Critiques

WINNING TIME : THE RISE OF THE LAKERS DYNASTY (Critique Saison 1) Une série à haute explosivité…


SYNOPSIS: Focus sur l’équipe de basket-ball des Lakers de Los Angeles qui a dominé le classement en NBA dans les années 1980. Parmi les joueurs emblématiques : Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar Jamaal Wilkes, James Worthy, Byron Scott ou encore Michael Cooper. 

Cette série assez hors normes et quasi inclassable s’est construite essentiellement sur la base du livre Showtime : Magic, Kareem, Riley, and the Los Angeles Lakers Dynasty of the 1980s  (2014) de Jeff Pearlman. Le réalisateur du pilote n’est rien de moins que Adam McKay (Succession (2018), Don’t look up  (2021)) qui est également son producteur. Sa patte est évidemment là, dans le décryptage de cette success story, qui ne lésine sur aucun excès esthétique, aux effets visuels assez fous et avec une grosse dose d’inventivité qui déborde. HBO tient là un show multivitaminé haut en couleurs. Haaaa, justement, ces deux couleurs, Purple and Gold »… Demandez aux Lensois ce que « Sang et Or » signifie pour eux.. Sauf qu’ici, l’ambiance est typiquement californienne façon Bukowski avec nombre d’excès libertaires… Mais aussi très « Américan dream » sans hésiter à pousser au plus haut les clichés…  On y voit avec surprises et jubilations les légendes en folie : Jerry West qui ne sait pas quoi faire de son trophée MVP et le balance à souhait partout où il peut… Pat Riley qui s’ennuie et qui fait des cassettes pour devenir commentateur. Kareem Abdul Jabbar, dans son tropisme chamanique à la quête du jus d’orange ultime… Autant prévenir, les goggles (lunettes de protection) et bras roulés de Kareem, comme les passes dans le dos de Magic sont tout juste entraperçues. A savoir que les fans du Basket au sens jeu du terme, pourraient être singulièrement déçus car les moments sur le parquet sont au final assez épisodiques. Sans doute pour que la série puisse s’ouvrir à un large public. Alors est-il possible de kiffer Winning Time sans être Californien ou fan de la franchise pourpre et or ? Difficile à dire, mais il semble que si vous aimez le business carnassier en général et le sport en particulier, la série peut revêtir quelque attrait.



Les entrailles du club sont disséquées, du local ménage à la qualité de l’éclairage, en passant accessoirement par ce qui se passe sur le terrain. Mais façon Succession, en moins clinique, c’est avant un tout une gestion d’un business dans un froid cynisme qui est surtout déployée. Ce qui par ailleurs a entraîné quelques polémiques car Jerry West et Kareem Abdul-Jabbar, deux héros de cette odyssée, ont clairement évoqué un principe de malhonnêteté sur le traitement de leurs personnages dans la série, qui il est vrai, sont pour le moins antipathiques par moment. La mise en place est quand même un peu laborieuse, mais passé le cap des deux premiers, la série installe sa narration et ses sous intrigues. Avec les événements festifs comme traumatiques, qui peuvent jalonner la vie d’une entreprise. A la différence que quand il s’agit des Los Angeles Lakers, chaque micro histoire devient légendaire. L’on parle ici de l’équipe la plus primée de l’histoire de son sport, avec 17 titres de champion, à égalité avec son rival homérique les Boston Celtics.


Il existe comme un foisonnement d’idées qui génère une abondance d’images pour un ensemble certes hautement créatif, mais qui manque parfois de simplicité et donc un peu de sincérité. C’est toute la dichotomie de cette série… Elle est glamour, pop, épique et d’époque mais passe beaucoup de temps devant son miroir et se trouve par moment trop belle. La playlist suit bien entendu, on est quand même en Californie à la fin des années 70. The coup, Neil Diamond, Sacha Distel (et oui !!), The Commodores, Anita Ward et son anthologique Ring My Bell, et évidemment The Beach Boys… Au casting, John C. Reilly incarne un Jerry Buss, apôtre de tous les excès, et met dans son interprétation ce qu’il faut de folie ordinaire, poussant les névroses et obsessions pour livrer une prestation haute en couleurs et sacrément convaincante. Quincy Isaiah est un Magic Johnson impressionnant et se montre très largement à la hauteur de l’ampleur de la tâche. Tout comme Jason Clarke en Jerry West passionné et passionnant.


Winning Time : The Rise Of The Lakers Dynasty, une série rare car biopic sur une franchise aurait pu être un documentaire façon The Last dance de 2020 mais la volonté au-delà de la reconstitution historique était aussi d’offrir un show survitaminé aux fans des Lakers. Le projet est de ce point de vue abouti, pour une série à haute explosivité. Impossible enfin de ne pas avoir une pensée plus qu’émue pour Kobe Bryant, pour qui un message rapide est passé, quand de surcroît on partage l’amour pour ce maillot historique. Toutes ces autres époques flamboyantes des Lakers, que nous aurons peut-être l’occasion d’admirer, attendu que HBO a confirmé la commande d’une saison 2, ce qui est une excellente nouvelle.

Crédits: HBO / OCS

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