SYNOPSIS: Joe s’envole pour Londres dans l’espoir d’enterrer le passé et de repartir à zéro. Mais sur le chemin hasardeux de sa rédemption, une nouvelle obsession le captive déjà.

Joe Goldberg est mort, vive Jonathan Moore ! Souvenez-vous, en fin de saison 3, le personnage interprété par Penn Badgley simulait sa mort pour couvrir le meurtre de son épouse Love, dépitée d’apprendre que son mari et le père de leur enfant était tombé amoureux de la jeune bibliothécaire Marienne. Un incendie et un abandon de bébé plus tard, Joe est donc devenu Jonathan, sur les traces de Marienne entre Paris et Londres. On le retrouve donc en Angleterre, en tant qu’enseignant dans une prestigieuse université, et désormais proche de tout le gratin posh de la capitale anglaise. Mais forcément, il faut que ses fantômes le rattrapent, transformant ses “vacances anglaises” en… quelque chose d’autre.

“The Crown filmé par Guy Ritchie” : voici comment Joe présente la trépidante aventure qu’il vit/subit dans cette saison 4 de You. Il faut dire qu’après les élites new-yorkaises et les influenceurs californiens des deux premières saisons, ainsi que les familles antivax de la saison 3, ce “pauvre” Joe se retrouve constamment mêlé aux pires catégories de la population qui soient.

Pour cette première partie de saison, divisée en deux par Netflix, on replonge donc pour la quatrième fois dans un tout nouvel environnement, aux gens détestables qui, pour une raison qui devient de plus en plus mystérieuse, apprécient Joe plus que nécessaire. Vous vous en doutez, c’est loin d’être réciproque pour le jeune enseignant. Pourtant, ce dernier va se retrouver mêlé à une sombre histoire de tueur en série, nommé “Eat the rich” (subtil), et devenir la proie, au lieu du chasseur qu’il est actuellement. C’est franchement une excellente idée pour renouveler les enjeux de la série qui s’enlisaient dans le même schéma narratif sur les premières saisons (un environnement, une femme qui devient la proie de Joe… et sa mort). Le souci, c’est que sans entrer dans les détails, c’est écrit avec les pieds en plus de se la jouer The Menu : même si ces riches sont antipathiques, ils n’ont rien fait d’assez mauvais pour mériter de mourir. On se retrouve donc dans une sorte de murder mystery du pauvre étalé sur 5 épisodes, avec des personnages pas assez creusés pour qu’on s’intéresse à eux, à deux exceptions près : Phoebe et Kate, deux femmes étonnamment attachantes et solidement interprétées, et qui justifient presque à elles deux un visionnage complet de cette saison.

Pour le reste, la série adopte pour ces 5 premiers épisodes le pilotage automatique, amenant la dose nécessaire de rebondissements et de kinks inavouables pour continuer de susciter l’attention du téléspectateur. Ce n’est jamais ennuyeux, mais est-ce que c’est stimulant ? Pas tellement. Et s’il faut bien admettre que voir Joe sans femme ni enfant permet de reconnecter avec la nature originelle du personnage, il est étonnant ici de le voir si passif et effacé (en dépit d’une voix-off toujours aussi hilarante). Néanmoins, Penn Badgley continue de jouer Joe avec son efficacité naturelle, réussissant à apporter de nouvelles nuances à son personnage. Comme Joe, on reste presque blasés par les directions de la série qui semble condamnée à devoir se renouveler… Sous peine de mort ? Toujours est-il que cette première partie de You saison 4 se montre tristement terne et peu engageante. Heureusement pour nous et pour la série, la deuxième partie de saison est largement supérieure… On vous en dit plus au mois de mars ?

Crédits: Netflix