ASTERIX – LE DOMAINE DES DIEVX (Critique)

Par Quentin Delahaye le novembre 26, 2014 • ( 1 commentaire )

SYNOPSIS: Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux ». Nos amis gaulois résisteront ils à l’appât du gain et au confort romain ? Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ? Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César.

Des adaptations d’Asterix à l’écran, il y en a eu une dizaine, que l’on peut sans trop se tromper classer en 2 catégories : celles qui ont respecté l’esprit de la bande dessinée et la plume du génie Goscinny, en gros Asterix et Cléopâtre et Les 12 travaux d’Asterix. Et l’excellent Asterix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat, bien que ce soit plus un film « esprit Canal » qu’une fidèle adaptation de l’univers du petit Gaulois. Mais ne faisons pas la fine bouche, on y rit beaucoup. Dans la deuxième catégorie, on retrouve les autres dessins animés (Asterix et les Vikings, Asterix et les Indiens, la surprise de César, le coup du menhir, etc.) ainsi que les trois autres adaptations en « live », aussi mauvaise les unes que les autres. Des films ratés, pas très drôles, qui ont cédés aux sirènes de la facilité pour essayer de rapporter le plus d’argent à leurs producteurs, sans une seule fois s’embêter à travailler un tant soit peu un vraie scénario. Ces films ont peut-être rapporté de l’argent, mais pas grand monde ne s’en souvient, et c’est tant mieux. Au milieu de tous ces titres, Le Domaine des Dieux est probablement l’adaptation qui reste la plus fidèle à l’esprit d’Uderzo et de Goscinny. A ce titre c’est une franche réussite des deux réalisateurs, Louis Clichy, un ancien animateur de Pixar revenu en France assurer la partie technique de ce titanesque projet de 60 millions d’euros, et surtout d’Alexandre Astier, créateur de Kaamelott, qui a su se saisir de ces personnages et de cette histoire (pas la plus « sexy » sur le papier, puisque tout ou presque se passe dans la forêt autour du village des irréductibles Gaulois.) pour y insuffler sa plume et son humour.

Si un public adulte rira moins ici que face aux Jamel Debbouze, Gérard Depardieu et Monica Belucci de Chabat, le film, réalisé dans une 3D impeccable, leur permettra de retrouver l’état d’esprit sympathique des bande dessinées de leur jeunesse, avec en prime quelques pointes d’humour particulièrement fines et des hommages discrets au classiques du cinéma. Il ne boudera pas non plus son plaisir de retrouver Roger Carel, l’éternelle voix d’Asterix, en poste depuis la première adaptation en 1967. Les enfants quant à eux ressortiront ravis de cette belle histoire, qui contient juste ce qu’il faut de nouveaux éléments pour s’adapter à un format d’1h25. Une vraie réussite donc, qui compense ses quelques baisses de rythme par un casting de voix impeccable et un dessin maîtrisé. Espérons que le film marchera, afin que la France puisse se permettre d’offrir des projets dignes de ce nom à ses nombreux animateurs et dessinateurs talentueux, qui bien trop souvent partent trouver la gloire dans les pays anglo-saxon.