Critiques Cinéma

CONTREBANDE (Critique) **

SYNOPSIS: Chris Farraday a tiré un trait sur son passé criminel et s’est construit une vie paisible avec sa femme Kate et leurs deux fils, jusqu’au jour où son jeune et naïf beau-frère Andy manque à ses engagements dans une opération de trafic de drogues montée par l’inquiétant petit caïd local Tim Briggs. Pour aider Andy à s’acquitter de sa dette, Chris est forcé de reprendre du service et se tourne vers ce qu’il connaît le mieux : la contrebande. Avec l’aide de son meilleur ami Sebastian, Chris s’assure la coopération de quelques relations éprouvées, dont son ami d’enfance Danny Rayner, et élabore un coup qui devra lui assurer des millions en faux billets, contre un simple aller-retour au Panama, ce sous l’oeil suspicieux du Capitaine Camp que des antécédents houleux avec le père de Chris rendent d’autant plus méfiant. L’opération s’avère vite être une impasse. Chris n’a plus que quelques heures pour mettre la main sur le butin. Il va devoir faire appel à des talents auxquels il avait renoncé depuis longtemps et naviguer entre la pègre locale, la police et les douanes, avant que sa femme et leurs fils ne servent de dédommagement à Briggs.

Au royaume des thrillers on trouve de tout! Dans une production pléthorique, souvent aseptisée et parfois sans saveur, il y a de temps à autre des films qui, sans rien apporter de nouveau, sans révolutionner le genre, sont suffisamment efficaces pour permettre de passer un bon moment. Contrebande fait clairement partie de cette catégorie. C’est un thriller d’action qui recèle quelques séquences vraiment impressionnantes, mais le film ne dépasse jamais le stade du divertissement. Il n’innove jamais et n’apporte rien d’autre qu’un plaisir éphémère. Comme une sucrerie agréable mais pas un plat de gourmet.

Remake américain d’un film islandais, Reykjavic-Rotterdam de Oskar Jonasson, Contrebande est réalisé par Baltasar Kormakur, metteur en scène islandais également, qui poursuit là son aventure américaine, après notamment Etat de Choc en 2010. Réunissant un casting plutôt bien pensé et assurant le quota de scènes spectaculaires, Contrebande, sur le postulat de départ d’une course contre la montre, fait monter une certaine tension pendant une bonne partie du film, mais quelques faiblesses de rythme et certains personnages tout justes esquissés, ne permettent pas de mettre à profit totalement ce climat instillé petit à petit.

La grande réussite du film, son gros point fort, c’est indéniablement ce gunfight dantesque suivi d’une course poursuite haletante qui démontre le réel talent du metteur en scène pour ce type de scènes. Quelques autres séquences qui combleront les amateurs de violence et autres bastons ponctuent le film à intervalles réguliers et permettent de rester aux aguets car dès lors que la partie dramatique s’insinue dans le récit, tout est moins efficace et les enjeux émotionnels que l’histoire recélait sont exploités soit avec maladresse, soit carrément sous-exploités. Jamais il n’y a les envolées que le sujet aurait permis, comme la remise en cause de la loyauté, de l’amitié, du devoir. On reste seulement à la surface des sentiments et l’émotion n’affleure que trop rarement.

Pourtant Contrebande bénéficie d’un casting aux petits oignons avec de vraies gueules et de vraies personnalités qui auraient pu transcender ce bon moment en grande aventure. Mark Walhberg, de plus en plus badass en action hero, fait ce qu’il a à faire sans fioritures et avec qualité. Face à lui, Giovanni Ribisi surjoue un peu trop malgré un vrai tempérament. Dans des rôles plus secondaires, des comédiens comme Ben Foster et J.K Simmons renouent avec la tradition des seconds couteaux qui ont de vrais personnages à défendre. Seule élément féminin de l’entreprise, Kate Beckinsale est malheureusement sacrifiée sur l’autel de l’efficacité, alors que son rôle aurait pu être catalyseur d’émotions fortes. Finalement, le film se laisse regarder sans déplaisir, mais il s’oublie aussi très vite et ne s’avère donc pas indispensable.

CONTREBANDE DE BALTASAR KORMAKUR AVEC MARK WALHBERG, GIOVANNI RIBISI, BEN FOSTER, KATE BECKINSALE, LUKAS HAAS, J.K SIMMONS… SORTIE LE 16 MAI 2012

DISTRIBUE PAR UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FRANCE

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