SYNOPSIS : Sherrie, jeune provinciale, rencontre Drew, garçon de la ville, sur le Sunset Strip, alors qu’ils tentent de percer à Hollywood. « Rock Forever » raconte leur histoire d’amour à travers les tubes de Def Leppard, Foreigner, Journey, Poison, REO Speedwagon, et Twisted Sister…

Ceux qui rêvaient d’un trip sous acide version The Doors ou d’une histoire dramatique sur fond de musique à tout casser en seront pour leurs frais. Rock Forever n’est pas ce film écorché vif, avec une B.O de tous les diables dont certains avaient pu rêver. C’est une friandise sucrée, kitch à souhait, qui ne révolutionne rien, mais qui par la grâce d’une bande originale énergique, quelques seconds rôles complètement barrés et irrésistibles ainsi qu’un humour irrévérencieux, parvient à donner l’envie de bouger. Un traitement aseptisé qui trouvera aisément ses détracteurs, mais qui, pour peu qu’on s’y laisse prendre, parvient très largement à séduire avec son quota de bons moments.

Tout n’est pas parfait, loin de là, dans cette énième adaptation d’un musical (Rock of Ages de Chris D’Arienzo) qui a largement fait ses preuves sous les lumières de Broadway. La mise en scène notamment est parfois très loin de restituer la fièvre d’une période en pleine ébullition et les scènes de concert sont filmées assez platement, mais ça n’enlève rien au charme des numéros musicaux et à la bonne humeur communicative qui s’en dégage. Avec comme réalisateur Adam Shankman, qui n’est pas réputé pour être un metteur en scène incroyablement doué (il suffit de revoir Bronx à Bel Air ou Treize à la douzaine 2 pour s’en convaincre), Rock Forever aurait pu foncer droit dans le mur, mais la jubilation qui émane de l’ensemble lui évite cet écueil.

Si les chansons qui composent la play-list participent pour une bonne part au plaisir quasi extatique que l’on peut ressentir à la vision du film, le duo censé être le pivot de Rock Forever et interprété par Diego Boneta et Julianne Hough pâtit lui du peu de charisme du couple. Certes ils chantent bien et avec application mais leur interprétation dans le jeu est un sommet d’approximations et de vacuité. Cela aurait pu également valoir au film un carton rouge, mais de nombreux seconds rôles jubilatoires sauvent toute la partie comédie en livrant des prestations de haute volée. De Catherine Zeta-Jones en mère la-pudeur qui cache sa vraie nature à Bryan Cranston en mari infidèle adepte de la fessée, de Paul Giamatti en agent sans foi ni loi à Malin Akerman en journaliste sauvage, en passant par le duo Alec Baldwin-Russell Brand, qui empile les moments irrésistibles tout en drôlerie et folie mêlées, Rock Forever est par moments un film vraiment réjouissant.

Et cerise sur le gâteau, il y a la présence de Tom Cruise. L’interprète de Mission Impossible compose une rock star azimutée hyper sexuée, moulée dans des costumes de cuir ou de fourrure et son jeu tout en excès est paradoxalement d’une finesse impressionnante. Et en plus il chante vraiment très bien! Au final, sans être un must de la comédie musicale, Rock Forever est une vraie surprise. Outre la bande son qui fait se côtoyer entre autres Guns N’Roses, Def Leppard, Bon Jovi, Foreigner ou encore Scorpions et Journey réinterprétés avec panache, et même si l’on a plus la sensation d’assister à un spectacle musical qu’à un véritable film, tant dans la construction que dans le jeu appuyé des interprètes, et alors qu’il est de bon ton de comparer le film à un épisode de Glee, rien ne vaut de bouder cette expérience, peut-être pas si rock mais quand même sacrément plaisante.

ROCK FOREVER DE ADAM SHANKMAN, AVEC JULIANNE HOUGH, DIEGO BONETA, ALEC BALDWIN, RUSSELL BRAND, PAUL GIAMATTI, TOM CRUISE, MALIN AKERMAN, CATHERINE ZETA-JONES, BRYAN CRANSTON… SORTIE LE 11 JUILLET 2012

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