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IRON FIST (Critique Saison 1) Le temps de faire le poing…

SYNOPSIS: Quinze ans après le crash d’avion qui l’a laissé pour mort, Danny Rand (Finn Jones) réapparaît mystérieusement à New York, bien déterminé à renouer avec son passé et à reprendre les rênes de l’entreprise familiale. Avec son incroyable maîtrise du kung-fu et sa capacité à invoquer la puissance de l’Iron Fist, il tente de combattre le crime qui corrompt la ville.

Avertissement : Seuls 6 épisodes de la série ont été présentés à la presse

C’est le branle-bas de combat au sein du groupe Rand : un jeune homme sympathique à l’allure de hippie déguenillé (Finn Jones) vient de faire son apparition et clame haut et fort qu’il est Danny Rand, fils du PDG de la boîte, porté disparu et présumé mort depuis un accident d’avion ayant eu lieu quinze ans plus tôt. Bien que le nouveau venu demande à voir Harold Meachum (David Wenham), ancien associé de son père, ce sont les enfants de ce dernier Joy (Jessica Stroup) et Ward (Tom Pelphrey). Danny tente de leur raconter tout ce qui lui est arrivé depuis la dernière fois qu’ils se sont vus, y compris les quinze années passées dans un monastère de la mystérieuse cité de K’un L’un, mais les Meachum trouvent la plaisanterie de mauvais goût et le font jeter dehors. Voilà l’héritier d’une des plus grandes multinationales du monde à la rue, où il ne tarde pas à rencontrer Colleen Wing (Jessica Henwick), propriétaire d’un dojo à Chinatown et combattante averti. La prémisse aurait tout d’un premier acte de tragédie grecque mais Danny Rand a beau avoir été victime d’abus en tous genre, c’est un maître en matière d’arts martiaux aux facultés étonnantes qui désarme les gardes de sécurité avec une facilité déconcertante et escalade les demeures résidentielles de Gramercy Park sans faire de bruit. Si les motivations de celui qui ne tarde pas à se révéler comme Iron Fist sont quelque peu opaques durant les premiers épisodes, il ne tarde pas à s’opposer d’abord aux Meachum qui veulent le maintenir éloigné du groupe, puis à une autre organisation bien plus puissante et dangereuse, un ennemi qu’on avait entrevu dans les autres séries Marvel : la Main.

Dernier personnage listé sur le deal entre Marvel et Netflix, Iron Fist avait déjà plus ou moins créé la polémique lorsque les deux géants américains avaient annoncé le casting de Finn Jones, le Loras Tyrell de Game of Thrones dans le rôle-titre. Alors que tout Hollywood doit faire face à des accusations de sexisme et de racisme de plus en plus virulentes, nombre sont ceux qui s’indignent que Netflix n’ait pas confié le rôle de maître de kung-fu à un Asio-Américain (ce qui, soyons honnêtes, n’aurait d’une part, pas été très difficile et d’autre part, aurait été une grande preuve de tact). A tort et à raison d’ailleurs, puisque s’il est vrai que Finn Jones est clairement investi à fond dans son rôle, il a parfois l’air franchement ridicule quand il fait ses exercices. Qu’importe, son naturel et sa spontanéité font qu’on ne peut que s’attacher à Danny, qui malgré son côté badass se comporte parfois avec une naïveté exceptionnelle. Il est soutenu par un ensemble d’acteurs qui semblent s’amuser comme des petits fous parmi lesquels on remarquera Tom Pelphrey, délectable dans son rôle de chef d’entreprise corrompu écrasé par l’ombre de son père et Jessica Henwick, qui n’hésite pas à injecter une belle dose d’humour à la cuirasse acariâtre et tellement new-yorkaise de Colleen Wing. La série démarre très lentement et il lui faut plusieurs épisodes pour trouver son rythme de croisière, mais elle met très habilement en place tous les éléments qui annoncent The Defenders, la collaboration entre Iron Fist, Jessica Jones, Luke Cage et Daredevil, annoncée pour la fin de l’année.

Côté production, la série maintient une esthétique cohérente sur tous ses épisodes, un but pas si évident quand on sait que chaque épisode ou presque a son propre réalisateur (exception faite de John Dahl, crédité de la réalisation de deux épisodes). C’est tout à l’honneur du showrunner Scott Buck (Dexter), qui a su imposer une homogénéité de ton et au directeur de la photographie Manuel Billeter qui nous a concocté une ravissante image. Le montage et la musique seront sans doute un peu trop conventionnels aux goûts de certains, mais pour une série de super-héros, le tout fonctionne au final plutôt bien. Iron Fist est moins sombre de Daredevil, moins intelligent que Jessica Jones et a nettement moins de panache que Luke Cage, mais la série se laisse regarder sans déplaisir et donne très, mais alors très, très envie de voir ce que The Defenders va donner.

 Crédits: Netflix

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