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Big Little Lies (Critique) Certaines femmes…

3,5 STARS TRES BIEN

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SYNOPSIS: Trois femmes, trois mères, à la vie apparemment parfaite, sont mêlées à une histoire de meurtre s’étant produit lors d’une soirée parents élèves dans une école.

AVERTISSEMENT: Nous avons pu voir les quatre premiers épisodes de la série

Bienvenue à Monterey, en Californie, jolie ville connue pour sa douceur de vivre, ses vues spectaculaires, ses écoles réputées et, en ce début de saison, un mystérieux meurtre. C’est là le décor du roman Big Little Lies, de l’écrivain australien Liane Moriarty, inspiré par une interview entendue un jour à la radio où une femme racontait la relation abusive de ses parents. Le livre de Moriarty, mélange élégant d’humour et de drame personnel, connaît un certain succès auprès des grands critiques littéraires américains et finit par atterrir entre les mains de Nicole Kidman, qui saute dans un avion pour rencontrer l’auteur et achète immédiatement les droits d’adaptation. Kidman s’allie avec Reese Witherspoon, dont la maison de production est encore auréolée du succès critique de Wild et les deux actrices-productrices sont tellement passionnées par le projet qu’elles rejettent allègrement les offres lucratives des gros studios. Nicole Kidman refuse le rôle qu’on lui avait offert dans Wonder Woman et Reese Witherspoon abandonne la comédie Downsizing pour se consacrer pleinement à Big Little Lies. Avec David E. Kelley (Ally McBeal) en charge de l’écriture, Witherspoon fait appel à ses collaborateurs de Wild : Jean-Marc Vallée à la réalisation et Yves Bélanger à la photographie, et voilà que la chaîne HBO donne son feu vert à une série qui se pose d’ores et déjà comme l’une des nouveautés les plus attendues de 2017.

Big Little Lies suit la vie de trois femmes : Jane Chapman (Shailene Woodley) qui vient d’arriver en ville avec son fils Ziggy (Iain Armitage) traînant une douloureuse expérience comme une vieille valise qu’elle n’arrive pas à lâcher, Céleste Wright (Nicole Kidman), ex-avocate brillante qui a laissé sa carrière derrière elle pour se consacrer à ses fils et à son mari Perry (Alexander Skarsgård) avec qui elle entretient une relation dangereuse et Madeline MacKenzie (Reese Witherspoon), qui règne en maître sur la vie sociale du jardin d’enfants où sa fille cadette suit sa scolarité. Madeline ne peut pas s’empêcher de se mêler de tout et, se prenant d’affection pour Jane, va se lancer dans un duel à mort (sociale) avec Renata Klein (Laura Dern), l’autre « femelle alpha » de la ville. Bref, c’est un monde un peu à part que celui dans lequel nos protagonistes évoluent, un univers où l’argent ne manque jamais, isolé d’un côté par la majesté de l’océan Pacifique et de l’autre par les névroses de ses habitants. Les mères se lancent avec passion dans une guerre sans merci pour assurer la dominance de leurs progéniture dans le « cercle social » de l’école, un principe qui peut paraître aberrant en France où, en général, l’éducation se focalise davantage sur l’enseignement académique que sur le développement social des élèves, mais qui aux États-Unis est primordial, particulièrement dans les milieux aisés. Cependant, sous ses apparences superficielles, Big Litte Lies touche en fait à des sujets graves, principalement celui des violences faites aux femmes. Une approche audacieuse qui fait la belle part aux victimes mais sans les dépouiller d’une force indéniable et d’une volonté de fer. Point de demoiselles en détresse ici, mais des femmes tout à fait ordinaires engagées sur la longue route tortueuse de la rédemption.

La grande force de la série réside d’abord son casting. L’alchimie Kidman-Witherspoon fonctionne à merveille (tellement bien d’ailleurs qu’elles se sont associées pour obtenir les droits d’un autre roman de Moriarty intitulé Truly Madly Guilty), ce qui laisse la pauvre Shailene Woodley un peu sur la touche quand elles sont toutes les trois en scène. Alexander Skarsgård est toujours aussi fascinant, passant de la gentillesse la plus exquise à la menace la plus effroyable avec la dextérité qu’on lui connaît et Adam Scott, qui joue Ed, l’époux de Madeline, apporte une dose de bonhommie à son rôle qui n’avait à priori pas d’autre objectif que d’être la voix de la raison. La série aborde ses thèmes franchement, sans tourner autour du pot, et si le mystère du meurtre de début de saison perd très vite son intérêt, voir nos protagonistes relever la tête et se battre pour ce qu’elles veulent est suprêmement satisfaisant. A voir pour tout ceux qui ont besoin de savoir que les plus faibles peuvent survivre aux plus forts.

Crédits: HBO / OCS

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