SYNOPSIS : Océan Pacifique… Au large d’Hawaï, l’US Navy déploie toute sa puissance. Mais bientôt, une forme étrange et menaçante émerge à la surface des eaux, suivie par des dizaines d’autres dotées d’une puissance de destruction inimaginable. Qui sont-ils ? Que faisaient-ils, cachés depuis si longtemps au fond de l’océan ? A bord de l’USS John Paul Jones, le jeune officier Hopper, l’Amiral Shane, le sous-officier Raikes vont découvrir que l’océan n’est pas toujours aussi pacifique qu’il y paraît. La bataille pour sauver notre planète débute en mer.
Bienvenue chez les bourrins. Peter Berg, pour son sixième film après notamment Le Royaume et Hancock revient aux affaires avec un blockbuster des familles, initié par la marque de jouets Hasbro, qui depuis Transformers, a adopté la stratégie du tiroir caisse avec l’adaptation de ses jeux, et là en l’occurrence de la bataille navale saupoudrée d’une invasion extra-terrestre. Le fameux jeux de touché coulé trouve son prolongement à l’écran et s’il faut bien avouer qu’on se demandait comment ce projet farfelu pourrait passer le cap du cinéma, la gageure est plutôt bien relevée pour tout ce qui concerne les effets spéciaux ainsi que la représentation du jeu.
Sur la base d’un pitch de trois lignes, qui tient également lieu de scénario, Peter Berg fait preuve d’une maitrise absolue en matière de démolition extrême dans des séquences relativement spectaculaires où les tôles se froissent et se désagrègent avec fracas sur fond de musique rock assourdissante. Par contre pour ce qui est de raconter une histoire, de développer une tension et un véritable enjeu dramatique qui tiennent en haleine, là, le réalisateur est pour le coup, aux abonnés absents. Empilant les clichés comme d’autres les perles, usant à outrance d’une morale dégoulinante de bons sentiments tout en développant le thème du héros sauveur du monde (pour l’occasion, le beau marin Taylor Kitsch (John Carter)), Battleship, n’est rien de plus que la version moderne d’un Independance Day passé à la moulinette d’une technologie modernisée.
Si le film démarrait bien avec une séquence de comédie intrigante et que l’on n’attendait pas, très vite, il se prend les pieds dans le tapis de l’ironie qu’il voulait instillée et ce côté décalé disparait derrière un aspect sérieux et hautain qui lui porte préjudice. La faute aussi à un casting qui, s’il était séduisant sur le papier, s’avère en fin de compte boiteux, de Taylor Kitsch, insipide, à Rihanna peu crédible, en passant par les apparitions fugaces d’un Liam Neeson qui délaisse son rôle habituel d’actionner pour celui de papy pantouflard de service qui distribue les décorations. Battleship est un film long, ennuyeux, ampoulé, et ses scènes d’action ont beau dépasser tout ce qu’on a pu déjà voir, il ne suffit pas de tout démolir à l’écran pour créer l’empathie et susciter l’intérêt.
Alors oui, les scènes d’action dépotent, oui les explosions et la caractérisation de la bataille navale sont plutôt bien exploitées, oui il y a une espèce de jouissance devant ce jeu de massacre, mais les points négatifs l’emportent devant ces quelques réussites. Les Aliens sont moches à pleurer, la bêtise affleure tout du long, rendant parfois le spectacle insupportable et faisant penser à Transformers comme à un film d’art et d’essai. Et cette glorification excessive alourdit encore plus une histoire qui n’en avait pas besoin tant le métal, la fonte et la testostérone dégoulinent de l’entreprise. Au final, Battleship est un film qui n’apporte rien de neuf, qui n’offre pas de vision, pas de point de vue. En un mot, dispensable!
BATTLESHIP DE PETER BERG, AVEC LIAM NEESON, TAYLOR KITSCH, RIHANNA, ALEXANDER SKARSGARD, TADANOBU ASANO, BROOKLYN DECKER… SORTIE LE 11 AVRIL 2012
DISTRIBUE PAR UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FRANCE
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2010
je partage ton avis sur pas mal de points, excepté Rihanna, qui semble sortir de l’actor studio à côté de Kitsch.
Je suis d’accord avec toutes les critiques que tu as formulé mais curieusement, malgré l’absence d’âme, d’intérêt pour l' »histoire », je suis ressorti vaguement content grâce à l’action.
Par contre, je suis content que tu aies expliqué que la franchise Transformers est bien supérieur à ce film parce que je ne comprends pas tous les gens qui crient sur les toîts que Berg enterre Bay avec ce film. Pour moi, pas du tout. Ce serait oublier les qualités techniques, visuelles, photo, énormes de Bay. Et son choix d’acteurs bien meilleur.
Putain mais les caractéristiques de la bataille navale au cinéma quoi, tu m’étonnes que ça soit dispensable. Bien dit l’ami.