Shaun Murphy (Freddie Highmore) est médecin, brillant, et souffre du syndrome du savant ; une maladie rare, caractérisée par un contraste frappant entre les troubles du comportements d’un individu et les compétences extraordinaires exhibées par cette même personne dans un domaine donné. On rencontre Shaun alors qu’il est en route pour prendre ses fonctions de médecin résident à l’hôpital Saint Bonaventure de San José, en Californie où son mentor, Aaron Glassman (Richard Schiff) s’apprête à monter au front pour convaincre un groupe de professionnels sceptiques que Shaun a sa place parmi eux. Le nouveau venu est un peu bizarre, certes, mais il est aussi incontestablement doué, et le Dr. Neil Menendez (Nicholas Gonzalez), son supérieur direct, va bien devoir s’y faire. On découvre également les autres jeunes médecins Claire Browne (Antonia Thomas), un peu tête brûlée mais extrêmement sympathique, Jared Kalu (Chuku Modu), le gosse de riche au grand cœur, et tout le personnel de l’hôpital, qui évolue sous l’œil vigilant de Jessica Preston (Beau Garrett), la petite-fille du fondateur de Saint Bonaventure et accessoirement, fiancée de Menendez. Au fil des épisodes, on en apprend davantage sur les personnages, ce qui les motive, ce qui les fait tiquer, ce qui leur tient à cœur, et Shaun avec sa tragédie familiale et son lapin mort, s’impose très vite comme le centre émotionnel de la série.
A moins d’avoir un cœur de pierre, impossible de résister aux bonnes intentions et à la bienfaisance du protagoniste, qui provoque une ribambelle d’élans d’affection à chaque fois qu’il apparaît à l’écran. Bien sûr, on pourrait mettre ça sur le compte du fait qu’il est le personnage central, et par conséquent le plus étoffé et le plus nuancé de tous. Après tout, on sait bien que David Shore n’a pas son pareil pour façonner des génies torturés par leur passé, mais l’effet “Good Doctor” est en grande partie due à la performance bluffante de Freddie Highmore, complètement immergé dans son rôle, le genre d’interprétation qui se traduit généralement par une nomination aux Golden Globes. ABC doit se frotter les mains, non seulement parce que ces parts d’audiences rapportent gros, mais aussi parce que la critique ne tarit pas d’éloges sur leur nouveau poulain. Avec raison d’ailleurs, puisque si en surface, The Good Doctor n’a rien de très original (un médecin dont les problèmes personnels risquent de mettre la vie de ses patients en danger, un mélodrame dans un hôpital de la côte Ouest, des machinations politiques en veux-tu en voilà au sein de l’administration, bref, tout ce que le public a vu, revu et re-revu), mais la série peut se vanter d’avoir un atout extraordinaire : du cœur et de la compassion à revendre. Elle déborde de bons sentiments sans jamais tomber dans le larmoyant ou la manipulation, et ce, malgré une bande musicale qui confine parfois au pathétique. Une série touchante, humaine, au propos à la fois très simple et incroyablement complexe, qu’on vous recommande sans hésitation aucune.
Crédits: ABC / TF1
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