Critiques

YOUNGER (Critique Saison 1) « Personne n’est jeune après 40 ans mais on peut être irrésistible à tout âge. » ( Coco Chanel)

3,5 STARS TRES BIEN

younger_ver5Synopsis :   Une mère de famille du New Jersey, fraîchement célibataire, décide de mentir sur son âge afin de se donner plus de chances de retrouver du travail. Avec un peu de chance, et de maquillage, elle réussit à paraître vingt ans plus jeune…

Basée sur le livre éponyme de Pamela Redmond Satran, Younger est la nouvelle série de Darren Star, scénariste prolifique à qui l’on doit notamment Sex and the City. Diffusée depuis le 21 février 2015 sur la chaîne TV Land, la série réussit l’exploit d’être renouvelée pour une deuxième saison après la diffusion de seulement quatre épisodes. Sachant à quel point la saison 2014-2015 fût dure pour les comédies (Manhattan Love Story, Selfie, et même le très établie The Mindy Project sont toutes passées à la trappe), Darren Star fait un retour remarqué au format des 30 minutes, qu’il avait délaissé en 2008 pour les nouvelles moutures de Beverly Hills 90210 et Melrose Place. La force de la série ne vient pas tellement de son thème (les séries reposant sur un mensonge du personnage principal sont presque un passage obligé de la télé américaine), mais plutôt de sa distribution extrêmement sympathique. La délicieuse Sutton Foster (Bunheads, Royal Pains), enfant adorée de Broadway, prête ses traits et son humour à Liza, tandis que sa compagne de travail Kelsey est incarnée par Hillary Duff, la Lizzie McGuire de notre enfance, qui s’affirme en talons aiguilles et blazers haute couture. Le reste du casting ne laisse pas à désirer. Entre Debi Mazar (Entourage) qui joue sa meilleure amie, Nico Tortorella (Following), sexy en diable avec ses tatouages et Miriam Shor (The Good Wife) dans la peau d’une chef marketing névrosée, Mademoiselle Foster est plus que bien entourée. Tout comme Sex and the City, Younger mise sur le caractère de la ville de New York  pour donner un peu de peps à des épisodes parfois trop lisses. Entre une image light et sucrée, un montage à grand renfort d’establishing shots et les références constantes à Brooklyn, l’impact et l’énergie de la ville sont présents à tout moment. La prémisse permet aussi de toucher à de nombreux sujets phare de la pop culture contemporaine (le generation gap, les réseaux sociaux, le rapport au sexe, bref, tout ce à quoi la section  » société » du New York Times a pu consacrer un article dernièrement) mais aussi des points un peu plus profonds, comme le désir d’être accepté par ses pairs, la nécessité d’une seconde chance, et les amitiés intergénérationnelles.

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On peut regretter parfois le côté unidirectionnel du propos. Quand le patron de la maison d’édition félicite Liza  pour son travail et met ensuite immédiatement son âge en doute, il est difficile de n’y pas voir une pique à l’adresse de la génération Y. Quoiqu’ambitieuse sur le plan du commentaire social, la série est cependant loin d’atteindre ses objectifs. En effet, on nage ici dans le domaine du fantasme consommé. Liza n’y connaît rien en ordinateurs, n’a jamais entendu parler de Twitter et tant qu’elle a l’air  assez  jeune, personne ne pose de questions, pas même son petit ami qui pourtant, la voit nue régulièrement. Quand un des personnages exprime un doute quand à  son parcours, une fugitive expression de panique passe sur son visage, dissipée par un mensonge assez vague, et personne ne prend la peine de vérifier. Sans doute parce que le charme et le sourire désarmant de Sutton Foster font des miracles. Younger est une sorte de conte de fée moderne, qui a l’avantage de nous éloigner de nos petits tracas quotidiens. Les épisodes se dégustent comme des macarons, frais, légers,  faits  avec attention et talent, mais qui au final ne vous rassasient pas vraiment. Les ficelles sont un peu grosses (on voit déjà venir le moment où Liza et le patron de la boîte se retrouveront au lit), la vision glamour de Brooklyn radicalement différente de la réalité et la mécanique de base (la notion que tout s’arrange magiquement pourvu qu’on ait le bon  âge) est au final plutôt naïve et assez fatiguée. Reste  une série gentille, désinvolte, au montage aérien, et pleine de bonne humeur.

Crédits: TV Land

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