ATTENTION SPOILERS : Cet article révèle certains rebondissements et nous vous conseillons sa lecture après le visionnage de l'épisode
SYNOPSIS: L’action se déroule dix ans après la fin tragique de STAR WARS : LA REVANCHE DES SITH. Obi-Wan y avait subi sa plus grande défaite et assisté à la déchéance de son meilleur ami, l’apprenti Jedi Anakin Skywalker, qui avait rejoint le Côté Obscur en devenant le seigneur Sith Dark Vador.
Il y a seulement quelques jours, Obi-Wan Kenobi débarquait enfin sur nos écrans. Malgré une attente insoutenable, les deux premiers épisodes qui sentaient bon la nostalgie apportaient leur lot de déception. Le postulat était simple : le budget investi dans le show ainsi que les parti pris scénaristiques ne semblaient pas à la hauteur de l’évènement. Ajoutons à cela que les décors donnaient l’impression d’arpenter un monde vide et minuscule et que les musiques s’avéraient aussi marquantes que les sons émis par une chorale de sourds-muets (d’ailleurs nous n’avions toujours pas compris quel était le « Obi-Wan theme » composé par John Williams, de retour spécialement pour l’occasion ; un petit tour sur YouTube fut nécessaire à ce sujet). Il n’aura pas fallu longtemps pour déguster ce troisième épisode (les deux premiers avaient été décalés mais pas les suivants) qui se dévoile rassurant : il y a indéniablement du mieux.Et ce mieux nous le constatons à presque tous les niveaux : les décors sont vastes, l’épisode est généreux et plus intelligent que les deux précédents dans ce qu’il décide de nous narrer. Nous retrouvons donc Leïa et Obi-Wan/Ben en cavale après leurs péripéties de la semaine dernière. Les voilà échoués sur une planète minière en se faisant passer pour des fermiers de Tawl. Avant l’atterrissage nous assistons à deux scènes intéressantes. La première est celle de Ben tentant de communiquer avec son vieux maître Qui-Gon, décédé à la fin de La Menace Fantôme. Une scène qui fait plaisir autant qu’elle interpelle : si dix ans se sont écoulés depuis l’épisode III et que nous ne savons pas ce qu’a fait Ben durant ce temps, avouons qu’il est difficilement compréhensible de le voir essayer de parler avec son maître alors que Yoda était supposé lui apprendre à le faire. Pourquoi Obi-Wan ne tente-t-il pas de parler à notre bonne vieille relique verte ? Peut-être l’a-t-il déjà fait durant les dix ans écoulés et qu’il lui a transmis tous ses secrets ? Mystère.
La seconde scène réside en un dialogue entre Obi-Wan et Leïa au sujet de la Force. Un échange juste et attendrissant qui permet d’un peu mieux cerner le ressenti de Ben face au vide laissé après l’Ordre 66 et la chute des Jedi. En cela la série donne (un peu), au bon endroit, ce que nous attendions d’elle. Mais c’est encore trop peu.
Avouons-le, après la déception de la semaine dernière nous étions persuadés que l’épisode 3 serait du pur meublage : il n’en est rien. Obi-Wan et Leïa se font ainsi passer pour père et fille, ce qui donne par la même occasion des clins d’œil émouvants à Padmé et Anakin. Sur leur chemin les comparses vont croiser divers autochtones, à commencer par le génial Freck, une crapule interprétée par Zack Braff. Ils vont aussi côtoyer des stormtroopers dans des scènes plutôt efficaces en termes de suspense et de tension, puis faire la connaissance d’un nouveau personnage incarné par Indira Varma (Rome, Game of Thrones). L’épisode est riche, sans temps mort mais prend le temps de doser action et lenteur utile. Un numéro d’équilibriste bien plus homogène que la semaine dernière. Clou du spectacle, comme nous l’avait teasé la fin de l’épisode précédent : Vador est de retour. En chair et en os. L’ancien padawan et l’ancien maître vont même d’ores et déjà s’affronter en combat singulier. L’occasion de voir enfin les sabres laser s’entrechoquer et surtout d’assister à la déchéance de Ben jusque dans ces moments qui font couler le sang. Ce dernier, sous le choc après avoir découvert qu’Anakin était vivant, n’a plus du tout d’énergie. Il a renié la Force, sûrement en pensant que c’est elle qui l’avait abandonné, et vit désormais dans un monde d’obscurité, sans réflexes et sans puissance psychique et physique. Ben est rouillé et Vador l’a très bien compris. Si Hayden Christensen (nous avons hâte de voir davantage de scènes avec lui sans costume) et James Earl Jones sont tous les deux de retour, et bien que Vador inspire indéniablement la peur, nous ne sommes pas encore au niveau du personnage tel qu’aperçu dans Rogue One. Difficile d’ailleurs à ce stade de situer où en est Vador dans son propre apprentissage. Quelques scènes sur Mustafar viennent rappeler à nos esprits à quel point le personnage revient de loin. Mais jusqu’où ira-t-il ? Espérons que Reva vienne sublimer l’évolution de nos deux icônes déchues plutôt que d’empiéter dessus en prenant inutilement du temps d’écran.
Inutile d’accabler ce troisième épisode tant les choses à lui reprocher sont minimes en comparaison de la semaine dernière. Le plaisir était cette fois au rendez-vous. Encore une fois l’absence totale de thèmes musicaux marquants (est-ce une histoire de droits ? Qu’est-ce qui explique qu’un tel évènement soit dénué de thèmes forts et puissants ? Cela devient tout bonnement incompréhensible une fois arrivés à la moitié du show) laisse toutefois perplexes, tout comme certaines facilités scénaristiques évidentes (confer le dénouement du combat final). Nous ne pensons pas qu’un petit feu puisse réellement arrêter Vador et ses troupes. Nous pourrons également nous émouvoir de l’aspect beaucoup trop balisé de l’histoire. Il semble évident qu’après avoir pris une raclée, Ben va suivre une voie de repentance qui va lui ouvrir toutes les portes jusqu’à présent fermées, pour la grande revanche. La semaine prochaine nous attendrons donc un épisode au moins aussi bien afin de ne pas relâcher le rythme qui semble s’emballer. « Je suis ce que tu as fait de moi” lançait Vador à Obi-Wan. C’est aussi valable pour les scénaristes qui ont une lourde responsabilité. En y repensant, Chloé Zhao aurait sûrement été la femme de la situation pour écrire et mettre en scène ce revival…Deborah Chow n’a plus que trois épisodes pour nous prouver le contraire.
Crédits: Disney+