Tonton Steven est de retour! Moins de quatre mois après Les Aventures de Tintin, Cheval de Guerre, le nouvel opus du maître, débarque sur les écrans. Brassant de nombreux thèmes chers à Steven Spielberg (l’enfance, l’héroïsme, la guerre, le cinéma d’aventures…), Cheval de Guerre, s’il emprunte le chemin connu et balisé du film familial grand public, n’en est pas moins transcendé par une mise en scène virtuose. On entend d’ici les pisse froids gloser sur les bons sentiments dégoulinants, la morale lénifiante, les effets musicaux trop appuyés de John Williams, mais tout cela n’est que le prétexte à un grand moment de cinéma, comme seul Spielberg sait les organiser. Cela lui permet de surprendre encore grâce à sa qualité technique et son habilité incroyables.
Cheval de Guerre serait un film mineur dans une filmographie qui alterne gros morceaux et films plus personnels. Ah bon? C’est un film hollywoodien au sens le plus noble du terme, populaire certes, mais démontrant un amour du cinéma qui transpire du cadre. Et si Spielberg fait parfois des concessions au système, Cheval de Guerre n’est pas pour autant une production aseptisée comme il s’en produit à la chaîne. C’est un vrai film d’auteur, avec un point de vue, une tension dramatique et une maestria technique qui ne lasse pas de subjuguer. Où comment ressusciter le cinéma d’aventures de l’Age d’or pour en faire une œuvre moderne, empreinte peut-être d’un certain classicisme, mais qui vous laisse les yeux écarquillés devant l’écran, séduit par la réussite formelle et l’inégalable talent de conteur de Spielberg.
On la connait la naïveté assumée du réalisateur, son âme d’enfant, on le sait capable d’atteindre des sommets dans l’émotion… On sait son goût pour ces sujets universels et sa capacité à les restituer. Au travers de l’amitié d’un jeune garçon et de son cheval, il arrive par la force de ses images, à faire passer les sentiments qui se nouent sans que l’on doute un instant de la sincérité de ce que l’on voit. Si l’on croit au début que l’histoire va tourner autour de Albert, de ses parents et de leur relation vis-à-vis du cheval Joey, très vite, on se rend compte que ce sont les humains qui sont les prétextes qui servent à mettre en valeur l’animal. Et Joey de devenir la figure centrale du film, le héros courageux dont on va suivre le parcours durant la guerre.
Le casting du film est au service de l’histoire sans vampiriser le scénario et chaque rôle est bien écrit, bien campé. De Peter Mullan à Emily Watson, de Benedict Cumberbatch à l’étonnant Niels Arestrup chacun fait très bien ce qu’il a à faire. Même le fade Jeremy Irvine s’en sort plutôt bien. Qu’il filme un combat dans les tranchées, la vie à la ferme ou bien les chevauchées magnifiques du cheval, le réalisateur est au plus près des corps et effectue de majestueux mouvements de caméra. Bien sûr, on a droit à une morale attendue, bien sûr certains feront la fine bouche, mais ceux qui se laisseront emporter et séduire, assisteront à un grand spectacle orchestré par un réalisateur au sommet de son art.
CHEVAL DE GUERRE DE STEVEN SPIELBERG AVEC PETER MULLAN, EMILY WATSON, JEREMY IRVINE, BENEDICT CUMBERBATCH, NIELS ARESTRUP…SORTIE LE 22 FEVRIER 2012
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2010
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