MISSION: IMPOSSIBLE – ROGUE NATION (Critique)

Par Quentin Delahaye le août 12, 2015 • ( 4 Commentaires )

SYNOPSIS: L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux. Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.

Ethan Hunt reprend du service, après 4 films où on pensait l’avoir vu tout faire avec ses bras musclés. A 53 ans, Tom Cruise nous prouve qu’il en a encore sous la pédale, et nous livre une fois de plus une performance où il n’hésite pas à remettre en jeu son titre de cinquantenaire le plus en forme d’Hollywood. Vous avez vu les bandes-annonces, vous savez qu’il roule à moto sans casque et en chemise, qu’il grimpe sur un avion qui décolle tout seul sans cascadeur, et qu’il a toujours un physique à rendre jaloux tout mannequin homme de moins de 30 ans. Pour ce nouveau tour du monde des pirouettes en tous genre (Casablanca, Londres, Vienne), l’acteur/producteur s’adjoint les services de son copain Christopher McQuarrie, scénariste de Walkyrie, et réalisateur de l’excellent Jack Reacher. Pas de soucis de son côté, le metteur en scène sait ce qu’est le rythme, et ne nous laisse aucun temps mort, entre des scènes d’action toujours aussi explosives et des séquences intermédiaires drôles et inventives. Bon à l’image, c’est surtout sa présence à l’écriture qui apporte le petit plus qui avait manqué à Brad Bird sur l’opus précédent. Autour d’un scénario malin et particulièrement tortueux, rappelant en cela l’efficacité de l’original de De Palma, McQuarrie parvient à faire vivre ce qui commence à ressembler à la famille Mission Impossible.

Car pour la première fois (exception faite de Ving Rhames, présent dans tous les épisodes), on retrouve une équipe que l’on connait : Jeremy Renner assure toujours dans le rôle de William Brandt, ancien analyste désormais chef du MIF. Simon Pegg prend encore du galon, avec un rôle beaucoup plus central, et surtout en nouant ce qui commence à ressembler à un début de bromance avec Tom Cruise, relation qui n’avait jamais vraiment prise avec Ving Rhames. L’acteur anglais apporte l’humour et la légèreté subtile qui manquent à un Ethan Hunt toujours un peu trop sérieux. On trouve dans ce duo le moteur d’une franchise qui commençait à tourner sur elle-même, et c’est grâce, aussi, au talent de producteur de Tom Cruise, qui a compris qu’il ne peut plus à lui tout seul porter une saga qui dure depuis presque 20 ans. A leurs côtés, le reste du casting est, comme toujours sur les Mission Impossible, impeccable. Nouvelle venue de choix, la suédoise Rebecca Ferguson, dont vous retiendrez très vite le physique mystérieux et le nom. Son jeu tout en charme et en action apporte, pour la première fois, un répondant féminin crédible à un Ethan Hunt qui, on dira ce qu’on voudra, incarne le symbole même du mâle Alpha (rappelons que, outre ses muscles et ses cascades, il a changé de nana à chaque épisode). Au troisième plan, Alec Baldwin, en directeur de la CIA particulièrement hargneux, et Simon McBurney en chef du MI6, assurent. Enfin, on retrouve de nouveau un méchant très crédible, en la personne de Sean Harris qui, s’il n’atteint toujours pas les sommets de Philip Seymour Hoffman dans Mission Impossible 3, n’en reste pas moins particulièrement angoissant ici.

Mission Impossible : Rogue Nation, évite ainsi les nombreux écueils qui pourraient atteindre une franchise qui en est à son 5e épisode. Non seulement le film est très bon, non seulement il relève le niveau de Protocole Fantôme, qui commençait à laisser entrevoir des limites à l’exercice, mais pour la première fois, le spectateur sort de la salle avec l’envie de revoir toute la petite équipe sauver le monde des trop nombreux dangers qui le guettent. Vivement le 6, d’ores et déjà annoncé !