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Z : The Beginning of Everything (Critique Saison 1) Un Z qui veut dire Zelda

SYNOPSIS: La vie de Zelda Fitzgerald, femme de l’auteur de Gatsby le magnifique, F. Scott Fitzgerald. 

Près de 70 ans après sa mort, Zelda Fitzgerald fascine toujours. Celle qui fut l’épouse et la muse incontestée du romancier F. Scott Fitzgerald, est en effet au centre de deux films en préparation, l’un tiré de la biographie de Nancy Milford et avec Jennifer Lawrence dans le rôle principal, et l’autre étant une adaptation du roman de Francis Scott, Les Heureux et les Damnés, dans lequel Scarlett Johansson devrait incarner la femme de l’écrivain. Naturellement, le petit écran n’a aucune intention de rester sur la touche et c’est Amazon qui s’est, la première, lancée dans une série sur l’une des plus grandes icônes des Années Folles et du Jazz Age, adaptée du roman éponyme de Therese Anne Fowler. Irrévérencieuse, rebelle, riche, belle et fêtarde invétérée, Zelda Fitzgerald avait toutes les qualités requises pour hypnotiser ceux qui l’ont connue et la romancière-ballerine-papillon de nuit reprend vie sous les plumes (ou les claviers ?) de Dawn Prestwich et Nicole Yorkin (The Killing).

C’est Christina Ricci qui prête sa verve si particulière et son visage de poupée à Zelda, que l’on découvre adolescente dans son Alabama natal, alors que la Première Guerre Mondiale fait rage à l’étranger. Dès l’une des premières scènes, Zelda se promenant tête nue et chaussures à la main, présente un contraste immédiat avec les autres jeunes filles de la ville, une façon subtile et efficace de nous avertir tout de suite : notre héroïne n’est pas faite du même bois que ses compagnes. S’ensuivent donc soirées déjantées, dîners solennels avec le reste de la famille Sayre (son nom de jeune fille), jusqu’à la rencontre avec F. Scott (David Hoflin) sensée faire des étincelles malgré les malgracieux mouvements de Zelda, empêtrée dans ses pointes et son costume de ballerine. Quand on produit une série dont le titre est le nom même du personnage principal, la première des choses à faire, c’est de s’assurer que l’actrice-phare tient la route, un fait que malheureusement, Hollywood n’a pas encore tout à fait bien compris. Ici, cependant, Christina Ricci est resplendissante, mélange d’effronterie et de fragilité, qui en fait certes parfois un peu trop, mais qu’on pardonne volontiers vu le plaisir évident que l’actrice prend à jouer son rôle. Celle qui a eu bien du mal à se défaire du carcan de Wednesday Adams, tient à prouver l’étendue de son talent, au risque d’en faire des tonnes par moments. A ses côtés, Hoflin a un peu plus de mal à se trouver une place au soleil et apparaît, il faut le dire, un peu fade. L’alchimie entre les deux acteurs est complètement absente cependant, ce qui jette une ombre sur la dynamique de la série puisque, les vrais Fitzgerald étaient loin d’être parfaits, mais ils avaient du charisme à revendre, et leur relation faisait des étincelles. Ici, Ricci et Hoflin font un travail décent, mais loin du brasier ardent des jeunes amours d’un des couples les plus célèbres de la planète, on se retrouve avec une bouillie un peu tiède qui aurait bien besoin d’un coup de fouet.

On peut regretter que, à trop se focaliser sur son couple central, la série délaisse ses nombreux personnages secondaires, souvent figures historiques et fascinantes du New York des années 20 parmi lesquelles on peut citer la poétesse Edna St. Vincent Millay (Lucy Walters) et le philosophe H.L. Mencken (Bill Phillips), surnommé le « Nietzsche américain ». C’est un peu dommage ; le monde des Fitzgerald est un monde riche, excessif, un peu trop jovial pour être sincère à cent pour cent, à l’image de la chandelle qui brûle par les deux bouts du poème de St. Vincent Millay, et l’on voudrait bien la voir cette richesse à l’écran, et pas seulement dans les visuels somptueux, mais aussi dans les dialogues, les idées et les grands moments d’inspirations ce qui malheureusement, laisse un peu à désirer dans cette première saison. Reste à espérer que la saison deux, qui arrive en janvier prochain, saura pallier à ces problèmes.

Crédits : Amazon

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