Critiques Cinéma

THE FABELMANS (Critique)

SYNOPSIS: Portrait profondément intime d’une enfance américaine au XXème siècle, The Fabelmans de Steven Spielberg nous plonge dans l’histoire familiale du cinéaste qui a façonné sa vie personnelle et professionnelle. À partir du récit initiatique d’un jeune homme solitaire qui aspire à réaliser ses rêves, le film explore les relations amoureuses, l’ambition artistique, le sacrifice et les moments de lucidité qui nous permettent d’avoir un regard sincère et tendre sur nous-mêmes et nos parents. Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d’un tempérament artistique, son père Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, est devenu le documentariste de l’histoire familiale ! Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués, interprétés par ses amis et ses sœurs. Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle et fait basculer son avenir et celui de ses proches.

Steven Spielberg nous avait laissé émerveillé il y a un peu plus d’un an par sa version furieusement moderne de West side story, se repositionnant incontestablement au centre de l’échiquier du cinéma mondial, n’en déplaise à ses désormais habituels détracteurs, sans doute confortés dans leurs certitudes par l’échec public d’un film qui a sans doute décontenancé. Avec son nouveau film, The Fabelmans, le réalisateur d’E.T, l’extraterrestre (1982)  fait un retour sur lui-même intime et introspectif, traversé de moments d’intense émotion et de trouvailles réjouissantes de mise en scène, des éléments qui trouveront des résonances dans le cœur du public avec plus ou moins de force selon qu’il connait plus ou moins bien certains détails personnels de la vie du metteur en scène.

En racontant l’histoire de cette famille juive dans l’Amérique des années 50, Spielberg fait revivre les moments d’abord heureux vécus dans une famille aimante et solide avant que les apparences ne se craquellent et que tout cet amour contrarié ne cède la place à un amoncellement de rancœurs et de tristesse. Cette famille composée d’une mère pianiste et protectrice (Michelle Williams), d’un père informaticien aimant mais un peu absent (Paul Dano) et de leurs quatre enfants: Sammy (le Steven Spielberg de fiction interprété par Gabriel LaBelle) et ses trois sœurs. C’est le personnage de Sammy qui est l’insider du spectateur, celui par le prisme duquel, on découvre ces personnages à priori ordinaires d’où va émerger un des artistes majeurs du septième art, porté dès son plus jeune âge par sa passion indéfectible pour le cinéma.  Une passion née à l’âge de 7 ans, devant Sous le plus grand chapiteau du monde (1952), de Cecil B. De Mille, où il sera à la fois effrayé et ébloui par ses premières images découvertes en salle à l’occasion d’une expérience collective alors unique en son genre. La passion du jeune garçon n’aura dès lors de cesse de croître et de devenir le moteur de son existence.

Avec The Fabelmans, Spielberg remonte le fil de sa vie, retourne sur les éléments qui ont forgé sa personnalité d’abord, puis nourri sa filmographie ensuite. On y voit le jeune Sammy tourner avec ses amis scouts des courts métrages, embryons de moments qui ont ensuite innervés sont cinéma et que l’on retrouve par exemple dans Indiana Jones et la dernière croisade ou Il faut sauver le soldat Ryan… La passion du jeune garçon enrobe tout le film tout comme ses traumas fondateurs, l’antisémitisme dont il fut victime au lycée et le divorce de ses parents et sa manière d’utiliser l’art pour exorciser ses démons. Même si le metteur en scène s’est souvent confié au fil du temps sur les éléments fondateurs de sa vie privée et artistique, la façon dont il les agence dans The Fabelmans est extrêmement éclairante et gorgée d’émotion.

Cette chronique douce-amère, tantôt belle à pleurer, tantôt d’une tristesse abyssale ou d’un second degré salvateur est une oeuvre majeure d’un Spielberg offrant toujours une maîtrise impressionnante de son art. Les sentiments y sont beaux et grands comme la vie de ce créateur hors normes, dont on suit le chemin et sa caméra chevillée au cœur depuis tant d’années. On comprendra que certains restent sur le bord de la route, qu’ils soient insensibles à la poésie à laquelle nous nous sommes laissés prendre même si on regrettera la stigmatisation dont est parfois victime le réalisateur taxé à notre avis à tort de projets devenus selon eux par trop programmatiques. Car ici, tout pour nous respire la délicatesse, la tendresse, l’émerveillement… Avec The Fabelmans Steven Spielberg se retourne sur son enfance et nous offre les clés de son imaginaire autant que les pierres sur lesquels il s’est construit. Une lettre d’amour bouleversante à la famille, à la passion et au cinéma.

Titre Original: THE FABELMANS

Réalisé par: Steven Spielberg

Casting : Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano …

Genre: Biopic, Drame

Sortie le : 22 Février 2023

Distribué par: Universal Pictures International France

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