Critiques

LIAISON (Critique Mini-Série) « Liaison fait honnêtement le travail, ni plus ni moins… »

SYNOPSIS: Un thriller contemporain qui explore les enjeux et les possibles conséquences dévastatrices des erreurs passées sur notre futur. La série d’action met en scène un récit inattendu et complexe auquel se mêle une intrigue politique et d’espionnage, avec en creux, l’histoire d’un amour passionnel et indéfectible. 

Première co-production française d’Apple TV+, Liaison est aussi, à bien y réfléchir, l’une des premières grosses séries à traiter explicitement du Brexit et de ses conséquences géo-politiques, ici avec les voisins français. Créée par Virginie Brac à qui l’on doit notamment les premières saisons de l’excellente Engrenages, Liaison s’inscrit comme un thriller contemporain, au cœur duquel se trouve une histoire d’amour impossible entre Gabriel, un mercenaire français (Vincent Cassel) et Alison, une employée du ministère de l’Intérieur anglais (Eva Green).Lorsqu’une série de cyber-attaques mystérieuses frappe Londres, elle force les deux anciens amants à coopérer pour sauver la capitale anglaise, quitte à réactiver d’anciens sentiments. Un sentiment global très appuyé par le générique de début, annonçant sans fard la promesse de thriller sur fond de romantisme et de secrets. À l’image de la série d’ailleurs, vue en intégralité, et qui ne brille pas par sa finesse. En suivant en parallèle la trajectoire de ses deux protagonistes des deux côtés de la Manche et en Syrie, la série permet d’avoir un rythme efficace qui fait que l’on ne s’ennuie pas.

On sent toute l’efficacité des années Canal derrière la production, qui se permet en plus d’avoir un montage plus que correct, malgré les mêmes images saturées de gris qui semblent être devenues une obligation dès lors qu’une oeuvre d’espionnage existe.  Au-delà de la forme, correcte et souvent plombée par une BO omniprésente, le fond joue sur les peurs de terrorisme actuelles, faisant d’ailleurs penser plus d’une fois à la série Jack Ryan de Prime Video. Le propos sur le Brexit reste cependant limpide, montrant à quel point la décision du gouvernement anglais (appuyé par son référendum) crée des scissions en empêchant à peu près tout le monde de faire son travail correctement, et en affaiblissant plus qu’en renforçant leurs défenses.

Au milieu de tout ça, la romance au cœur des enjeux peine à prendre réellement jusqu’à la mi-saison : trop peu de scènes en commun et trop de tension nuisent à la crédibilité de leur relation, même si Eva Green et Vincent Cassel ne déméritent pas ensemble. Le souci est surtout que chacun s’en sort mieux de son côté : Alison et sa famille recomposée du côté anglais, et Gabriel du côté français, bien aidé par son patron bougon joué par Gérard Lanvin.

On se prend malgré tout à suivre la série avec intérêt, parce qu’elle arrive à bien cerner au-delà du paysage politique des personnages dont on attend que l’humanité remonte à la surface. On sent la volonté de la part de Virginie Brac de rester aux côtés des personnages y compris dans des scènes secondaires pour l’intrigue mais indispensables pour comprendre l’attachement et l’hostilité des personnages entre eux. Au final, si son identité semble davantage taillée pour un lundi soir sur Canal+ que pour une diffusion hebdomadaire sur Apple TV+, Liaison fait honnêtement le travail, ni plus ni moins. On regrette juste que le couple principal soit au final trop en retrait par rapport à la promesse de départ.

Crédits: Apple TV+

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s