Critiques Cinéma

ROBOT AND FRANK (Critique) ***

SYNOPSIS: Dans un futur proche. Frank, gentleman cambrioleur à la mémoire fragile, vit en vieux solitaire grincheux jusqu’au jour où son fils lui impose un nouveau colocataire : un robot ! Chargé de s’occuper de lui, celui-ci va bouleverser la vie du vieil ours. Frank va nouer une vraie relation avec son robot jusqu’à mettre au point un braquage des plus inattendus. Robot & Frank : le tandem le plus improbable de l’année.

Non la science-fiction ce n’est pas que Transformers et autres Avengers, la science-fiction c’est aussi ce qui va se passer demain, c’est notre avenir proche, c’est tout ce que l’on ne connait pas, comme un fantasme de mieux-être, d’amélioration de la condition humaine grâce à la puissance de la technologie. En situant son film dans un futur proche où les robots sont devenus des aides à la personne quand la vieillesse s’en mêle, Jake Schreier, livre une fable SF légère et touchante, une comédie pleine de charme. Un film d’anticipation pour mieux parler de la vieillesse, des relations familiales qui se délitent, de l’amour sur le tard et qui parvient à bouleverser par la sincérité sous-jacente de son propos universel.

La force du film de Jake Schreier réside pour beaucoup dans son parti pris de sobriété et d’économie de moyens, tout en livrant une belle sensibilité. A l’image du propos et de son traitement, la mise en scène n’est pas tape à l’œil et s’avère être totalement au service d’un récit dont l’authenticité transpire. Les relations entre Frank et le robot évoluent sur une gamme plutôt basique, mais du rejet à l’attachement et jusqu’au besoin viscéral, la force de leurs sentiments va crescendo et nous bouleverse. C’est simple et frais, amené sur un mode mineur mais pour traiter de vrais sujets de société comme l’abandon et la dépendance des personnes âgés, la maladie d’Alzheimer. C’est l’originalité du film et aussi ses limites, car en choisissant la comédie dramatique inscrite dans un propos SF, le récit digresse à plusieurs reprises pour s’éloigner du cœur de son sujet.

Mais, même si le film subit quelques montées mélodramatiques un peu poussées, il reste d’une sobriété et d’une élégance peu communes, se désintéressant de la technologie au profit des relations nouées entre deux êtres dont la solitude est le lot commun. Par petites touches, Frank et le robot deviennent l’un pour l’autre la soupape de sécurité qui leur permet de se libérer des contingences de leurs conditions. Subtilement, leur attachement se fait jour et le réalisateur en creusant ce sillon avec plus ou moins de constance offre quelques jolis moments de complicité et d’amitié qui séduisent et créent une empathie certaine.

Robot and Frank fonctionne aussi et surtout grâce à son casting homogène et surprenant. Liv Tyler et James Mardsen en enfants attentifs au bien être de leur père, même si leurs agissements sont plutôt égoïstes, sont très bien, jouant parfaitement leur partition. On redécouvre également l’incroyable Susan Sarandon, ici le personnage catalyseur de sentiments pour Frank. Elle est toujours aussi belle et envoûtante malgré les années. Envoûtant lui aussi, Frank Langella réussit une composition mémorable. Tantôt charmeur, tantôt désemparé, tantôt bougon, tantôt doux et tendre, le comédien trouve ici un rôle à sa démesure. Grâce à une interprétation tout en nuances et en jouant sur toute une gamme de sentiments divers et variés, il est tout simplement magistral. Il est la figure tutélaire de ce film efficace qui sait toucher nos cœurs.

ROBOT AND FRANK DE JAKE SCHREIER AVEC FRANK LANGELLA, LIV TYLER, SUSAN SARANDON, JAMES MARDSEN… SORTIE LE 19 SEPTEMBRE 2012

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