SYNOPSIS : Dans le nord de la Suède, un mystérieux mur blanc est découvert dans les profondeurs du plus grand dépôt de déchets nucléaires au monde. Fait d’un matériau inconnu, ce mur va profondément perturber la petite communauté qui vit et travaille dans les environs.
Ce vendredi, retour dans le nord, et plus précisément en Suède avec la série White Wall au pitch intrigant. Tandis que l’inauguration d’un site de stockage de déchets nucléaires est imminente et que des militants écologistes font tout pour empêcher la mise en route du plus grand site d’enfouissement au monde, une équipe fait une incroyable découverte au sein des galeries de la mine : un étrange mur blanc d’origine inconnu était dissimulé derrière la roche. De quoi s’agit-il ? Un pitch qui n’est pas sans nous rappeler La Corde. Souvenez-vous, La Corde se déroulait en Norvège (mais pas dans la neige contrairement à White Wall) et suivait un groupe de scientifiques isolés qui trouvaient lors d’une promenade une mystérieuse corde posée au sol. Décidés à découvrir à quoi elle était accrochée lesdits scientifiques s’étaient alors enfoncés petit à petit dans un voyage digne de l’enfer avec pour seule ambition de découvrir où menait cette corde. White Wall nous y fait penser de par son concept mystérieux et expérimental, sa localisation géographique originale et le fait que l’action s’inscrive dans un milieu professionnel atypique (une base d’observation dans La Corde, un site de déchets nucléaires dans White Wall). Comme toujours avec ce genre de propositions la crainte de l’escroquerie est souvent au bout du chemin (ce n’était pas le cas de La Corde malgré ses lacunes). Alors White Wall demeure-t-telle une page blanche ou y a-t-il vraiment de la matière pour la remplir ?
Disons-le tout de suite, pour bien voir les tenants et aboutissants de la série il faut tout regarder. Extrêmement poussive et baladeuse lors de ses quatre premiers épisodes, le soubresaut se produit lors du cinquième épisode qui donne enfin quelque chose à se mettre sous la dent (et nous ne parlons pas ici que de l’intrigue mais aussi du rythme et des personnages qui prennent de l’envergure). A plusieurs reprises nous nous sommes demandés si la première partie de saison ne se suffisait pas à elle-même pour acter que nous avions bel et bien affaire à une escroquerie enrobée d’un banal discours écologique racoleur. Un doute légitime dans la mesure où l’on vient initialement admirer la découverte du siècle et que l’on se retrouve avec des militants écologistes, des personnages perdus dans leurs vies vides et chiantes et des allers-retours entre les galeries des mines et les bureaux du site d’enfouissement. Paradoxalement, avec le recul, et maintenant qu’on a assisté au dénouement, ces quatre épisodes justifient leur parti pris même si la série aurait pu être moins avare en révélations, ou à tout le moins, en rebondissements (même si certaines idées sont malignes). Dès le cinquième épisode des enjeux plus palpitants se mêlent à ceux de la découverte du mur. Oui avoir un mur (enfin d’ailleurs encore une fois s’agit-il d’un mur ?) c’est une chose, mais encore faut-il pouvoir y accéder alors qu’il se trouve au sein d’un site réglementé et que la découverte reste cachée aux yeux de la Direction. Comme vous vous en doutez avoir placé l’action dans un milieu de bras de fer écologique n’a rien d’anodin.
S’il y a autre chose à souligner dans la série c’est son casting. D’abord peuplée de personnages en apparence froids et léthargiques on en vient à les apprécier, s’y attacher et même à les comprendre. Alors évidemment, beaucoup ne sont finalement que survolés (il aurait été intéressant de davantage s’intéresser à un personnage comme Magnus (Mattias Nordkvist) et son lien avec le mur par exemple) et l’ensemble manque de développement mais lorsqu’il a lieu ce dernier s’avère subtil : notre personnage préféré est sans conteste Atte (excellent Eero Milonoff) le chef de la sécurité. De prime abord malaisant et indigne de confiance, le personnage s’affirme peu à peu comme un être fiable et plein de valeurs, et cela fait extrêmement plaisir car c’est aussi dans ces développements que se trouve la richesse de la série. Même Lars (Aksel Hennie), initialement totalement hermétique et détaché de toute curiosité, affiché comme un héros sans grande saveur, finit par réussir à nous captiver avec son regard aussi vide que magnétique (oui c’est possible) et son tempérament évolutif qui le mènera à finalement vouloir découvrir ce qui se trame derrière le fameux mur.
Le problème de la série est qu’elle est aussi ambitieuse que décevante. Plusieurs fois au cours du visionnage nous nous mettions à douter. De façon très classique d’ailleurs avec ce genre de programme. Nous nous demandions si la série menait quelque part et pas juste sur un cliffhanger avec entre le début et la fin du pur meublage. Lorsque nous avons compris que ce n’était peut-être pas le cas nous nous sommes alors mis à gamberger sur le type de » révélation » que pouvait proposer le show, au risque d’être déçus (on se rappelle de Missions et de son final à la masse). D’autant plus que la série n’est parfois pas sans nous rappeler Les Montagnes hallucinées de Lovecraft (à lire absolument) et on se plaît à penser qu’elle va marcher dans ses pas. Parce que c’est bien de ça qu’il est aussi question ici : de l’avenir de l’humanité (on ne pourra pas dire que la dame qu’on voit de temps en temps dans la série, avec ses déclarations aussi philosophiques que prophétiques à la radio, ne nous laisse pas objectivement ce fil rouge sous les yeux même lorsqu’on regarde ailleurs), des actes des hommes, de leur soif de curiosité et de leur talent pour marcher vers la destruction. De grands thèmes qui inspirent chaque jour et qui ont mené à la proposition d’aujourd’hui. Au final nous ne regrettons pas le voyage (l’ambiance a un côté addictif avec sa lenteur, sa neige et ses galeries minières), mais à l’arrivée White Wall s’avère malheureusement assez poussive dans son final (peut-être aussi à cause de son budget) car il est aisé de broder des histoires en prenant de grandes thématiques et en y injectant des pistes obscures pour leur faire raconter quelque chose…mais raconter une bonne histoire c’est autre chose. Le pari est donc à moitié réussi, les huit épisodes ont un début, un milieu et une forme de fin mais notre curiosité quant à elle reste partiellement sur sa faim. A découvrir sur arte.tv pour vous faire votre opinion, nous sommes curieux de savoir ce que vous en avez pensé.
Crédits: Arte.tv
intéressant, dommage qu’il y ait une histoire, puisqu’en général il lui faut une fin et une explication. La série tiendrait sur un seul descriptif des actions des personnages et de leur interaction. En introduisant un élément inexplicable qu’elle se refuse à expliquer la série rate cette analyse de l’insupportable ennui que distille l’hiver suédois.
a enregistrer et voir en utilisant largement l’avance rapide, belles photos, bel éclairage.
Fin très décevante. Ça fait bien de laisser le spectateur face à ses idées mais j’aurais aimé quelque chose de moins énigmatique quand même
Il est question de sublimer le mystère, jusqu’à la fin. En ce sens, en réinjectant de l’inaccessible, l’homme fait face à nouveau à ses limites de connaissances. Ceci contraste avec la mission sur Mars sur laquelle Rover enquête et découvre de l’eau…élément de la vie, alors que sur Terre, tout reste à comprendre, et l’eau en premier…le film rétablit une sorte de Ground Zéro du savoir…il pose la question de l’homme et du progrès, la folie qui nous y mène…en nous indiquant, comme disait Héraclite, que les dieux ne sont jamais très loin des objets de la connaissance. Ode à la face cachée du réel, l’esprit.
Avec tous les personnages intéressants et toutes les intrigues il y avait de quoi faire plusieurs saisons et prendre le temps pour développer le côté « Alien ». Dommage.
Pardonnez moi mais quelqu’un peut il m’expliquer la chute? Je reste sur ma faim. Merci
J’ai supposé que les destins de la terre et de Mars etaient lies par la capsule, et que le fait de l’ouvrir sur Terre declenchait le jaillissement sur Mars, laissant supposer que la Terre allait connaître un nouveau déluge… ce n’est que mon sentiment .
j’ai beaucoup aimé cette série, les personnages par leur ambiguïté mais aussi leur détermination sont captivants, quant à l’histoire, ce mur blanc intrigue
et nous force à diverses élucubrations, la curiosité extrême reste finalement un vilain défaut, faut-il toujours chercher à savoir aux risques de découvrir l’irreversible …
Je constate en lisant vos commentaires que la série attise quand même la curiosité des gens, c’est cool de lire vos réactions, je ne pensais pas que « beaucoup » de personnes regarderaient…
La fin justifie-t-elle la longueur des 8 épisodes ? J’ai comme un doute après m’être ennuyé 8 fois 40 minutes !
La vie sur terre est née de l’eau, d’où venait cette eau ?
Et si cette eau venait de très loin et contenait tout ce qu’il reste d’une autre planète, si une forme de vie « evoluée » donc destructrice avait déjà massacré sa planète expédiant avant de disparaitre l’essence de leur vie pour tout recommencer et malheureusement, a nouveau tout détruire.
Si certains d’entre nous avaient en eux la mémoire de l’eau, pourraient ils freiner ou stopper cette course effrénée vers l’anéantissement ?
Pourraient ils dire leur malaise, l’expliquer, sont ils des sentinelles ?
C’est ainsi que j’interprète cette fin.
J’ai bien aimé cette série même si certains personnages manquaient vraiment de présence, voir d’énergie…
Cette série est hyper angoissante. Dès les premières minutes, une voix off nous avertit : la fin est proche. On comprend qu’il s’agit d’une radio écologiste dont les propos viendront rythmer les épisodes en apportant une troublante résonance au développement de l’action. Action toute relative, d’ailleurs, puisqu’il ne se passe rien de très palpitant (du moins dans les premiers épisodes), mais l’inquiétude est bien là, encore augmentée par l’atmosphère feutrée de ce décors de neige. Pas de supers héros mais des hommes et des femmes comme on peut en croiser tous les jours, avec leurs doutes et leurs erreurs, ce qui nous les rend encore plus proches. La fin est à la fois effrayante (cette eau surgie de nulle part semble être douée d’un pouvoir de croissance autonome et infinie) et frustrante car de nombreuses questions restent sans réponse (que s’est-il passé lors des premiers forages sur le même site, comment Besse a-t-il compris quelle était la nature de ce « mur » au point qu’il préfère se suicider plutôt que d’en vivre la révélation ?). Personnellement, j’ai été scotchée par cette série. A noter qu’elle n’est disponible qu’en version originale sous-titrée, ce qui ajoute encore au sentiment d’étrangeté qui s’en dégage.
Il parait que la fin justifie les moyens ? (8x 45mn)
Comme pour beaucoup de téléfilm ….. je suis resté sur la mienne de FAIM.
Mais promis, juré, je vais faire gaffe aux bouteilles d’eau que j’achète maintenant.
Mon interpretation: il y a 2 milliards d’annees la terre a ete ensemensee avec plusieurs de ces contenants et celui ci n’a simplement pas pu eclore pour certaines raisons inconnues.
J’ai regardé cette série avec curiosité au début et je me suis laissée prendre au jeu dans cette atmosphère langoureuse et féerique dans neige.
Malgré quelques longueurs on se prend dans ce tourbillon mi-realite mi-fantastique qui parfois me font penser à Twin Peaks.
La fin ne m’a pas trop déçu après réflexion je pense que la nature reprends ses droits et va empêcher l’enfouissement nucléaire (sujet de la série).
Série atypique. À voir absolument.