Critiques

NOTRE-DAME LA PART DU FEU (Critique Mini-Série) Une réussite contemporaine branchée sur les pulsations de son époque…

SYNOPSIS: L’histoire captivante de la nuit du 15 avril 2019 en plein cœur de la cathédrale Notre-Dame aux côtés des pompiers de Paris et l’impact de cet incendie sur différents personnages à travers la France…

La carrière d’Hervé Hadmar, la patte qu’il imprime sur les séries qu’il a mises au monde (souvent avec Marc Herpoux à l’écriture), son sens du romanesque, de la poésie et son indéniable amour pour le genre sous toutes ses formes font que nous découvrons chacune de ses œuvres le cœur battant dans l’espoir que le miracle se reproduise encore et encore. De Pigalle La nuit aux Témoins en passant Au-delà des murs ou Romance, on a rarement été déçu. Si le projet Notre-Dame La part du feu destinée à Netflix et annoncé alors que Jean-Jacques Annaud travaillait sur un projet similaire sur le papier (Notre-Dame Brûle) nous incitait à la circonspection et à modérer notre enthousiasme, il aura suffit de quelques secondes et de l’annonce des interprètes rattachés à cette série pour que notre intérêt remonte en flèche. Et heureusement. Car Notre-Dame La part du feu est une grande série, une série faite pour parler au plus grand nombre, à la fois populaire et exigeante, tant sur la forme que sur le fond. La mise en scène, l’écriture (le scénario est co-signé par Hervé Hadmar et Olivier Bocquet), la musique, les effets spéciaux, tout est à la hauteur d’une fiction qui fait non seulement confiance à l’intelligence du téléspectateur et qui lui offre autant de plaisir que d’émotions en bouquet.

Autour de ce récit qui se cristallise sur l’incendie de la cathédrale Notre-Dame le 15 avril 2019, c’est toute une typologie de personnages dont les destins sont à la croisée des chemins que la série nous permet de découvrir. Notre-Dame La part du feu n’est pas uniquement consacrée à ce drame historique, loin s’en faut. On y trouve un père et sa fille qui se sont perdus et que le premier fait tout pour retrouver avant qu’il ne soit trop tard, une jeune femme dépendante qui va sauver la vie d’un gamin en grand danger, une jeune femme pompier qui fait tout pour se confronter au feu après un drame terrible, une journaliste à la recherche de l’info spectacle qui va se retrouver in extremis confrontée à ses valeurs perdues, un général des pompiers de Paris sur le point de raccrocher qui va retrouver le sens de sa vocation et sa capitaine dont la vie privée vacille et qui s’accroche à sa mission coûte que coûte….

La virtuosité d’Hervé Hadmar pour fluidifier un récit touffu sans jamais perdre son téléspectateur est vraiment notable, les flashbacks disséminés au long des six épisodes qui expliquent la trajectoire des différents personnages et comment ils en sont arrivés là permettant une caractérisation au long cours de chacun d’eux, les fils du récit se rejoignant ainsi intelligemment grâce à une structure impeccablement mise en place. Visuellement c’est superbe, le feu, aussi destructeur est-il est souvent hypnotique et là les images sont aussi belles et spectaculaires qu’elles serrent le cœur. Les émotions sont également décuplées par la magnifique musique composée par Eric Demarsan, Plus Notre-Dame s’embrase plus les destins se cristallisent et la série raconte autant une mission pour sauver la mémoire collective que se sauver de ses traumas personnels. Les effets pyrotechniques sont impressionnants tant par leur réalisme que par leur rendu formel et certains plans sont réellement saisissants. Et surtout, le défi de faire des héros du feu, des citoyens ordinaires, avec leurs doutes, avec leurs failles et sans les glorifier à outrance est magnifiquement relevé. Avec sa maestria coutumière, Hervé Hadmar fait se croiser les destinées d’une multitude de personnages au cœur de Paris, fait même intervenir des fantômes, dans des scènes teintées d’onirisme mais totalement en symbiose avec son sujet.

La distribution est elle aussi en parfaite adéquation avec le projet. Au premier plan, on y trouve Simon Abkarian absolument génial en patron de restaurant totalement badass poursuivi par des usuriers et lui-même en chasse de sa fille. Celle-ci incarnée par la très talentueuse Marie Zabukovec développe une magnifique relation d’amitié pleine de tendresse avec un petit garçon. Roschdy Zem (toujours impeccable et qui avait déjà campé un pompier dans Les Hommes du feu de Pierre Jolivet), Caroline Proust (dont on admire toujours le tempérament), Alice Isaaz, Megan Northam, Frédéric Chau, Victor Belmondo, Sandor Funtek, Zineb Triki, Kassem Al Khoja sont également de la partie, chaque personnage existant réellement à l’écran même si on aurait aimé que certains soient encore plus présents et développés. Avec Notre-Dame la part du feu, Hervé Hadmar réussit un véritable strike et livre une réussite contemporaine branchée sur les pulsations de l’époque. Vraiment remarquable.


Crédits: Netflix

1 réponse »

  1. Dans la majeure parties des épisodes les personnages féminin sont littéralement rabaissée en les faisant passer pour des inconscientes entre ( l’escorte droguée, la jeune pompier n’écoutant pas les ordres de ses supérieurs, la journaliste qui met sa vie en danger pour des images et la capitaine qui met la vie en danger de ses hommes pour récupérer des objets historiques).C’est trop!!! Il y a une différence entre dramatiser une histoire pour que se soit vendeur et insulter tout un groupe de personnes.

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