SYNOPSIS: Pour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’il s’agit apparemment d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l’univers. Le silence assourdissant autour d’eux leur indique qu’ils ont perdu tout contact avec la Terre – et la moindre chance d’être sauvés. Peu à peu, ils cèdent à la panique, d’autant plus qu’à chaque respiration, ils consomment un peu plus les quelques réserves d’oxygène qu’il leur reste. Mais c’est peut-être en s’enfonçant plus loin encore dans l’immensité terrifiante de l’espace qu’ils trouveront le moyen de rentrer sur Terre…
Tous les superlatifs que vous voyez passer à longueur de tweets ou de critiques concernant Gravity ne sont pas usurpés. Le film du réalisateur mexicain Alfonso Cuarón marque en effet une date importante de l’histoire du cinéma, celle où pour la toute première fois, le spectateur est parti dans l’espace. Oubliez un instant les sensations qui vous semblaient inégalables à la vision de chefs-d’œuvre tels que 2001, odyssée de l’espace, La guerre des étoiles ou Avatar, car Gravity va vous embarquer à son bord pour ne plus vous lâcher 1h30 durant. Vous allez littéralement être happé dans l’écran, votre pouls va s’accélérer, votre respiration se faire plus saccadée et vous allez finir brinquebalé dans tous les sens, dans une expérience sensitive sans équivalent. Gravity c’est la proposition de cinéma la plus incroyable et la plus jouissive que l’on puisse vivre dans une salle jusqu’à présent, une immersion telle que vous l’éprouver à la fois physiquement et physiologiquement!
Alfonso Cuarón et son fils et co-scénariste Jonás ont construit un script d’un limpidité et d’une simplicité à faire pâlir de jalousie les auteurs de scénarios tortueux et autres twists fumeux. Nul besoin de ce type d’afféteries ou de procédés manipulateurs car dans Gravity, nous sommes le troisième astronaute perdu dans un ciel étoilé. Si le scénario est simple, le film n’en oublie pas pour autant de raconter quelque chose, se payant même le luxe d’une métaphore sur l’existence à la portée philosophique relativement forte. Formellement, c’est d’une beauté indescriptible et techniquement la 3D n’a jamais donnée autant l’impression d’avoir été conçue pour un film. Elle sublime les images, embellit les exploits techniques comme le plan séquence d’ouverture qui est d’ores et déjà au panthéon des scènes cultes. Le travail sur le son est également un modèle du genre tant et si bien que l’on « entend » le silence et que cette ambiance favorise le caractère anxiogène de certaines séquences. Gravity se vit et se ressent par tous les pores de la peau, et la maestria de Cuarón laisse pantois d’admiration.
Ce qui frappe dans Gravity c’est à la fois cette capacité à capter l’indicible et à rendre palpable cette sensation d’abandon aux éléments, le tout au travers d’un drame humain renversant. Avec seulement deux protagonistes perdus dans l’immensité d’un ciel sans fin, Alfonso Cuarón parvient à faire d’un film une véritable œuvre d’art aux confluents de toutes les émotions. Le metteur en scène réussit par ses ruptures de ton et une science du rythme que à n’en pas douter, d’aucuns lui envieront, à nous faire passer par tous les états. La musique joue également un rôle primordial dans les sensations qui nous submergent, se faisant majestueuse lorsqu’il s’agit d’appuyer des séquences majeures, puis s’effaçant pour nous mettre face à l’assourdissant silence que l’espace offre en guise d’opéra. En utilisant la 3D comme un véritable élément de sa mise en scène, Alfonso Cuarón réussit la prouesse de nous faire vivre au plus près la sensation de flotter dans l’espace. C’est à la fois brillant et d’une originalité étourdissante et rarement un film aura été si subtil dans sa façon d’aborder la vie et la mort par le biais d’une métaphore toute en nuances. Fiction d’un réalisme saisissant, Gravity n’est pas un film de science-fiction réservé à une poignée d’aficionados mais bien une œuvre universelle qui donne envie de décrocher les étoiles.
Pour que cela fonctionne, pour que l’empathie soit totale il fallait que la complicité entre les comédiens et le spectateur soit une réussite. Et les acteurs choisis par Alfonso Cuarón sont au-delà des espérances les plus folles. Entre un George Clooney dont l’aura ne fait que croître avec le temps et une Sandra Bullock qui trouve là le rôle de sa vie dans une composition où elle propose toute une gamme d’émotions , le spectateur se mêle au duo avec jubilation et anxiété. Balloté dans l’immensité des cieux, on se retrouve acteur du film, plongé dans l’œil du cyclone. Cuarón poursuit le travail entamé avec Les fils de l’homme et livre une œuvre proprement étourdissante auquel il convient d’associer l’immense talent du directeur de la photo Emmanuel Lubezki, qui confère à l’espace une beauté que l’on n’est pas près de revoir dans de telles conditions. Gravity est non seulement une date à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du cinéma, mais c’est aussi une symphonie visuelle et sensorielle qui vous transporte et vous laisse le souffle court. Après ça, on n’est pas prêts de redescendre sur Terre!
Titre original: GRAVITY
Réalisé par: Alfonso Cuarón
Casting: George Clooney, Sandra Bullock.
Genre: Drame
Sortie le: 23/10/2013
Distribué par : Warner Bros. France
CHEF-D’ŒUVRE
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2010
C’est vrai que je suis resté scotché à mon siège quelques secondes pendant le générique. Très bon film, que je veux revoir en blu-ray.
Pas convaincu du tout par la 3D en revanche, qui fait certainement perdre de sa superbe à l’image, qu’on découvrira donc réellement sur le support HD…
Je crois que tu as su mieux que moi-même mettre des mots sur tout ce que j’ai pu ressentir devant ce film. Un sans faute.
Quel joli compliment! Merci 🙂