SYNOPSIS: Jean, Patrick, Joanna, Romane et Guillaume se connaissent maintenant depuis plus de 30 ans. Leurs mariages et leurs enfants n’ont pas réussi à les éloigner et justement, ce week-end, la bande de cinquantenaires se retrouve en Champagne pour l’enterrement de vie de garçon de Patrick, le dernier célibataire de la bande. Mais la future épouse, arrivée à l’improviste, ne semble pas faire l’unanimité… Dans ce sublime vignoble, au fil des fous rires, des engueulades et des réconciliations, les tensions rejaillissent… car en amitié, tout le monde trinque !
Premier film pour Nicolas Vanier, qui ne se fait pas en lien direct avec l’animalier ou le naturel, comme dans Belle et Sébastien (2013) ou Donne-moi des ailes (2019) pour cet aventurier explorateur, qui cette fois-ci va poser ses jumelles sur les amitiés et leur cortège de tyrannies ordinaires, de petites perfidies du quotidien, et d’une anthropologie de ces familles que l’on se choisit. L’on y trouvera cependant sa petite touche dans sa façon de filmer et transmettre l’amour de la terre. Tout y passe, tout y est… Les secrets plus ou moins dissimulés, les petits déjeuners où ça fuse, les apéros qui se prolongent, alors, oui forcément dans Champagne, ça picole. A peu près, tous les clichés du film de potes sont passés en revue, Mes meilleurs copains (1989), Un éléphant, ça trompe énormément (1976), Nous irons tous au paradis (1977), Le cœur des hommes (2003), ou Les petits mouchoirs (2010) avec de fait une immense impression de déjà vu, une prévisibilité extrême, et une pauvreté scénaristique assez abyssale. La comparaison avec les pairs ci-dessus s’arrête là, tant ils en ont commun le genre et c’est à peu près tout. Ce qui est un vrai problème, car le minimum aurait été d’éviter comme une décalcomanie terne de modèles déjà brillants. En 2022, un film de copains, avec de la très bonne musique ne suffit pas, ne suffit plus.
C’est même par moments au bord du malaisant et du malfaisant dans l’approche d’une forme de condescendance bourgeoise des liens qui les unissent. Même si très certainement, l’intention n’était pas là, dans le film, sont présentes les cautions homos et de diversité pour se permettre du coup de se moquer en mal, et même d’user par moment de pauvrophobie, de jeunophobie. A cet égard, le personnage de la fiancée de Patrick est tellement invraisemblable dans la caricature, que la mesquinerie n’a aucune profondeur et ne sert qu’à encore plus mettre tout le monde dans sa case. C’est consternant de bon sentiments car évidemment tous vont s’excuser, c’est verbeux car rien n’est suggéré, tout est raconté, c’est pénible et boiteux au possible. Tout se voit venir, rien n’est créatif, la caricature est omniprésente, gênante. Alors oui, on se retrouve tous un peu forcément dans les personnages déployés, tant c’est d’une facilité déconcertante de grossir n‘importe quelle névrose moyenne, et de la mettre à l’écran avec ses platitudes existentielles. A l’exact rebours de l’effet recherché, pas du tout envie de devenir leur copain…
Ce qui sauve le film du ratage complet est incontestablement une forme d’énergie, avec deux ou trois traits d’humour qui permettent l’esquisse d’un début de sourire. Tout n’est pas à jeter dans le regard sur le changement des amis que l’on aime. Elsa Zylberstein, qui joue Romane dans le film, parle de « mélange d’énergies » qui c’est vrai transparaît un peu dans le rendu final. Tant mieux si eux se sont amusés sur le tournage, vu comment nous, on s’ennuie devant l’écran… Nicolas Vanier évoquera un « travail chirurgical »sur notamment le contre champ. Et comme il semble que la chorale fonctionne en dehors du plateau, les scènes collectives ont, sans doute, ce quelque chose d’un mélange d’énergie qu’évoquait Elsa.
Au niveau de l’interprétation, il y a un peu Sylvie, Elsa et les autres… Sylvie Testud offre comme très souvent cette sensibilité et grâce qui permet au film d’être moins criard. Elsa Zylbersetein apporte une touche d’ambigüité assez charmante. Et tous les autres, François-Xavier Demaison, Stéfi Celma, Stephane De Groodt, Clair Chust, Eric Elmosnino, Marie-Julie Baup, Valérie Karsentin, font ce qu’ils peuvent avec les dialogues existants, tant leurs personnages sont empreints de classicisme au mieux, de caricature au pire. Champagne ! vient s’ajouter à la longue liste des films que l’on voudrait aimer, et les temps ont beaux être durs, les manques sont trop massifs en termes d’originalité pour ne pas au final nous offrir avec Champagne ! autre chose qu’un goût de mousseux qui serait resté trop longtemps au soleil.
Réalisé par: Nicolas Vanier
Casting : Elsa Zylberstein, François-Xavier Demaison, Stéphane De Groodt…
Genre: Comédié
Sortie le: 08 juin 2022
Distribué par: SND
Catégories :Critiques Cinéma
Un navet, une daubasse… J’arrête. Pour obtenir les fonds de la régions Grand-Est le cinéaste commence son film avec une promotion lourdiingue sur le champagne. L’intrigue est éculée. Les vannes nulles, des clichés sur l’amitié et l’amour sont débités comme du jambon en tranche, deux trois scènes à peut près correctement tournées ne suffisent pas à sauver ce film du naufrage. C’est du Canet en pire.