SYNOPSIS: Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l’avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.
Peut-on contracter pari aussi gros que Terminator Genisys ? Précurseur des années 80, le diptyque original adulé par tous avait expédié illico les robots métalliques aux yeux globuleux vers la culture pop dans une baffe technologique et dramaturgique digne d’un véritable transport temporel. Que ce soit par la suite plus bourrin à la recherche d’innovation ou l’épisode post-apo bien énervé (« Oh good for you ! »), le développement de l’univers laissera les fans de marbre mais la dure besogne était indéniablement de passer après Cameron. Peut-être conscient de l’impasse d’une saga destinée à remaker son propre tissu tout en se mettant à jour, l’heure est maintenant à la (re)visite des films. Pas tant celle d’un Marty McFly essayant de rétablir discrètement le cours du temps dans un Hill Valley évolutif mais plus orienté vers la réécriture d’une œuvre culte si l’on en croit les bandes-annonces. La revisite sera menée par Alan Taylor, réalisateur sur Game Of Thrones mais aussi l’un des responsables du désastreux Thor : The Dark World. Tout semblait alors mal parti pour ce cinquième opus. Resculpter le squelette sacré de la S-F pouvait relever au mieux d’un exercice de courageux funambule, au pire d’un acte de pure folie signant le stade terminal de la franchise. Sérieusement handicapé par sa campagne marketing totalement hors-sujet, alignant absurdité sur l’autre (spot pub pour le Sam, entre autres) et prophétisant des prolongations aussi flippantes qu’un Terminator éduqué qui fait la grimace, la frontière avec l’auto-parodie d’une icône générationnelle paraissait trop mince. Sans compter que se joue également sur le tapis le come-back concret d’un papy Schwarzy rouillé par sa parenthèse politique et devant reconquérir son statut de colosse indestructible aux yeux du public. On fait gentiment tabula rasa de ses précédents rôles/caméos insignifiants en guettant la réhabilitation. La vraie. Car celui qui n’a cesse de répéter « I’ll be back » promet toujours de le faire dans un fracas assourdissant.
2029: La guerre contre Skynet touche à sa fin. Pour remporter la victoire, ne reste plus qu’à déménager le front sur un terrain un peu plus relatif : le temps. Le parti-pris de départ est de retracer l’envers du décor de Terminator. Comment John Connor envoie Kyle Reese dans le passé afin de protéger sa mère Sarah et accessoirement de le concevoir. Sauf qu’un élément pas anodin chamboule la mission au dernier instant. Kyle atterrit dans un décor correspondant au Los Angeles de 1984 et rejoint copains comme cochons une Sarah Connor bad-ass avant l’heure et un T-800 tout apprivoisé. Il se retrouve alors aussi déconcerté qu’un spectateur regardant un film une énième fois et y voit le Titanic éviter l’iceberg. La mère Connor était supposée être la victime, c’est pas ce qui était prévu au script, se dit-il. Et depuis quand la machine à tuer sait blaguer ? Comme d’un personnage débarquant sur scène sans qu’on l’ait prévenu en coulisses que les rôles ont été inversés/redistribués et la trame changée, Reese est quelque peu déçu d’avoir perdu sa fonction protectrice devant des partenaires de jeu ne l’ayant pas attendu pour évoluer et brûle d’envie de briser le 4ème mur façon Rose Pourpre Du Caire. Tel le chef-d’œuvre méta de Woody Allen, on envisage les actions des protagonistes d’un film comme un job conscient qu’ils acceptent d’assurer quotidiennement aussitôt la pellicule chargée. A partir de ce subtil postulat, une notion primordiale est placée entre leurs mains : le choix (c’est pas un peu de ça que causerait la saga par hasard ?), y compris celui de quitter l’écran si ça leur chante. Ou même de falsifier leur propre nature en vagabondant vers une ligne parallèle. Devant la caméra d’Alan Taylor, la créature Frankestein de la franchise prend donc une toute autre dimension quand elle s’incarne dans une storyline transgressive du code informatique initial (caractérisation et scénario de base) en s’émancipant de son créateur-scénariste (Cameron himself). D’où des héros se découvrant une IA au beau milieu d’une boucle filmique itérative (le DVD qu’on se revoit à l’infini) qu’ils ne se privent pas d’utiliser à des fins de soulèvement (des machines) scénaristique. La thèse s’en retrouve d’autant plus prolongée et renforcée quand le Christ (John Connor = J-C), leader de la résistance mondiale censé délivrer l’humanité du chaos, se substitue en la figure de l’Antéchrist et devient l’instigateur même de Skynet. Les sacro-saints personnages s’éloignent de leur chemin prédestiné, provoquant forcément l’Apocalypse chez les fans inconditionnels y voyant un révisionnisme de leurs acquis. Alors que c’est formellement une timeline alternative que Terminator Genysis propose d’explorer ici. Sans réécrire, ni effacer à coup de balai les films de James Cameron. Ni reboot, ni sequel, ni prequel, une toute autre forme de mini-remake qui s’assume pleinement à travers la reproduction la plus fidèle (plans du 1er film 100 % conformes ) tout en se reprogrammant (le vieux Arnold venu filer une mandale au Mister Univers numérisé de l’époque).
Pas insipide, cette petite révolution se voit vite inégalée par des défauts et mauvais choix incontestables empêchant d’apprécier un spectacle à sa juste valeur : un Jai Courtney fidèle à sa réputation de cabotin et éternelle erreur de casting hollywoodienne, Jason Clarke un peu plat n’ayant pas toujours foi en ses répliques, des rôles secondaires bien trop effacés (J.K Simmons inutile et Matt Smith sous-exploité), des questions restant sans réponse (qui a envoyé le T-800 à Sarah ?) ajoutés à quelques incohérences ainsi qu’un récit un poil trop décousu pour rester intelligible. Là où le film ne se trompe en revanche pas dans son nouveau traitement, c’est dans sa volonté assez maligne d’actualiser la menace apocalyptique. En passant d’un système de sécurité nucléaire à une hyper-connexion des réseaux généralisés, le compte à rebours revêt un nouveau visage qui parle à tous, adapté à sa période et invite à une piste de réflexion intéressante (abolition totale de l’espace-temps = fin du monde ?). Mais le programme moderne de la Genèse coïncidant avec le début de la Fin ne se montre pas cruel pour autant avec ses vieux briscards emblématiques. Face aux androïdes nouvelle génération ne s’embarrassant même pas d’un corps à traîner, le modèle dépassé de Schwarzenegger s’en tire étonnamment bien et arrive à rester dans la course en composant avec les nouveaux outils qu’on lui confie (réinsertion d’ailleurs réminiscente de Tom Cruise dans Edge Of Tomorrow). Et l’upgrade tant attendu d’une machine paradoxalement consciente de sa mortalité vient finalement donner raison au refrain « vieux, mais pas obsolète ». Verdict : Terminator Genisys n’est pas le ratage annoncé. Certes loin d’être irréprochable sur bien des points, ce nouvel épisode garde le mérite de divertir avec son action jouissive sans toutefois tâter la perfection du Jugement Dernier, mais fournit surtout la plus habile des métaphores de la franchise. A savoir, l’histoire d’une machine commerciale et philosophique faite pour nous prévenir d’un danger et échappant en définitive au contrôle de son constructeur.
Titre Original: TERMINATOR GENYSIS
Catégories :Critiques Cinéma
Cette promo foireuse, je suis sur et certain que c’était voulu de la part du studio.
Ce film est le nouveau x-men 3,c’est un film qui foute tout en l’air les bases qui perfectionne.
Die hard 5,x-men 3,la momie 3
Je suis pas d’accord,le détruire-ment du scénario comme le cas x-men 3 de la saga.