Au commencement (Séries) The Girlfriend Experience 1×01 – 1×04 Séries Mania Saison 7

Par Fred Wildgunslinger le avril 22, 2016 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS: Adaptation en série du film de Steven Soderbergh, « The Girlfriend Experience » explore les relations de call-girls avec leurs clients, auxquels elles offrent plus que du sexe, mais une intimité proche de celle qu’ils peuvent avoir avec leurs épouses ou compagnes.

En 2009, Steven Soderbergh réalisait l’inattendu The girlfriend experience, mettant en vedette Sasha Grey, plus connue pour ses rôles dans le cinéma x, dans la peau d’une escort-girl cherchant à concilier vie personnelle et professionnelle. En 2016, c’est l’adaptation de ce film indépendant à la télévision qui voit Riley Keough (vue dans Magic Mike ou Mad Max Fury road) interpréter une jeune escort-girl new-yorkaise. Cette fois-ci, le ton est différent puisqu’on découvre les débuts de Christine dans le monde des escorts, initiée par une amie. Ici, elle essaie de concilier ses deux vies professionnelles, puisqu’elle débute sa carrière en qualité de juriste stagiaire en parallèle.

The girlfriend experience ne mise pas que sur son sujet provocateur ou sur la plastique de son interprète principale, mais tente plutôt de donner une profondeur à son héroïne, qu’on découvre extrêmement intelligente et calculatrice. La jeune femme ne se lance dans aucune entreprise par hasard et étudie tous les rouages de l’univers dans lequel elle se fond afin d’en tirer profit. Il est d’ailleurs frappant d’observer à quel point Christine s’investit aussi sérieusement dans son travail de juriste que dans celui d’escort (pour lequel elle se fait appeler Chelsea), qu’elle tente de mener le plus intelligemment possible et dans le but d’en tirer le profit maximum, tout en minimisant les risques. D’emblée, son personnage est aussi intéressant que fascinant, happant instantanément le téléspectateur. La performance très juste de Riley Keough donne du sens et de l’esprit à un personnage qui aurait pu s’avérer froid (ce qui était parfois le cas dans le film de 2009) et le show s’avère extrêmement intéressant dès le pilote.

Sans doute pour faire honneur aux qualités cinématographiques de Soderbergh, un soin particulier est apporté à la mise en scène, sobre et épurée. Il en va de même pour la gestion des cadres et des décors, les personnages, tous aisés, évoluant dans des endroits aseptisés mais visuellement agréables. Si la série prend le temps de développer ses personnages et en particulier d’apporter une profondeur à celui de son héroïne, elle fait également le choix de proposer plusieurs scènes érotisantes et de dévoiler le corps de Christine, de façon beaucoup plus poussée que ne le faisait Soderbergh avec Sasha Grey.

The girlfriend experience parvient à captiver le spectateur à chaque moment et les scénaristes parviennent même à rendre intéressants les échanges entre Chelsea et ses clients, grâce à une écriture subtile des dialogues. Chaque client est intéressant en soi et permet de mettre en lumière les besoins de ces hommes, parfois mariés et pères de famille, parfois seuls, à jouir de la compagnie d’une escort girl qui ne se résume jamais qu’aux relations sexuelles. Tout le propos de la série, sous-entendu par son titre, est de montrer que ces hommes cherchent avant tout à créer et développer une relation intime avec Chelsea.

La série est fascinante à plus d’un titre et après le visionnage de quatre épisodes, on se retrouve pris au jeu, impatient de voir si Christine va laisser Chelsea prendre le dessus dans sa vie ou vice-versa. Le parallèle effectué entre les deux mondes professionnels dans lesquels Christine évolue, pourtant diamétralement opposés, permet une réflexion sur notre société moderne, sur les sacrifices à accomplir pour réussir et la moralité des moyens à mettre en œuvre. A l’arrivée, la série The girlfriend experience s’avère plus réussie que le film duquel elle s’inspire, en ce qu’elle propose une Chelsea plus intéressante, plus incarnée et brillante.