SYNOPSIS: Lorsqu’un fléau mortel menace l’humanité, Ash se voit contraint d’affronter ses démons. Au sens propre comme au figuré.

34 ans après la sortie d’Evil Dead, Sam Raimi revient à la saga qui lui a ouvert les portes d’Hollywood. Alors qu’en 2013, il avait produit le remake de son célèbre film, pour un résultat assez bancal, il reprend cette fois-ci du service à l’écriture et derrière la caméra pour la télévision. Bruce Campbell reprend le rôle emblématique d’Ash, tandis que complètent le casting Jill Marie Jones (vue dans la série Sleepy Hollow), Ray Santiago (vu dans Raising hope) et…Lucy Lawless (Xéna la guerrière).

D’emblée, le ton est donné et Sam Raimi semble s’adresser aux fans de la saga originale, puisqu’il en reprend tous les codes à la virgule près. A commencer par une image se rapprochant de celle des films des années 80 et une ambiance très éloignée des productions actuelles. Pas de concession, Sam Raimi fait du Evil Dead et ne cherche pas à réactualiser le mythe artificiellement. Le personnage d’Ash fait l’objet d’une rapide exposition, visant simplement à expliquer qu’il a opté pour une vie simple et qu’il ne cherchera a priori pas à jouer les héros. Alors qu’il réveille une nouvelle fois les démons, à la faveur d’une soirée excessive, il ne pensera dès le lendemain qu’à quitter la ville plutôt qu’à affronter ses ennemis. On lui reprochera même de fuir ses responsabilités. Or, comme on le sait depuis Spiderman du même Sam Raimi, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités… Ash se retrouve donc malgré lui à endosser le rôle du sauveur et son personnage fonctionne très bien, jouant avec humour et astuce de son âge et de sa prétendue lâcheté.

Le scénario ne s’embarrasse pas plus que cela d’explications superflues, Ivan et Sam Raimi nous plongeant presque directement dans l’action, sans faux suspens. On ne s’embarrasse pas de détails, on va droit au but et c’est tant mieux. La réalisation rappelle sans équivoque le style des films, avec ses allures de fan service assumé. Quelques minutes seront nécessaires pour s’accoutumer de nouveau au style, mais force est de constater que le plaisir surgit rapidement. Au final, on ne peut que se réjouir de cette grande liberté qu’a su s’octroyer le réalisateur. Sam Raimi parvient même à faire revivre des techniques de trucages et de maquillage d’un autre temps…qui s’avèrent encore très plaisantes et efficaces. Mention spéciale à la scène de la poupée qui prend vie, mise en images de façon magistrale.

La surenchère gore, marque de la saga, est bien présente : les membres sont déchiquetés à la première occasion, le sang gicle en quantité dès que possible. Ash retrouve même sa tronçonneuse. La fête est complète. Le tout est agrémenté d’un humour noir savamment dosé. On n’hésite jamais entre l’horreur et l’ironie, on se situe clairement dans le genre comédie horrifique. Les quarante minutes de ce pilote passent en un éclair, preuve que le plaisir était au rendez-vous.

Bruce Campbell réussit à faire revivre son personnage de façon intéressante, amusante et attachante. Ceci sans doute au détriment des autres acteurs, dont les personnages, excepté celui incarné par Jill Marie Jones, donnent l’impression de n’être pour le moment réduits qu’au simple rôle de faire-valoir du héros.

Ce pilote d’Ash Vs Evil Dead est donc très réussi, Sam Raimi offrant aux fans ce qu’ils attendaient et ne trompe personne sur la marchandise.Si la série plaira immanquablement aux amateurs de la première heure, il est en revanche plus difficile d’imaginer qu’un jeune public, habitué aux effets spéciaux modernes et au politiquement correct de notre époque puisse être aussi facilement conquis.

Crédits: Starz