Critiques

NO LIMIT (Critique épisodes 1 & 2)

SYNOPSIS: Vincent, agent à la DGSE est atteint d’une maladie incurable. Il est contacté par un département secret qui lui propose un traitement expérimental en échange de missions spéciales sur le territoire français, qu’il accepte pour se rapprocher géographiquement de sa fille de 15 ans, de son ex-femme et de sa sœur, flic à la crime. Défis pour Vincent, il devra assumer en même temps la crise d’adolescence de sa fille, les états d’âme de son ex et éviter que sa sœur, flic, ne le reconnaisse alors qu’il n’est officiellement qu’un simple poseur d’alarmes…

Les créations originales Canal Plus, les séries pointues d’Arte, les tentatives louables bien que pas toujours réussies de France Télévisions, les essais avortés de M6 et TF1 qui continue inlassablement à creuser le même sillon (excepté l’expérience Flics, quoique plus formatée que ne l’était le projet d’origine) d’une fiction française conçue pour plaire à la ménagère et dénuée d’une vraie ambition éditoriale. En faisant appel aux services d’un cinéaste aussi populaire que Luc Besson présent à la fois comme producteur et scénariste, la chaine se lancerait t-elle dans une entreprise différente? Au vu des deux premiers épisodes de No Limit, visiblement non. No Limit est une série d’action et d’espionnage mêlée à un humour très présent durant les épisodes, une série censée être cool, sans prise de tête, et si elle respecte en partie son cahier des charges, elle pêche comme nombre de fictions françaises dans le registre du réalisme. Beaucoup trop d’éléments ici sont improbables, factices et sonnent faux notamment dans toute la partie espionnage. L’humour, lui, n’est rien de moins, que le même que celui qui a fait le succès des productions Besson au cinéma (Taxi, Banlieue 13..), soit pas un gage de qualité en soi mais c’est assez efficace parfois, enfin quand ça ne ne tombe pas dans le ridicule éhonté. D’une scène d’intro qui place d’emblée la série sur les cimes assez hautes dans le registre de l’improbable (Belmondo se battait déjà tout en téléphonant dans Le Magnifique mais c’était une parodie et c’était génial, là c’est censé être une séquence qui va nous entrainer et nous agripper à la suite de l’histoire, mais ça ne marche pas vraiment) en passant par des séquences mélangeant constamment l’humour et l’action, la série se prend souvent les pieds dans le tapis qu’elle déroule elle-même. Alors oui les scènes de combat sont plutôt réussies, oui ça bouge sans que le montage soit syncopé, et certains dialogues ont beau faire mouche, il y a quelque chose qui ne passe pas. Vincent Elbaz est relativement à son aise et il s’avère même assez convaincant dans le registre actionner mais il lui manque cette dureté, cette animalité qui lui permettrait d’être complètement légitime dans le rôle d’un type qui n’a plus rien à perdre. Hors, hormis d’être un prétexte d’embryon scénaristique, l’enjeu dramatique initial finit par être complètement occulté au profit d’un récit jamais surprenant et cousu de fil blanc. Les seconds rôles font ce qu’ils ont à faire dans des registres déjà vus et revus, mais on reste toujours à la surface et rarement en empathie pour qui que ce soit. C’est bien là que le bât blesse! Notre héros est censé être en sursis, mais jamais on n’a peur pour lui ou son entourage s’il se retrouve en danger. Besson connait ses classiques, sa série ressemble beaucoup à ce qui se faisait dans les 80’s, mâtinée des ingrédients qu’il a insufflés dans ses films et saupoudrée de quelques recettes qui ont faits leurs preuves dans des séries ou des films de pur divertissement outre-atlantique. Voilà, c’est ça No limit, une espèce de produit pas désagréable qu’on consomme comme du fast food. Quelque chose de bourratif, qu’on aime bien sur le moment, mais dont au final, on ne conserve qu’un goût éphémère. Bref, si l’on sort des canons des fictions de TF1 pour quelque chose de plus rythmé et de plus ambitieux, on reste malgré tout loin de la grande série dramatique dont pourrait se parer la chaine, puisque toutes les aspérités restent gommées. Mais c’est au prix d’efforts comme ceux là, et aussi en brisant enfin les barrières de la bienséance et du classicisme, que la fiction française évoluera dans le bon sens. Seulement ce sera difficilement sur une chaine grand public comme TF1 et plus certainement sur une chaine du câble ou du satellite. N’est pas HBO ou AMC qui veut…

La saison 1 de 6 épisodes de NO LIMIT EST A SUIVRE SUR TF1 à partir du Jeudi 15 novembre à 20H55 à raison de 2 épisodes par semaine

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