SYNOPSIS: Dans Taken, Bryan Mills, ex-agent de la CIA aux compétences si particulières, a réussi à arracher sa fille des mains d’un gang mafieux. Un an plus tard, le chef du clan réclame vengeance. Cette fois-ci, c’est après lui qu’ils en ont.

Bryan a encore un problème avec sa famille. Sauver sa fille des griffes de méchants Albanais n’a pas calmé sa paranoïa. Par contre, coup de bol, ça l’a rapproché de sa Famke Janssen d’ex-femme, pour qui il y a de l’eau dans le gaz avec son nouveau mari. Malin comme tout, Bryan en profite discretos pour inviter ex-femme et fille à Istanbul, histoire de placer ses billes pour une belle réunion familiale sur les bords du Bosphore. Ce que Bryan a oublié (pas si malin que ça en fait), c’est que l’Albanie n’est pas si loin que ça de la Turquie en voiture. D’autant plus quand les méchants Albanais-proxénètes qu’il a tatané dans le premier sont les rejetons d’un parrain Albanais-proxénète encore plus méchant. Après 20 minutes de belle romance à deux francs six sous, Bryan, un peu trop relax pour ses vacances, se fait enlever avec madame, et ne peut compter que sur sa fifille pour l’aider à faire ce qu’il aime le plus au monde (à part manger des barbecues avec ses copains) : tataner de l’Albanais-proxénète. En allant voir Taken 2, vous savez que vous n’allez pas voir une adaptation contemporaine de Shakespeare. Le scénario est encore plus court que les deux premiers paragraphes de cet article, et les dialogues ont en plus baissé d’un niveau (alors qu’ils n’étaient pas franchement haut dans le premier épisode de la vie de Bryan). Néanmoins, Taken étant une très bonne série B, à qui on ne demandait que de l’action efficace et des bastons à gogo, on veut bien donner sa chance à sa suite. Et ça part plutôt bien : Bryan se bat, calcule les distances avec des grenades, téléphone avec ses chaussettes, reçoit par la cheminée un pistolet, et divise par deux la population totale de l’Albanie à lui tout seul. Inverser le mécanisme du premier opus est malin, et on prend plaisir à se demander comment diable cette fois-ci il va s’en sortir, même si le doute n’est pas vraiment permis.

Malheureusement, Luc Besson, toujours producteur et scénariste, a changé de réalisateur. Et en place de l’efficace Pierre Morel (le Transporteur, Taken) il nous impose Olivier Mégaton (Le transporteur 3, l’incompréhensible La Sirène Rouge). Et autant dire que celui-ci est bien moins sympathique. Syndrome je-bouge-ma-caméra-pendant-les-bagarres-ça-fera-plus-nerveux oblige, on ne comprend plus très bien qui fait quoi pendant les scènes d’action, ce qui est dommage quand on sait que le principal intérêt du film réside justement dans ces moments de poésie mâle. Liam Neeson a perdu de sa superbe, mais réussit néanmoins à sauver les meubles, en s’aidant d’un cadre Stambouliote dépaysant et qui offre pas mal d’intéressantes possibilité de mise en scène. Taken 2 est en-dessous de l’original sur tous les plans, mais offre tout de même quelques sympathiques scènes, si toutefois vous êtes capables de mettre votre esprit critique de côté et que vous appréciez la baston. Son succès au box-office (moindre que le premier tout de même) laisse entendre une suite. Espérons que Besson aura l’intelligence de mettre quelqu’un d’autre derrière la caméra et qu’il musclera son scénario.

P.S: On nous signale dans l’oreillette que finalement non, Luc Besson n’a pas eu l’intelligence de mettre quelqu’un d’autre derrière la caméra pour le troisième épisode!

Titre Original: TAKEN 2