France 2, après l’important succès remporté par sa série politique Les Hommes De L’Ombre propose à l’antenne depuis ce mercredi soir, une nouvelle fiction intitulée Des Soucis Et Des Hommes. Présenté comme un Desperate Housewives à la française mais vu côté mecs, le postulat de départ présente 4 copains, la quarantaine naissante, aux prises avec leurs problèmes du quotidien, leurs vies de couples pas toujours très épanouies, leurs mensonges, leurs enfants…
Ecrite par Cristina Arellano et Sylvie Coquart-Morel qui sont également coproductrices, Des Soucis Et Des Hommes, détonne dans le paysage audiovisuel français par sa fraîcheur, son ton décalé, ses gimmicks rigolos (la transition entre les scènes est réalisée par une animation) et l’utilisation de la musique qui accentue l’impact comique de certaines séquences associé à des effets cartoon. Excepté cet état de fait, nous sommes dans un genre connu, balisé et popularisé par tout un tas de films de potes. Que la série assume ses références semble être une évidence, tant les clins d’œil à Un Eléphant ça trompe énormément, au Cœur des Hommes où à la série de Marc Cherry sont prégnants. Si l’on sourit aux aventures de notre quatuor, ce côté référentiel finit par étouffer le propos que tente de distiller les scénaristes.
Ici nous ne sommes pas dans une comédie pure ! Le drame s’invite par petites touches au fil des deux premiers épisodes, après une mise en place un peu laborieuse et une scène d’exposition ratée qui n’aide pas à créer l’empathie envers nos quatre héros. Dans cette banlieue proprette et résidentielle, au fil des minutes, l’intensité dramatique s’accentue, des pistes s’ouvrent pour des sous-intrigues qui seront sans doute développées plus tard. Et la fin du premier épisode donne clairement envie de voir la suite ! Le second opus est plus rythmé, même si l’on peut s’agacer du caractère stéréotypé des 4 amis. Chacun entre dans sa case tant socio-culturelle que comportementale. Entre l’avocat ruiné qui ment à sa femme, le chef de service qui ne sait plus aimer la sienne, le chef de chantier qui ne la voit pas s’éloigner et le beau gosse qui drague et baise tout ce qui bouge, les étiquettes sont bien collées ! On pourra regretter que les personnages de femmes soient moins bien dessinés et restent des esquisses.
On passe un bon moment avec les deux premiers épisodes de Des Soucis Et Des Hommes, là n’est pas le problème, on sourit à la fantaisie, on s’amuse des péripéties et des caricatures (même si parfois, à trop forcer le trait, notre intérêt faiblit), et c’est dû en grande partie à l’interprétation des 4 comédiens principaux : De Edouard Montoute à Laurent Bateau, de Frédéric Quiring à Thomas Jouannet, ils sont tous très bons, sachant habilement alterner comédie et tension. Ils sont bien entourés notamment par Jade Phan-Gia, Lilou Fogli , Gianni Giardinelli (La vie devant nous), Cécile Reboah (Avocats et associés) ou Didier Flamand. Mais quelque chose flotte dans l’air tout au long du visionnage, comme un sentiment de superficialité qui se dégage de l’entreprise, jusqu’au cliffhanger du second épisode, qui relance en un instant tout l’intérêt de la série, mais dans une direction totalement contraire à l’esprit de ce qu’on a vu jusqu’avant.
Avouons-le, j’attendais beaucoup plus de Des Soucis Et Des Hommes, j’espérais être emporté, rire, pleurer, j’attendais des sentiments bons ou mauvais, j’attendais une émotion, qui, malgré mes espoirs nourris n’est jamais vraiment venue, même si je regarderais la suite pour voir si la série parvient à susciter plus de choses. En tout cas, à la vision de ces 2 premiers épisodes, Des Soucis Et Des Hommes, raisonne à mon sens comme une promesse non tenue. Et c’est bien dommage.