Critiques

ANDOR (Critique Saison 1 Épisodes 1×01 – 1×05) Quelque chose sous le capot lorsqu’elle le veut…

SYNOPSIS : Une série prequel consacrée au personnage de Cassian Andor, apparu au cinéma dans le film Rogue One

Tandis que s’achevait en juin dernier la décevante Obi-Wan Kenobi, puis par la même occasion tous nos espoirs de revoir du Star Wars de qualité sur petit écran (pour le grand écran nous avions déjà fait une croix dessus depuis l’épisode IX), et alors que l’été aura à peine été suffisant pour avaler la pilule et retrouver un semblant d’espoir en la licence, voici que débarque déjà le nouveau-né du moment : Andor. Loin de nous l’idée de jouer les rabat-joies mais avouons qu’il fallait se lever de bonne heure pour réussir à foirer autant, et ce à tous les niveaux, les aventures d’Obi-Wan. Comment croire que les péripéties d’un second couteau, ici protagoniste devant l’éternel, qui même dans le formidable Rogue One ne nous passionnait guère, pourraient nous subjuguer alors que celles de notre maître Jedi ont échoué sur presque toute la ligne ? Peut-être en n’ayant aucune attente me direz-vous et en se laissant la possibilité d’être surpris. Après cinq épisodes diffusés (donc presque la moitié de la saison) et avant que le sixième ne débarque en envoyant vraisemblablement la sauce, il est temps de prendre un moment pour dresser un premier bilan :  Andor a-t-elle de quoi doucher le peu de foi qu’il nous reste en la licence Star Wars entre les mains de Disney ? 

 

Kassa (Antonio Viña) in Lucasfilm’s ANDOR, exclusively on Disney+. ©2022 Lucasfilm Ltd. & TM. All Rights Reserved.

 

Obi-Wan était ratée, c’est un fait. Tandis que la partie scénaristique était celle qui nous avait fait le plus de mal, la gangrène s’étendait à bien d’autres fondements et en premier lieu à sa forme. Série « fauchée » par excellence, le show sur notre ermite barbu (davantage barbu qu’ermite puisqu’il avait passé toute sa saison à se balader un peu partout tout en faisant la baby-sitter incompétente, du fait des nombreux rapts qui survenaient sous sa responsabilité) oscillait suivant ses épisodes entre proposer un monde factice qui sentait bon l’amateurisme sur fond de pseudo écrans LED révolutionnaires (déjà utilisés pour The Mandalorian) et faire arpenter les personnages dans des décors qui avaient l’air parfois plus naturels mais demeuraient souvent extrêmement vides et moches. Ici (et ailleurs) Andor fait mieux, c’est indubitable. Outre une plus belle photographie, la série propose davantage d’espaces extérieurs et naturels au sein d’un monde certes épuré mais crédible et surtout qui ressemble à quelque chose. Un monde que nous avons envie de découvrir. Et ça c’est déjà pas mal. La série ne fait pas cheap, contrairement à Obi-Wan (qui se prend décidément beaucoup de balles perdues de notre part, mais avec le recul difficile de ne pas trouver ça encore plus raté qu’il y a quelques mois) et démontre qu’il y a encore de quoi être confiants sur le savoir-faire des équipes, peut-être ici moins bridées par un cahier des charges sans queue ni tête et putassier. Après tout, l’enjeu n’est pas le même, et c’est peut-être ce qui sauvera Andor. Exit les courses poursuites crispantes et ridicules dans les bois, les enfants « je sais tout » inutiles qui se prennent pour des adultes et les combats en pleine nuit au milieu de chantiers : Andor semble avoir le moyen de ses ambitions ainsi qu’une certaine liberté de mouvement (bien que nous ne sachions pas encore de quoi il retourne exactement).

Nul besoin de repréciser la timeline dans laquelle se déroule la série ni pourquoi nous retrouvons à nouveau le personnage d’Andor (Diego Luna). Ajoutons, malgré les compliments précédents, qu’à ce stade Andor n’a rien d’une révolution ni d’une série d’auteur : oui c’est plutôt beau et appliqué sur la forme, oui ce n’est pour une fois pas bourré de fan service gênant, mais l’intérêt demeure relatif. Outre un Andor plat qui se retrouve traqué assez bêtement, aussi mal mis en valeur par des scènes d’enfance faiblardes que par un présent sans enjeux stimulants, la galerie des protagonistes n’est pour l’instant, en tout cas majoritairement, pas très prometteuse. On prend néanmoins plaisir à regarder les courses poursuites des soldats bêtes et mesquins qui ont décidé de ne rien laisser passer à notre Andor complètement largué. Ainsi après deux épisodes introductifs, le troisième maillon de la chaîne proposait un beau soubresaut avec quelques chatoyantes idées de mise en scène : action, tension, sentiment totalement désespéré face à une situation qui part à vau-l’eau, oui l’espace d’un instant ils ont réussi à nous avoir. Malheureusement (ou heureusement, cela dépend s’ils réussissent à capitaliser dessus) les épisodes 4 et 5, clairement là pour la transition, nous ont passablement ennuyé. Le faible engouement de départ (pour le peu que nous en disposions) est retombé comme un soufflé. Voyons le verre à moitié plein : la série a quand même quelque chose sous le capot lorsqu’elle le veut et arrive parfois à concrétiser des parcelles un peu « accrocheuses ».

Après un premier tiers anecdotique mais pas dénué d’efforts, Andor semble vouloir nous emmener quelque part et nous avons envie de voir jusqu’où. Malgré parfois des têtes d’affiche séduisantes (telle que Fiona Shaw), la série peine toutefois (comme d’habitude pour les séries Star Wars) à donner de la consistance à ses personnages. Les épisode 4 et 5, peu palpitants, demeurent toutefois annonciateurs de potentielles belles choses, que cela soit via le grand Stellan Skarsgård et son personnage à multiples facettes ou l’intrigante Mon Mothma jouée par Geneviève O’reilly (d’ailleurs le dialogue familial dans l’épisode 5 était très juste et sans fioriture, nous avons apprécié). Soyons néanmoins lucides et c’est aussi ce qui fait que nous sommes aussi sévères dans la notation : Andor a beau être plus intimiste sur sa forme et moins ressembler à une caverne à fonds verts, il lui manque une âme. Star Wars ne semble dorénavant bonne, comme les séries Marvel, qu’à nous écœurer bêtement plutôt que de chercher à nous surprendre et nous émouvoir. Malgré toute sa bonne volonté nous émettons de gros doutes sur le fait que Andor réussira dans sa suite à sortir tout cela de son faible attirail. On aurait aimé que Star Wars retrouve son cœur et pas juste des décors naturels. Les pièces du vaisseau se mettent petit à petit en place, espérons que ce ne soit pas pour se crasher en plein vol et qu’à défaut de revoir le cœur de Star Wars battre, on finisse au moins par passer un bon moment.

Crédits : Disney+

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