Critiques Cinéma

THE DISAPPEARANCE OF ELEANOR RIGBY (Critique)

CANNES 2014 AFFICHE MINIun-certain-regard2014

 3,5 STARS TRES BIEN

The Disappearance of Eleanor Rigby affiche

Le tweet de sortie de projo:

tweet eleonore rigby

SYNOPSIS: Les déboires d’un couple new-yorkais, un restaurateur et sa compagne qui décide de reprendre ses études. Un premier récit raconté à partir du point de vue du mari.

C’est sous le signe d’une chanson des Beatles que le cinéaste Ned Benson a placé son premier long-métrage, The Disappearance of Eleanor Rigby. Projet intriguant : il s’agit en fait d’un diptyque à l’ordre interchangeable (selon son auteur) qui suit la vie d’un couple à travers le regard de ses deux protagonistes. Le film, qui a pour interprètes principaux l’acteur écossais James McAvoy, Jessica Chastain dans le rôle-titre, ainsi que le couple William Hurt et Isabelle Huppert dans le rôle des parents d’ « EL », est sélectionné en compétition au festival de Cannes, section Un Certain Regard.

The Disappearance of Eleanor Rigby est un mélodrame poignant, proche sur le fond des Noces rebelles de Sam Mendès – le côté académique en moins – et d’un film de la trilogie Before(de Richard Linklater) sur la forme, avec une écriture toute aussi maîtrisée. Une équation gagnante donc, pour un long-métrage subtil et complexe, qui s’ouvre de la plus belle des manières par une séquence extrêmement simple – mais lumineuse – d’un dîner de couple au restaurant. Ouverture traversée par un romantisme élémentaire (la complicité de Conor et Eleanor, jeunes amoureux insouciants) et déjà imprégnée de quelques idées fortes de mise en scène (le jeu des regards, le joli travelling de la course à pieds dans la rue). Le bonheur parfait en apparence. Scène suivante, gap temporel de plusieurs années, Eleanor tente de mettre fin à ces jours. Qu’est-ce qui a bien pu pousser la jeune femme à commettre un tel acte ?

eleonore rigby1Dans la faille spatio-temporelle que le film va reconstituer (discussions présentes, flashbacks) pour répondre peu à peu à cette question, une profusion de scènes éclatantes. Le bouleversement du couple avec l’arrivée d’un événement dramatique, l’érosion des sentiments, les vérités qui blessent ou rassurent, la place de l’adultère, le soutien des parents ou des amis, la reprise des études et le boulot … l’ambition de Benson de suivre le couple à travers le temps est surtout prétexte pour l’amener à s’interroger sur ses aspirations dans la vie (professionnelles, sentimentales, familiales, amicales). De l’épanouissement des débuts jusqu’à l’épuisement des ressources face à la tragédie, en passant par la désillusion d’une vie fantasmée, tout est moteur pour questionner l’amour, les pulsions de vie et de mort. Le regard porté sur les relations de Conor et Eleanor avec les uns ou les autres, poussées dans leurs extrêmes, est tendre, humble, terriblement humain. Les questions posées, Ned Benson tente une proposition de réponse assez fine et maline (certains y verront peut-être de la lâcheté) : la complexité. Ainsi, ce n’est certainement pas un hasard si l’affiche du célèbre film de Claude Lelouch, Un homme et une femme, orne le mur de la chambre de l’héroïne de The Disappearance of Eleanor Rigby. Un titre rudimentaire pour résumer une affaire délicate !

Jamais pathos ou vulgaire, toujours pudique (écriture, mise en scène), The Disappearance of Eleanor Rigby fonctionne surtout grâce à ses comédiens, à qui Ned Benson fait entièrement confiance (et respectivement). James McAvoy et Jessica Chastain forment, en effet, un couple de cinéma magnifique (et évident), avec une palette de jeu quasi infinie. De l’autre côté de la caméra, le réalisateur de 37 ans utilise volontairement et gracieusement les flous (changement de focales) et les ellipses. D’aucuns lui reprocheront d’étirer parfois inutilement les plans et les dialogues, ou de jouer un peu trop régulièrement la carte « film indé estampillé Sundance » avec un résultat parfois trop prévisible, mais ce serait passé à côté d’un tourbillon d’émotions pourtant incroyablement sincères. Une seule hâte désormais : découvrir l’autre montage, avec les versions Her et Him qui seront proposées en salles au public (des films fabriqués en contre-champs l’un de l’autre pour témoigner de la subjectivité des rapports humains).

eleonore rigby affiche miniTitre Original: THE DISAPPEARANCE OF ELEANOR RIGBY

Réalisé par: NED BENSON

Casting: Jessica Chastain, James McAvoy, Nina Arianda

Viola Davis, William Hurt, Isabelle Huppert…

Genre: Drame, Romance

Sortie le: Prochainement

Distribué par : –

3,5 STARS TRES BIENTRÈS BIEN

 

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