HUNGER GAMES – LA REVOLTE : PARTIE 1 (Critique)

Par Quentin Delahaye le novembre 26, 2014 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS: Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.

Des deux premières adaptations au cinéma de la trilogie Hunger Games, on avait été soufflés par la maturité, évidemment, de son actrice, Jennifer Lawrence (qui ne nous a presque jamais déçu par la suite), par l’efficacité de la mise en scène et des séquences d’action, particulièrement osées pour un film destiné d’abord au jeunes adolescents, et surtout par cette capacité à ne pas sombrer dans le film soft-romantique niaiseux à la Twilight (« oh, je l’aime mais j’aime bien lui aussi, je vais donc flirter avec les deux comme ça je finirai bien ma vie avec l’un des deux, lolilol »). Pourtant, les hésitations de Katniss entre le brun ténébreux Gale (Liam Hemsworth, frère de l’homme le plus sexy du monde 2014, NDLR) et le blond gentillet Peeta (Josh Hutsherson) auraient rapidement pu faire sombrer le film dans le chamallow cheesy. Cela n’a jamais été le cas. Découper le dernier volet en deux épisodes découlait de deux logiques. La première est totalement légitime : Rendre justice à la dimension politique d’une histoire au long court qui se complexifie beaucoup (nouveaux personnages d’envergure, combat stratégique et médiatique acharné entre un Président Snow diabolique et des rebelles du District 13 particulièrement malins) aurait été très difficile à tenir en 2h ou 2h30. La seconde est évidemment commerciale : 2 films = 2 fois plus de recettes au box-office.

Enfin, une des difficultés de cette adaptation est de passer d’un cadre établi donc confortable (des jeux sont lancés, Katniss ne veut pas y aller, puis finalement n’a pas le choix, et finit par gagner, en profitant au passage pour faire un doigt d’honneur involontaire mais efficace à la dictature de Panem) à une situation entièrement nouvelle, avec des enjeux très adultes et une bonne partie du casting d’origine passé à la trappe. Malheureusement, ce troisième épisode tombe dans à peu près tous les pièges à éviter. Certes, Jennifer Lawrence est impeccable, certes les scènes d’action sont réussies, certes les enjeux sont plutôt clairs et assez intéressants. Mais, après deux épisodes à avoir vu la jeune fille hésiter entre ses deux prétendants, voilà que ses atermoiements ne sont plus compensées par de l’action à gogo, et on tombe très (trop) souvent dans l’agacement. Malgré quelques scènes de bôgarre, somme toute honorables, qui viennent essayer de rééquilibrer l’entreprise , on attend pendant deux heures que le film démarre. Manque de bol, on arrive à peine aux choses sérieuses que c’est déjà la fin ! Hunger Games : Mockingjay est le plus décevant de la quadrilogie cinématographique de la saga Hunger Games. Car il est certain que le dernier épisode partira dans tous les sens (et pour cause, il enchainera les scènes d’actions et les temps forts). On regrette alors d’autant plus que cet opus transitoire ait été sacrifié sur l’autel du box-office, en voulant tenir le suspense jusqu’au bout, et faire de nombreuses promesses au spectateur, qui n’aura qu’une envie : savoir comment Katniss va finir ses aventures. Dommage qu’il ait fallu payer 10 euros pour ajouter la frustration à l’impatience.