Critiques Cinéma

PACIFIC RIM (Critique)

3,5 STARS TRES BIEN

PACIFIC RIM AFFICHE

SYNOPSIS: Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les «Kaiju», ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été
mise au point : de gigantesques robots, les «Jaegers», contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale baptisée le «courant». Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju.
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manoeuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente…

L’incroyable attente suscitée par le nouveau projet du réalisateur mexicain Guillermo Del Toro, dont la filmographie fait l’objet d’un culte véritablement impressionnant n’est finalement pas si surprenante que ça. Il faut dire que de Hellboy 1et 2 au Labyrinthe de Pan en passant par Blade 2, Mimic ou L’échine du diable, le bonhomme  a rarement déçu, composant au fil du temps une œuvre formelle, d’une intelligence et d’une intégrité rares, transcendant la grande majorité de ses récits par une vision qui allait au-delà du pur divertissement. En gros, un film de Del Toro, c’est la promesse d’une qualité haut de gamme alliée à une réflexion d’une profondeur qu’on ne trouve plus dans le cinéma de divertissement auquel Hollywood nous biberonne constamment. Autant dire que la découverte de Pacific Rim se fait la bave aux lèvres, conscient que ce n’est pas tous les jours qu’un tel événement se produit. Pacific Rim, sur le papier déjà c’était un rêve ultime de gosse et de geek, de grosses bastons entre robots, une inspiration des mangas japonais, mâtinés de Godzilla et de Goldorak. Bref, c’était la promesse de renvoyer Transformers et consorts dans les cordes et de ringardiser définitivement tous les blockbusters de science-fiction qui ne sont bien souvent que de distrayantes machines sans âme.

PACIFIC RIM 1

Lorsqu’un film possède une telle aura dès sa préparation, il est rare que le résultat soit à la hauteur de l’attente qu’il a suscité, cette attente qui aurait pu finir par rendre le rêve monstrueux. Rassurons nous, Pacific Rim est une réussite de tout premier ordre, une immense claque qui laisse pantois d’admiration. Visuellement, tout d’abord, le film est gigantesque dans tous les sens du terme. Jamais des robots n’avaient parus si immenses et filmés avec une telle fluidité, un tel sens du spectaculaire. Les scènes de combats sont épiques, même si la musique ne souligne pas suffisamment cet état de fait, le film se contentant d’un thème banal et peu approprié à une telle furia. La 3D est très réussie, donnant de l’ampleur supplémentaire, si besoin était, à des séquences déjà magistrales. Là, en plus d’être impressionnants, les combats sont beaux, qu’ils aient lieu dans l’océan ou en ville, de nuit ou au milieu des explosions et des étincelles qui retombent, la puissance formelle mêlée à la majesté de la réalisation font de Pacific Rim un must visuel saisissant. D’autant plus qu’en Maître avisé Del Toro ne sur-découpe pas à l’envie ses scènes d’action qui restent d’une lisibilité incroyable et qui, pas un instant, ne donnent une sensation d’épilepsie rétinienne.

PACIFIC RIM 2

Alors d’où vient qu’on ne soit pas totalement conquis? Comment expliquer ces réserves que l’on ressent et qui nous empêchent de crier au chef-d’œuvre alors qu’on y était tout préparé? Deviendrait t-on fine bouche pour oser émettre que oui, l’écriture des personnages laisse à désirer? Et bien oui, pour une fois Del Toro n’a transcendé son sujet que visuellement, succombant aux faiblesses scénaristiques inhérentes à ce type de récit. On y retrouve pèle mêle le sens du sacrifice exacerbé, les traumas censés hanter notre héros vite expédiés, le duo de scientifiques caution d’un humour pourtant pas si présent que ça…. Mais surtout, le  film manque cruellement d’émotion et du coup tous les enjeux dramaturgiques s’en trouvent amoindris, et, alors qu’il y avait matière à nous tirer des larmes, on se prend à éprouver presque plus d’empathie pour les robots que pour les humains. C’est peut être là aussi la réussite paradoxale de Guillermo Del Toro: Être parvenu à humaniser ses robots géants et à leur implanter une âme, qui elle, ose nous toucher, alors que ses héros de chair restent clairement en deçà.

pacific rim 3

Et pourtant rayon casting ça promettait des moments homériques avec la présence de Charlie Hunnam, Ron Perlman, Idris Elba… Si le premier est falot et manque clairement de moelle pour un héros de cette trempe, Perlman lui est un peu dans la surenchère et prétexte à balancer des répliques qui claquent. Seul Idris Elba assure un réel quota de testostérone et de substance, avec un personnage de mentor iconique à souhait. Charlie Day (un poil hystérique en clone de J.J Abrams), Max Martini, Robert Kazinski, tous ont de vrais gueules mais on s’intéresse peu à leurs destins et surtout ils ne nous émeuvent à aucun moment. LE personnage féminin du film interprété par Rinko Kikuchi est nettement mieux réussi, la comédienne réussissant à la rendre attachante et sincère. Malgré toutes les réserves énoncées précédemment et qui devraient nous conduire sur le bucher, là où une certaine intelligentsia a décidé de porter ceux qui oseraient ne pas adorer le film, Pacific Rim en remontre à tous les blockbusters passés et actuels, ne serait-ce que par sa maitrise technique, par la maestria de sa mise en scène et pour avoir enfin été le premier à rendre vivant et palpable le fantasme ultime de millions de gamins et d’adultes à travers la planète. Rien que pour ça, pour ce plaisir primaire et cette banane qu’il nous file, Pacific Rim devrait avoir sa place dans toutes les écoles de cinéma.

PACIFIC RIM AFFICHE MINI

Titre original: PACIFIC RIM

Réalisé par: Guillermo Del Toro

Casting: Idris Elba, Charlie Hunnam, Ron Perlman,

Max Martini, Robert Kazinski, Rinko Kikuchi, Charlie Day…

Genre: Action, Aventure

Sortie le: 17/07/2013

Distribué par : Warner Bros. France

3,5 STARS TRES BIENTRÈS BIEN

7 réponses »

  1. Bonne critique ! Je partage entièrement ton avis. Il s’agit d’un très bon blockbuster, mais ça reste un blockbuster creux et dont les idées scénaristiques sont mal exploitées. On retiendra malgré tout, une esthétique visuelle magnifique et un flashback très émouvant concernant le personnages de Rinko Kikuchi.

  2. Gros plaisir pour moi.

    Les faiblesses du scénario viennent pour moi de la ressemblance à ceux des films de SF de ces 15 dernières années, Independence Day en tête (comme pour Oblivion).

    Le manque d’émotion vient selon moi du casting assez faible qui peine à convaincre et à transmettre les sentiments. Les pilotes sont joués par des acteurs vraiment moyens, mis à part Rinko Kikuchi (épatante et qui pour le coup,m’a ému) et bien sûr l’homme fort du film: Idris Elba.

    La musique m’a plu, mais a priori je suis le seul!

    Un film que j’ai déjà envie de revoir.

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