SYNOPSIS: Fraîchement arrivée de Lyon avec sa fille adoptive, Edwige Marion intègre l’équipe de la Gare du Nord en tant que commissaire divisionnaire de la brigade ferroviaire. Dans cet univers noir et violent, elle enquête avec un style bien à elle sur les affaires criminelles les plus sombres, tout en cherchant à concilier ses responsabilités de mère et son rôle de flic.
Difficile de prime abord quand on découvre le pitch de Marion, nouvelle Création Originale de la chaîne 13ème Rue de faire abstraction de la série Quai N°1 (1996-2006) dans laquelle Sophie Duez et Olivier Marchal menaient leurs enquêtes au sein de la brigade spéciale des trains et frontières. Et pourtant, Marion n’a pas grand chose à voir avec la série créée par Pierre Grimblat et Didier Cohen quand bien même elle soit l’adaptation de trois romans écrits par Danièle Thiery qui fut l’une des premières femmes de l’histoire de la police française à accéder au grade de commissaire divisionnaire et qui contribua à Quai N°1. Durant sa longue carrière dans la police, elle a accédé en 1989 au poste de cheffe de la brigade de sécurité des chemins de fer ce qui lui a donné notamment de la matière à exploiter, entre autres dans la littérature où elle officie depuis le mitan des années 90. Pour cette série, seconde Création Originale de la chaine après J’ai tué mon mari, coproduite entre autres par Nolita Cinéma et
Fort heureusement, doté de récits tendus et de personnages immédiatement attachants, autant dans leurs détresses que dans leurs fonctions (même si on souhaiterait qu’ils se lâchent un peu plus), Marion se suit avec un véritable intérêt. Le personnage créé par Danièle Thiery semble parfois plier sous le poids de ses responsabilités et son agacement récurrent lui donne des airs de cocotte minute sur le point d’exploser. Mais la grande réussite de Marion est de ne pas céder au stéréotype que le personnage aurait pu véhiculer. Chez Danièle Thiery les commissaires sont des femmes fortes, volontaires et qui se soucient des officiers qui travaillent sous leurs ordres . Mais elles ne sont pas des héroïnes au sens strict du terme, en sorte qu’elles n’apparaissent pas comme des anges vengeurs indestructibles. De fait, Marion est faillible, pleine de doutes et en proie à des angoisses qui la rongent et qui lui échappent (sa fille, un amant de passage…)
Blouson de cuir qui en impose, élancée et aussi crédible l’arme au poing que dans un corps-à-corps violent avec un suspect, Louise Monot (que l’on suit et apprécie depuis de longues années) trouve ici un personnage à la hauteur de la fièvre et de l’intensité qui l’animent. Elle lui insuffle une véritable violence intérieure qu’elle laisse par moments exsuder, faisant preuve d’une poigne de fer assez saisissante. Autour d’elle, Gwendolyn Gourvenec (comme toujours superbe et magnétique) et Bertrand Nadler (convaincant) forment un tandem officiers crédibles dans une série noire qui tient la note de la gravité tout du long avec une vraie réussite. Si la série perdure au-delà de ses aventures initiales, on peut parier que Marion a des atouts convaincants dans sa manche pour s’attirer la grâce et la fidélité du public.
Crédits: 13ème RUE/ Nolita Cinéma / Darklight content