SYNOPSIS : Ollie Cross, jeune ambulancier New-Yorkais, fait équipe avec Rutkovsky, un urgentiste expérimenté. Confronté à une extrême violence, il découvre les risques d’un métier qui chaque jour ébranle ses certitudes sur la vie… et la mort.
Réalisé par Jean-Stéphane Sauvaire, et avec un certain… Sean Penn à l’affiche, Black Files est l’adaptation du roman 911, de Shannon Burke, paru en 2008, qui raconte l’enfer quotidien de deux ambulanciers new-yorkais confrontés à la violence, à la misère et à la mort. Après Johnny Mad Dog (2008) et Une prière avant l’aube (2017), le cinéaste continue à œuvrer dans le domaine de l’âpreté avec un duo aux codes classiques du jeune et de l’ancien, qui vont se confronter en direct et se coltiner dans le réel le plus dur et le plus fort : la violence extrême dans toutes ses composantes et singularités : la violence, qui plus est à New York. Alors oui, on nous montre le pire mais le problème est que très vite, à savoir au bout de quelques minutes, on arrive déjà à l’issue de la démonstration. Ensuite, ce n’est plus qu’une succession de faits similaires et clairement le disque se raye… et fort et plus… Car la mise en scène nous abreuve de sons et d’images saccadées, avec les couleurs pétaradantes et le son hurlant des sirènes… encore et encore… pin pon, pin pon, pin pon…. Pour être sûr qu’on a bien compris le message de cette âpreté absolue. On enfile ensuite les perles des clichés du buddy movie, du binôme vieux désillusionné / jeune en initiation, sans aucune saveur car les personnalités sont d’un vide relativement abyssal. En fait, tout devient très vite très pénible dans Black Files… Pin pon, pin pon, pin pon… Pire c’est une le sacre du stéréotype qui se résume finalement malgré lui dans le personnage de Sean Penn… Oui, il est désabusé de tout, on a pigé, merci. Inutile de nous le rappeler à chaque plan avec son visage buriné, son cure dents qu’il massacre à souhait, sa fille qu’il ne voit pas assez. On aimerait tellement être triste pour lui, avec lui. Mais on est surtout triste car on n’y croit pas une seconde et qu’on a déjà vu ça en mieux à peu près 110 000 fois.
Et cet amas de facilités nous amène indubitablement à douter de la sincérité de l’ensemble et à penser que l’overdose de crasse qui nous est servie ne sert qu’à choquer, sans aucune autre vocation, et surtout pas celle de vouloir faire passer un quelconque message, qui pourtant aurait pu être fort et multiple. Les scènes d’action dans la dureté des vies explosées des bas-fonds de la grosse pomme sont plutôt bien déployées et on se trouve au cœur du chaos sur un mode assez horrifique, dans une belle immersion, ce qui ne sauve aucunement l’entreprise, mais a le mérite d’offrir quand même quelques moments possibles à apprécier et qui nous réveillent un peu. Sean Penn porte le film rien qu’avec sa tronche, et quand même ce n’est pas rien. Pour autant, son personnage est écrit avec tellement de caricature et de poncifs, qu’il demeure bien difficile de dégager une quelconque virtuosité d’interprétation. Reste sa présence, et ça forcément on aime. Tye Sheridan fait ce qu’il peut, merci à lui. Il n’est pas aidé par un personnage creux, écrit à la truelle et qui ne parvient pas à développer une quelconque profondeur. Il y a Mike Tyson aussi, dont on va se garder de dire du mal pour d’évidentes raisons d’intégrité physique. Voilà, c’est tout, c’est fini, merci d’être venu, il restera de Black Flies une marque indélébile, inoubliable, universelle : pin pon, pin pon, pin pon…
Titre Original: BLACK FLIES
Réalisé par: Jean-Stéphane Sauvaire
Casting : Sean Penn, Tye Sheridan, Katherine Waterston …
Genre: Thriller, Drame
Sortie le: Prochainement
Distribué par : Metropolitan FilmExport
ASSEZ MAUVAIS
Catégories :Critiques Cinéma, Festival de Cannes 2023, Les années 2020
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