SYNOPSIS: Au sein d’un mouvement de culte appelé le Meyerisme, les adeptes tentent de d’élever spirituellement… et se perdent parfois entre les dilemmes moraux, la quête de pouvoir ou encore en mettant leur foi à l’épreuve. A la suite d’une retraite, Eddie Lane, assailli par les doutes, décide qu’il est temps pour lui de partir, quitte à faire voler son mariage en éclats. Très vite, il se rend compte que cela lui est impossible sans mettre sa vie en danger…
On sait tous que le géant Netflix est en train de se bâfrer de toutes les séries possibles et imaginables, qu’il s’agisse de rebooter de vieux classiques en pariant sur la nostalgie des spectateurs (La Fête à la maison, Arrested Development) ou de nous offrir des idées originales, dont certaines d’une qualité rare (Daredevil, House of Cards, Orange is the New Black) et que ce n’était par conséquent qu’une question de temps avant que les compétiteurs du site de streaming le plus célèbre du monde ne se mettent eux aussi à produire. Hulu notamment avait eu un peu de mal à faire décoller ses séries, du moins jusqu’à ce que l’ovni doux-amer Casual fasse son apparition l’été dernier. Depuis, c’est le branle-bas de combat pour la plateforme de vidéo à la demande qui débloque les millions pour se payer les meilleurs talents du moment. The Path (Le Chemin) s’inscrit bien dans cette volonté de faire concurrence à Netflix, avec un trio d’acteurs émérites, un scénariste-en-chef plus ou moins inconnu et un sujet plutôt subversif.
Bienvenue donc, au sein du Meyerisme, la secte centrale de la série. Les adeptes vivent quelque peu en autarcie, loin du monde et de ses tentations, à mi-chemin entre la communauté Amish, et la secte financièrement plus resplendissante de la Scientologie. Nos adeptes vivent en pleine campagne, mais ils n’ont visiblement pas de problèmes d’argent. A la tête de cette organisation, le docteur Meyer, qu’on ne voit jamais puisqu’il est parti au Pérou traduire un texte ancien, dernier chapitre de son livre sacré et en son absence, c’est le très charismatique Cal Roberts (Hugh Dancy) qui tient les rênes de la communauté. Dans le pilote, on le voit diriger une équipe de secours pour aider les victimes d’une tornade et les Meyeristes ramènent au passage quelques réfugiés chez eux. Parmi ces derniers se trouve Mary Cox (Emma Greenwell) une junkie en phase de sevrage qui développe très rapidement un béguin pour le beau Cal. Malheureusement pour elle, Cal a toujours des sentiments bien tenaces pour Sarah Lane (Michelle Monaghan), son amie d’enfance et bras droit plus ou moins officiel. Malheureusement pour Cal, Sara est mariée à Eddie (Aaron Paul) qui vient de rentrer d’une retraite spirituelle, et malheureusement pour Sarah, Eddie commence à avoir des doutes quand au bien-fondé du Meyerisme, ce qui va causer des tensions dans leur mariage. Et pour achever notre galerie de personnage, n’oublions pas Hawk (Kyle Allen, dont la ressemblance avec le regretté Heath Ledger est bluffante), le fils adolescent plus-mal-dans-ta-peau-tu-meurs de Sarah et Eddie qui veut à tout prix quitter l’école pour faire sa profession de foi. Tout ce petit monde coexiste donc dans la secte, en marge de la société, et tente tant bien que mal de maintenir sa barque à flots.
Créée par Jessica Goldberg (Parenthood), The Path bénéficie avant tout d’un trio d’acteurs au top. Aaron Paul n’a plus besoin de convaincre quiconque de son talent depuis son travail dans Breaking Bad, Hugh Dancy avait fait taire tous les sceptiques en incarnant Will Graham dans Hannibal, et si Michelle Monaghan n’a encore jamais eu la chance d’être la vedette de quoi que ce soit, son CV en béton armé (True Detective, Mission Impossible III, Gone Baby Gone) témoigne assez de son talent d’actrice. Le réalisateur Mike Cahill, à qui l’on doit ces deux premiers épisodes, s’est donné un mal fou pour créer une atmosphère très pure, à l’aide de lumière naturelle et de cadrages explicitement indiscrets qui donnent au spectateur l’impression d’être un espion observant ces personnages à la dérobée. La photographie de Yaron Orbach est très belle, ce qui sert de contrepoids bienvenu à la musique plutôt grinçante et pas franchement subtile de Will Bates. Autant vous prévenir tout de suite, vous entendrez venir les grands moments dramatiques bien avant de les voir, un problème qui ne se retrouve pas que dans la musique d’ailleurs, puisqu’il est aussi plus ou moins encastré dans le script. Il est très difficile de s’impliquer dans une histoire dont on voit toutes les ficelles et prévoit toutes les mécaniques et ce, malgré des acteurs qui se démènent comme des beaux diables. Reste à espérer que ce début un peu brinquebalant saura se mettre d’aplomb très vite, et qu’une fois passée la longue phase d’exposition, l’intrigue et les enjeux auront de quoi tenir le spectateur en haleine.
Crédits: Hulu
Catégories :Au commencement..., Séries
Mais c’est que ça donne envie ce pitch…