Critiques

DALLAS 2012 (Critique épisodes 1-2)

Ce mercredi 13 juin , un évènement avait lieu sur la chaine câblée américaine TNT, quoi qu’en disaient les sceptiques et autres mauvais esprits. Le retour de Dallas, plus de vingt après la fin de la série originale, au delà de constituer un moment attendu de la saison télévisuelle, était également pour tous les fans de la saga, un retour aux sources, que les irréductibles inconditionnels de la famille Ewing ne pouvaient qu’attendre la bave aux lèvres, quoique emprunts d’un certain scepticisme et d’une légitime inquiétude quant à la tournure que prendrait l’entreprise.

Premier constat ces deux premiers épisodes constituent un gros succès puisqu’il s’agit là de la meilleure audience enregistrée pour le lancement d’une série sur le câble cette saison. Cela ne présage en rien de la pérennité de cette version 2012, mais cet excellent début est très encourageant et devra se confirmer lors des semaines à venir pour assurer un avenir à la série dont la première saison commandée par TNT comptera 10 épisodes.

A la différence des reboots et autres remakes apparus en pagaille sur les chaines américaines ces dernières saisons et qui sont pour la plupart tombés dans les pires écueils sous prétexte de ranimer le feu sacré des versions originales (Melrose Place, Le prisonnier, Drôles de dames…), ce Dallas 2012 est une suite directe de la saga texane centrée sur la progéniture des deux frères ennemis J.R et Bobby.

Si le plaisir nostalgique de retrouver les figures emblématiques d’un certain âge d’or de la télévision, dans un programme qui fut entre autres le symbole de l’impérialisme américain, de la glorification du dollar star et d’une Amérique Reaganienne conservatrice et rétrograde, si ce plaisir nostalgique donc est bien là, il est clair que l’on est dans une série qui se passe de nos jours et c’est là notamment que Cynthia Cidre a réussi en partie son pari. Si le pétrole fait toujours partie des enjeux, les énergies alternatives sont entrées dans la danse et la rivalité des deux cousins Ewing va se cristalliser entre autres au travers de ces intérêts divergents. Mais on ne serait pas dans un soap sans intrigues amoureuses, coups bas et multiples pistes qui s’ouvrent laissant dévoiler les inextricables liens qui seront au cœur des prochains épisodes. Et donc John Ross (Josh Henderson) et Christopher (Jesse Metcalfe), fils respectifs de J.R (Larry Hagman) et Bobby (Patrick Duffy) vont comme il est de coutume non seulement se battre pour les beaux yeux de la même femme (Jordana Brewster), tout en se rendant coup pour coup pour acquérir le pouvoir et la suprématie familiale, comme le faisaient déjà leurs pères il y a trente ans.

L’intérêt de cette nouvelle mouture c’est aussi l’affrontement inter-générationnel, les enfants qui manipulent leurs parents et la surprise de voir que J.R semble avoir engendré un fils au moins aussi retors que lui. Niveau interprétation Josh Henderson semble avoir le potentiel pour tirer de son personnage un être torturé et imbuvable , alors que le falot Jesse Metcalfe possède moins d’aura, mais assurera au public féminin un émoi certain dû à sa plastique. Ne nous le cachons pas, le plaisir ressenti devant ces deux premiers épisodes est aussi assuré par les apparitions de personnages importants de la série d’origine. Outre les inamovibles Larry Hagman, Patrick Duffy et Linda Gray qui devraient avoir une participation relative dans la suite de la saison, ces deux premiers épisodes auront été également l’occasion de l’apparition de Charlène Tilton (Lucy) et Steve Kanaly (Ray Krebbs) que les années ne semblent pas avoir épargnées.

Il est délicat de tirer de réelles conséquences de ce début de saison, mais si les fans de la première heure devraient être séduits, il est peu probable que les jeunes générations aient l’envie de suivre un programme avec lequel ils n’ont aucun affect ou référence et qui peut sembler un peu vieillot de par son traitement. Car force est de constater que ce n’est pas le rythme et l’action auxquelles les séries contemporaines nous ont habituées qui font le sel de ce Dallas. Cynthia Cidre a bien compris et repris les codes qui firent le succès de la série et en les dépoussiérant elle offre la possibilité de redonner ses lettres de noblesse au genre du primetime soap qui s’est éclipsé depuis l’âge d’or des Dallas, Dynasty, Knots Landing et Falcon Crest, au détriment notamment de teen soaps comme One Tree Hill ou Gossip Girl. Est-ce qu’en 2012, en pleine crise, une série qui parle de rivalité, d’individualisme et d’argent Roi peut séduire les téléspectateurs sur la durée? Rien n’est moins sûr et il faudra au pool de scénaristes des trésors d’ingéniosité pour qu’il ne s’agisse pas que d’un feu de paille. Au final, rien de bien nouveau sous le soleil texan donc, mais ce Dallas version 2012 a quelques atouts qui pourraient en faire le plaisir coupable idéal de l’été.

Quelques promos d’épisodes emblématiques de la série d’origine:

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DALLAS CHAQUE MERCREDI SUR TNT ET PROCHAINEMENT SUR TF1

4 réponses »

  1. De mon côté, j’ai hâte de voir ça. J’ai toujours suivi, même en redif, j’enregistrais les épisodes sur VHS à l’époque, plus mes classeurs photos. J’adorai Dallas. Même vu le téléfilm.

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