Au commencement...

AU COMMENCEMENT… (Séries) The Exorcist 1×01 & 02

3 STARS BIEN

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Comme Les Dents de la mer, l’Exorciste compte parmi les plus grands films de l’Histoire du cinéma, mêlant les peurs les plus ancestrales et les angoisses face à la maladie, dont la « descendance »a connu une qualité sans cesse décroissante. De la suite ésotérique de John Boorman au troisième film certes honorable adapté de son roman par William Peter Batty jusqu’à la prequel de Renny Harlin et ses démons karatékas ont peut dire qu’aucun ne boxa dans la même catégorie que l’original.

Ainsi la déclinaison en série télévisée, dernier avatar pour une » propriété intellectuelle » avant liquidation n’avait rien de vraiment sacrilège même si elle ne déclenchait pas le moindre enthousiasme. Pourtant les déclarations du scénariste Jeremy Slater, qui avait pitché sa version, puisque que le show allait voir le jour de toutes façons, afin qu’il soit écrit par un vrai fan de l’original et la participation au pilote du réalisateur de Rise of the Planet of the Apes, Rupert Wyatt étaient encourageantes.

La surprise est plutôt bonne, même très bonne, le traitement choisi par Slater est intelligent pratiquant une véritable rétro-ingénierie du film (et du roman) original dont  il réarrange les composants essentiels  pour bâtir une narration sérielle. Slater ne fait pas de la série un procédural de l’exorcisme avec sa « possession de la semaine » mais une vraie histoire développé sur une saison. La série n’est pas une continuité des films mais un véritable reboot qui en conserve l’ambiance oppressante et les archétypes.  Nous suivons  un jeune prêtre généreux mais torturé, le père Tomas (Alfonso Herrera) substitut du père Karras du film, qui s’associe à un exorciste expérimenté le père Marcus (Ben Daniels), avatar du père Merrin joué par Max Von Sydow,  ayant abandonné sa charge après une expérience traumatique, pour confronter une présence surnaturelle qui fait des ravages dans une famille de la banlieue cossue de Chicago dont la mère est incarnée par Geena Davis avec une forme de résilience lasse. En effet, Angela, après que son mari (Alan Ruck) fut victime d’une mystérieuse maladie le laissant dans un état catatonique doit faire face à la dépression de  sa fille aînée Katherine (Brianne Howey) depuis qu’elle a survécu à un accident fatal avec comme seul soutien sa fille cadette la solaire Casey (Hannah Kasulka). Bientôt Angela se persuade qu’une entité démoniaque est à l’œuvre sous son toit.

The Exorcist se repose sur la force d’un excellent pilote qui établit parfaitement l’ambiance  réaliste et sombre de la série et présente les personnages nous les rendant immédiatement familiers.  Le pilote, extrêmement efficace, bénéficiant de qualités picturales dignes d’une production cinématographique, se montre tout aussi terrifiant que les films d’horreur récents avec des scènes d’une intensité qui repousse les limites de la censure des séries de networks.

Le deuxième épisode poursuit sur la lancée du pilote introduisant des développements qui vont au-delà de la trame originale faisant allusion à un complot satanique qui dépasse le simple cas de possession , tout en continuant de distiller les clins d’ œil à l’original et se clôt sur une scène horrifique parfaitement exécutée.

Deuxième atout de la série, des interprètes convaincants, nous retenons en particulier le jeu intense de Ben Daniels et l’ambiguïté mêlée de fragilité de la jeune Hannah Kasulka. L’Exorciste démontre qu’il a des idées et une vision qui vont au-delà de l’extension de l’intrigue du film sur 12 épisodes. Outre sa palette visuelle sophistiquée  et ses scènes chocs, la série semble vouloir bâtir un véritable univers complexe, peuplé de personnages intéressants. L’avenir dira si elle y parvient mais si une série avec un tel titre tient de l’exercice de haute voltige sans filet, après deux épisodes, l’artiste est encore sur le fil.

Crédits: Fox

 

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