Critiques

STAR WARS: OBI-WAN KENOBI (Critique Saison 1 Episodes 1×01 – 1×02) Rien ne va…

SYNOPSIS: L’action se déroule dix ans après la fin tragique de STAR WARS : LA REVANCHE DES SITH. Obi-Wan y avait subi sa plus grande défaite et assisté à la déchéance de son meilleur ami, l’apprenti Jedi Anakin Skywalker, qui avait rejoint le Côté Obscur en devenant le seigneur Sith Dark Vador. 

Après de très longs mois d’attente, la mini-série centrée sur l’exil d’Obi-Wan Kenobi, toujours incarné par le brillant Ewan McGregor, est enfin là. Disposée à faire le lien entre la prélogie (largement reniée jusqu’à présent par Disney) et la trilogie originale, l’action prend place dix ans après les événements de La Revanche des Sith. A la manière d’Arthur dans le film Kaamelott, nous sommes donc face à la déchéance d’une icône, condamnée à une vie de misère et d’indifférence. Il est d’ailleurs assez amusant de voir que la façon de retrouver Obi-Wan est sensiblement la même que celle de renouer avec Arthur l’année dernière, après lui aussi dix ans de disparition. La série qui ne comptera que six épisodes vient de nous livrer ses deux premiers coups de sabre : mais ce retour en valait-il bien la peine ? Les séries Star Wars ne cessent de proliférer sur nos écrans, tandis que de nouvelles créations viennent encore d’être annoncées il y a quelques jours. Celle d’Obi-Wan, attendue comme le Messie, pouvait poser les bases d’une nouvelle ère radieuse pour ce format après les derniers déraillements en date dont Le Livre de Boba Fett. Malheureusement le résultat a de quoi laisser circonspect. Malgré un récapitulatif exprès mais savoureux de la prélogie, une excellente scène d’ouverture au sein de l’académie Jedi durant l’Ordre 66 puis les retrouvailles avec notre cher Obi-Wan, tout part rapidement en cacahuètes. En premier lieu l’intrigue est totalement tarabiscotée. Nous le disions, dix ans se sont écoulés et Obi-Wan fait profil bas. Pourtant en l’espace de deux épisodes les péripéties sorties de derrière les fagots ne manquent pas. Obi-Wan se retrouve donc en contact avec un autre Jedi, puis à deux pas d’une bande d’inquisiteurs qui le traquent inlassablement, avant de rencontrer Bail Organa puis d’aller se balader un peu partout pour des raisons scénaristiques fallacieuses.

D’ailleurs il est difficile de comprendre cette obsession soudaine de Reva alias la Troisième Sœur (Moses Ingram) pour Obi-Wan puisque le plan pour capturer ce dernier est mis en œuvre avec le fameux rapt dont nous reparlerons plus bas, après dix ans de disparition. Même Xavier Dupont de Ligonnès n’a pas autant de succès. Chaque évènement semble relever d’une écriture amatrice comme si Obi-Wan était un manuel destiné à montrer ce qu’il ne fallait absolument pas faire lors d’un revival. Même s’il ne fait aucun doute que la série a eu un budget confortable, il semble évident qu’il n’était pas suffisant : les rues ne respirent pas la vie, cela sent le plateau à tous les coins de plan, nous n’avons pas du tout la sensation de suivre un fugitif noyé dans des bas-fonds. Pour l’immersion nous repasserons donc. Difficile aussi d’imaginer comment nous pouvons avoir une aussi bonne scène d’ouverture puis après se retrouver avec la mélasse ambiante : l’enlèvement de Leïa est tellement risible et nanardesque que cela en est aberrant. Entre les ravisseurs aux fraises dont l’un qui court tel un crabe, et les déplacements saugrenus dans les bois, c’est à n’y rien comprendre. Nous pensions même au début qu’il s’agissait d’une mise en scène pour entraîner la princesse en cas d’attaque. Mais non, il s’agissait d’une vraie situation. De même pour Reva qui court sur les toits en mode Assassin’s Creed avec une lourdeur incroyable dans ses déplacements (on sent les artifices effacés numériquement) et un aspect ridicule assez exacerbé.



Le prétexte de devoir inciter Obi-Wan à retrouver Leïa pour le faire sortir de sa cachette n’a d’ailleurs aucun sens, comme tout ce qui se passe plus ou moins au sein du show. Même si nous étions heureux par moment de retrouver cette ambiance prélogie qui manque cruellement depuis longtemps avec sa richesse de lieux et de créativité, force est de constater qu’elle est ici plus dénaturée qu’autre chose. La série n’arrive jamais à faire preuve de cohérence et le personnage de la jeune Leïa (incarnée par Vivien Lyra Blair) en est un bon exemple : tandis que les scénaristes semblent vouloir en faire un enfant plus malin que la moyenne, clairvoyante à outrance et très mature, voilà qu’elle devient totalement stupide lors de moments où elle devrait pourtant appréhender sereinement une situation délicate. Exaspérant à regarder. Quant aux bad guys ils sont tous parfaitement ridicules (y compris malheureusement le Grand Inquisiteur incarné par Rupert Friend) avec un charisme de très faible volée. Toutes les situations sont ainsi totalement forcées comme cette altercation entre Owen (Joel Edgerton) et Reva. Les quelques rares autres personnages secondaires comme l’escroc Haja (Kumail Nanjiani) font tache au milieu de tout ça. Rien ne va donc sur le fond, ni sur la forme. Quant aux musiques n’en parlons pas : si Disney a trouvé de bon ton de nous faire dresser les poils en nous sortant un magnifique Duel of the Fates durant la bande annonce, pour la série il faudra repasser pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Les compositions sont désespérément plates et sans aucun panache. Non seulement elles ne dégagent rien mais aucun effort n’est fait y compris pourtant lors de moments-clés : par exemple Leïa qui tombe dans le vide et Obi-Wan qui doit tenter d’utiliser à nouveau la Force alors qu’il semble l’avoir délaissée depuis de longues années. Tous les moments de bravoure tombent à l’eau. La révélation au sujet de Dark Vador ne dégage elle-aussi aucune espèce d’émotions.




Si Obi-Wan nous livrera très certainement des éléments que nous attendons tous, comme une entrevue avec son vieux maître Qui-Gon Jinn (nous souhaitons tous le retour de Liam Neeson dans le rôle ne nous le cachons pas), la préoccupation majeure à ce stade sera de savoir si cela ne sera pas exécuté avec les pieds. Loin d’être un show focalisé sur la spiritualité, l’ennui et la tristesse d’un homme déchu (malgré quelques cauchemars posés là histoire de), Obi-Wan semble prendre un virage effrayant et sans queue ni tête pour remettre un avant un personnage phare que nous souhaitions tous revoir à l’œuvre. Néanmoins il semblerait qu’encore une fois, Disney n’ait pas compris de quoi ils parlent au sein de Star Wars. Après un premier épisode d’une cinquantaine de minute et un deuxième d’une quarantaine de minutes, il ne reste donc plus que quatre épisodes…en espérant qu’ils ne brassent pas autant de vent que le sabre laser rotatif de l’inquisiteur.

Crédits: Disney+

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