SYNOPSIS : Georges, un patron de chantier naval, est lâché par sa banque. Il devra se battre jusqu’au bout pour tenter de sauver l’entreprise qu’il a passé sa vie à construire.
LE FILM : Dans le cinéma français, Claude Sautet avait une façon unique d’évoquer le patronat, les entrepreneurs, la petite bourgeoisie, au travers de portraits d’hommes durs au mal, souvent tourmentés et pleins d’une violence rentrée qui jaillissait par instants comme une cocotte minute qui débordait. Cela a donné quelques uns des plus beaux personnages vus au cinéma, les César, Vincent, François, Paul et les autres ou encore Simon, interprété par Michel Piccoli dans Mado, film qui servit d’inspiration de départ à Jacques Maillot et à son coscénariste Pierre Chosson pour La mer à boire, son nouveau film, quatre ans après Les liens du sang.
Comme à son habitude, Jacques Maillot filme à hauteur d’homme, sans pathos, avec une précision clinique et une certaine radicalité. Film on ne peut plus contemporain, noir comme la nuit, La mer à boire conte le destin de ce grand patron qui va se perdre pour ne pas vouloir renoncer à la seule chose qui lui permet encore de tenir dans la vie: Son entreprise. Racontant la vacuité de son combat contre l’esthablishement financier, la crise et ses effets pernicieux qui poussent dans leurs derniers retranchements ces hommes dont le statut vacille, le film est parsemé de quelques très belles scènes. Notamment toute la première partie, la plus sociale, celle qui est le plus ancrée dans le réel. Par la suite, le montage abandonne en cours de route certaines intrigues parallèles et laissent sans explication et de manière abrupte certains personnages sur le bord de la route, ce qui nuit à l’équilibre de l’ensemble.
Daniel Auteuil est l’âme de La mer à boire, film qu’il porte sur ses épaules tout du long et bien qu’il soit entouré de partenaires de jeux de grand talent. Tour à tour sobre, souriant, inquiet, inquiétant, amoureux, perdu, il joue sur toute la gamme des sentiments en livrant une interprétation habitée et extrêmement puissante. L’âge aidant, Auteuil se bonifie avec les films: Les fêlures qui le hantent, les doutes qui le submergent, il restitue le tout comme une horloge de précision. Il est la pierre angulaire de ce beau film pas totalement accompli mais qui recèle suffisamment de scènes fortes pour vous emporter sur un océan d’émotions.
LE DVD: Le film est présenté dans une très belle copie au format 2.35, 16/9ème comp. 4/3
Le Format son en DTS 5.1 & Dolby Digital 2.0 respecte parfaitement l’ambiance sonore du film et la musique notamment ressort magnifiquement.
LES BONUS :
MAKING-OF: Le making-of nous plonge dans l’envers du décor. On assiste au tournage de certaines scènes, aux répétitions, au travail des « petites mains ». Tout n’est pas passionnant mais permet de nous immerger dans l’atmosphère du tournage et de ses divers préparatifs et cela s’avère par instants vraiment fascinant et restitue parfaitement l’aventure de ce film.
Scènes coupées: Les quelques scènes coupées ne donnaient pas vraiment de profondeur au récit et n’apportaient pas d’éclairage particulier sur les personnages ou les enjeux scénaristiques et restent plutôt anecdotiques.
Bande annonce
LA MER A BOIRE EN DVD DEPUIS LE 27 JUIN 2012 CHEZ WILD SIDE VIDEO
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