Au commencement...

Au commencement… (Séries) BILLIONS 1X01

billions AU COMMENCEMENT

4,5 STARS TOP NIVEAU

SYNOPSIS: Dans le monde de la finance, Chuck Rhoades, un procureur fédéral de New York, affronte certains des plus riches gestionnaires de fonds d’investissement des Etats-Unis. Dans la ligne de mire, l’ambitieux et brillant Bobby « Axe » Axelrod, dont la puissance ne cesse de croître. Les deux hommes rivalisent d’ingéniosité pour manoeuvrer au mieux au grand dam de l’autre.

Appelez Étienne Daho, on a un nouveau duel au soleil ! Et il promet de faire des étincelles. Billions, la nouvelle série de Showtime diffusée depuis le début de l’année met en scènes deux piliers du mythe fondateur américain : le self-made man qui a fait fructifier ses talents jusqu’à la fortune et l’incorruptible qui se bat pour la Justice, la Grande, celle qui tient une balance avec un bandeau sur les yeux. Ces deux mastodontes vont s’affronter lors d’une partie d’échecs d’ores et déjà jouissive, et sont incarnés par des acteurs dotés d’un talent indéniable et d’un charisme monumental. Damian Lewis (Homeland, Wolf Hall) interprète Bobby Axelrod, milliardaire bonhomme, survivant du 11 septembre, qui cache ses zones d’ombres sous l’adoration des petites gens. De l’autre côté de l’échiquier, c’est Paul Giamatti (12 Years A Slave, Straight Outta Compton) dans le rôle de Chuck Rhoades, homme de loi de haut rang que l’on pourrait comparer au ministre de la Justice français, homme à la probité inébranlable qui prépare soigneusement toutes ses poursuites judiciaires. Ces deux-là se tournent autour pendant près de soixante minutes avant de se jeter leurs gants en plein visage. Une provocation dans les règles de l’art qui promet des confrontations palpitantes dans les épisodes à venir. Créée par Brian Koppelman et David Levien tous deux scénaristes, notamment d’Ocean’s Thirteen, et Andrew Ross Sorkin, un journaliste financier spécialisé dans les affaires de Wall Street et auteur du best-seller Too Big Too Fail. Billions fait excellent usage de son très généreux budget, façonnant une atmosphère qui respire les beaux billets verts pour laquelle on remerciera le designer Michael Shaw. A noter aussi la très belle photographie d’Eric Steelberg, lumineuse, lustrée et juste assez froide pour qu’on ne se sente pas trop à l’aise en regardant la série. Le réalisateur Neil Burger (Limitless, Divergent) signe un pilote solide soutenu par le montage impeccable de Naomi Geraghty (Bloodline), et démontre encore une fois qu’il est le roi de la pression, qu’il fait monter comme personne. Sa maîtrise technique est servie à merveille par un script intelligent, habilement structuré, où le jargon financier ne prend jamais le pas sur les problèmes humains. Délit d’initiés, les marchés bull (bœuf) et bear (ours), subprime, la présence de Sorkin se fait sentir et c’est tant mieux. Sans tomber dans le prêche ou le discours pontifiant, les dialogues nous donnent une bonne idée des machinations qui se trament dans l’ombre sans perdre de vue les enjeux dramatiques : ceci est un face-à-face à mort, et aucun des deux adversaires n’a l’intention de céder.

Lewis et Giamatti sont aussi phénoménaux qu’on l’espérait, mais ce serait dommage de ne pas mentionner le reste de la distribution. Malin Akerman, qui joue la femme de Bobby, Lara, ne peut se vanter que d’une seule bonne scène dans tout ce pilote mais elle s’y investit à cent pour cent et se révèle faite d’acier trempé sous ses airs de femme trophée, ce qui laisse présager de très bonnes choses pour le personnage. Maggie Siff interprète Wendy Rhoades, femme de Chuck, prise au piège d’une longue amitié avec l’un des deux joueurs principaux de ce jeu d’échecs et d’un mariage avec l’autre. Ça sent le conflit à plein nez et on ne demande qu’à en savoir plus. Tobby Leonard Moore nous revient après Daredevil, et inspire tellement confiance dans la peau de Bryan Connerty, bras droit de Chuck Rhoades, qu’on lui donnerait le bon Dieu sans confession. De l’autre côté de la table se tient son reflet, Mike « Wags » Wagner, homme de main d’Axelrod, interprété par l’excellent David Costabile. Enfin, la Diana de Master of None, Condola Rashad vient clore ce trio de seconds rôles qui, s’il est vrai qu’ils se fondent un peu dans le décor dans ce premier épisode, auront certainement plus de chances de démontrer ce qu’ils peuvent faire dans le reste de la saison. La première saison est en cours, mais Showtime a déjà décidé de renouveler Billions pour une saison deux. La critique est unanime et le public semble être au rendez-vous. Intelligente, fine, brillamment interprétée, Billions est l’un des très bonnes surprises de 2016. Tout ce qu’on peut vous conseiller, c’est de vous y mettre le plus tôt possible.

Crédits: Showtime

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