ENTRETIENS

HPI Saison 2 (Entretien avec Bruno Sanches) « J’essaye d’être dans la vérité de la scène et de ce qui se passe… »

Beaucoup de boulot à venir pour Bruno Sanches dont l’actu immédiate est la présence dans la saison 2 de HPI qui début ce 12 mai sur TF1. Ravi du succès mais plus encore de l’évolution de son personnage, le comédien a répondu à nos questions alors qu’il est de plus en plus présent sur nos écrans et que ce n’est pas près de s’atténuer. Entretien.

Comment on gère un rôle important dans une série télé qui a fait un tel triomphe en saison 1 et les retours qui vont avec et comment aborde-t-on la saison 2?

Le succès on ne s’y attendait pas. On a fait la série de manière assez professionnelle, donc investi comme quelqu’un qui a accepté de jouer un rôle. On savait que c’était qualitatif en le faisant mais jamais tu te dis que tu vas claquer un score pareil et c’est hyper encourageant, hyper gratifiant. C’est vrai que là on aborde la saison 2 avec une petite pression en plus parce qu’on se dit qu’on doit être à la hauteur mais à la fois, on le met vraiment dans un petit coin de nos têtes et puis on fait le truc à fond… Cette saison 2 moi je trouve qu’elle est vraiment meilleure que la première parce qu’on est riches de cette première saison, de ce qui marche, de ce qui ne marchait pas et on s’est rendus compte que la comédie était vraiment importante et on l’a poussé un peu plus, on s’est un peu plus lâchés et on était un peu plus libres aussi de ce dépucelage de première saison et plus à l’aise avec nos personnages. Et comme les personnages ont tous été plus développés et qu’il y a plus de liant entre nous tous, on a réussi à vraiment créer une troupe qui va être plus vivante et plus conséquente dans cette saison 2.

Tu parles d’une pression mais est-ce que ça ne donne pas aussi une grosse confiance ?

Pour moi non, je ne me dis pas « c’est bon on est sur des rails ». Peut-être qu’il y avait plein de paramètres qui faisaient que les gens étaient devant leur télé. On sortait de confinement, il y avait le Covid… Pour moi jamais rien n’est gagné. Je préfère me dire ça que de me dire « ça va le faire ». C’est une nouvelle saison, ça recommence, c’est comme si ce n’était jamais sorti et on va voir comment les gens vont l’accueillir… Et pour le coup Audrey (Fleurot) elle s’est mis dans le même état d’esprit. Elle n’était jamais dans l’idée de parler trop vite. Travaillons et faisons.

C’est la première fois que tu incarnes un flic ? Il y a des rôles de flics qui t’ont marqué en tant que spectateur ou téléspectateur ?

J’avais déjà joué un gendarme dans la mini-série Pour Sarah, et donc je portais un uniforme. C’est quand même différent un flic de la PJ, j’ai appris un peu ce que c’était la police judiciaire et c’est un sacré délire. Notre référent sur la série, Franck Martins nous disait « j’ai rarement vu une série aussi proche de la réalité ». Malgré le fantasque de la série, il y a quand même une réalité qui passe dans le commissariat où on se permet de rigoler, d’avoir une vie plus proche de la réalité que de l’idée que l’on se fait du blouson noir, du brassard, de la barbe de 4 jours, des cernes et du whisky que tout le monde boit… Il y a plein de rôles de flics qui m’ont marqué à l’écran que ce soit ceux avec Bruce Willis, Mel Gibson ou les séries comme Starsky & Hutch ou les films de Belmondo bien sûr…

Comment se passe ta collaboration avec Audrey Fleurot et Mehdi Nebbou ?

Elle est assez géniale. Ils sont tous les deux hyper bosseurs et pas du tout centrés sur eux. J’ai vraiment la sensation d’être dans une troupe de théâtre, personne ne tire la couverture à soi, ça joue ensemble. Audrey c’est une énorme bosseuse, j’ai rarement vu ça… Son personnage est bien chargé, elle a des tonnes de texte à apprendre, c’est quelqu’un qui ne se plaint jamais… Mehdi il a une méthode un peu plus à l’américaine mais hyper intéressante aussi et on s’échange des tips de jeu… C’est cool et familial à la fois. Bon c’est vrai qu’en interview on dit toujours ça… Mais que ce soit les techniciens ou les comédiens il y a vraiment un esprit de troupe et une super entente. Après j’en sais rien, peut-être que dans 4 saisons on se tirera tous dans les pattes mais pour le moment ce n’est pas du tout le cas.

Il y a aussi Marie Denarnaud et Bérangère McNeese avec qui tu as partages parfois des scènes. Est-ce qu’une complicité a le temps de s’instaurer avec des comédiennes, même quand votre temps de présence commun n’est pas énorme par épisode ?

Oui carrément. Après le tournage on va boire des coups, on va manger ensemble et ça crée du lien donc ça se ressent après sur le plateau et puis ça matche. C’est pas toujours le cas mais là tout est connecté donc c’est hyper agréable. Les prods ont réussi à créer une équipe qui fonctionne vraiment bien ensemble et je pense que c’est ce qui fait aussi la force du programme, ça et l’alchimie entre nous tous et la singularité qui tient avant tout aux personnages qui sont particulièrement bien écrits.

Sur un tournage comme HPI il y a de la place pour l’improvisation ou tout est très carré, très écrit ?

Tout est carré et très écrit mais quand on connait bien son texte c’est plus simple d’improviser. Parce que tu as une base qui est forte et l’impro elle peut venir assez rapidement et ça nous arrive d’improviser. Mona Achache sur le deuxième épisode, j’avais mon texte mais elle m’a laissé le mettre à ma sauce et c’est très agréable. Et avec Audrey, sur les fins de séquence, on improvise tout le temps. Vraiment c’est une virtuose, elle est vraiment impressionnante.

Comment trouves tu l’évolution de ton personnage entre la saison 1 et la saison 2 ? On a la sensation qu’il s’intègre encore plus autour du binôme…

Moi j’ai été très heureux parce que déjà à l’écriture je l’ai senti. Et j’ai senti ce que je pouvais en faire. J’étais hyper heureux de voir que ce que j’avais fait sur la première saison avait plu et qu’ils se sont permis de développer le personnage de Gilles et j’espère qu’ils vont le développer plus encore…

Donc ça veut dire qu’il y aura une saison 3 ?

On verra déjà ce que la saison 2 donne (Rires) Après j’en sais rien mais si la saison 2 fonctionne aussi bien et même un peu moins bien… Enfin c’est pas mathématique, on verra…

Dans l’introduction de l’épisode 4 tu as un scène absolument jubilatoire ou tu joues énormément avec ton visage, c’est presque du slapstick. C’était comment de tourner ça avec toute la famille autour de la table qui te calcule pas et toi qui réagit uniquement avec ton corps ?

J’étais dans l’instant présent de l’écoute et le corps a réagi à ce qui se passait en fait… Je n’arrive pas trop à analyser… Le jeu c’est tellement être dans l’instant présent que c’est dur d’avoir un recul mais j’essaye d’être dans la vérité de la scène et de ce qui se passe…

Pour le coup une scène comme ça c’est très écrit ?

C’est écrit mais je pense que Vincent Jamain qui est aux commandes de cet épisode-là a aussi orchestré le truc, il lui a donné de la densité… Il y a le rythme et il y a les réactions qu’il faut en fait. On n’a pas fait énormément de répètes et de prises. Quand une prise est bonne, elle est bonne et ça a tout de suite pris. Et les mômes sont supers…

Tu es prêt à incarner Gilles pendant combien de temps encore ?

C’est compliqué à dire… Tant que j’estime qu’il y a des choses à donner à ce personnage, mais tant qu’il y a de la matière, il y a de l’espoir. Le jour où on tombe dans une espèce de monotonie du succès et que ça se transforme en Julie Lescaut je pense que j’arrêterais. Je pense que si c’est une chose qui arrive, il y en a une qui arrêtera avant moi. Tant que c’est aussi savoureux et aussi jubilatoire que ces deux premières saisons, moi j’en suis, c’est sûr.

Depuis 2019, on te voit dans plus en plus de séries… A quand un rôle principal dans une série et/ou l’écriture de l’une d’elles ?

Je vais faire d’autres choses, là, pour le cinéma aussi mais j’adore l’idée d’une série. Le rôle principal d’une série j’en rêve ça c’est sûr. Moi me mettre à l’écriture d’une série… Avec mon ami Arthur Sanigou on écrit des trucs mais on ne peut pas encore en parler mais pas forcément avec moi en rôle principal. Mais oui j’adorerais être au centre d’une série mais avec une troupe comme dans HPI

Qu’est-ce que tu vas faire là au cinéma et à la télévision ?

Je vais tourner une série pour Arte écrite et réalisée par un ami qui s’appelle Joris Goulenok qui s’intitule Canis familiaris et on joue des chiens (Rires). Ce sont nos visages mais… on est des chiens… C’est une comédie dramatique sociale sur une meute de chiens. C’est très Wes Andersonien, c’est assez mortel. Après je vais faire un long en juin et un autre long en juillet et après on va reprendre la saison 2 de l’Ecole de la vie

Qu’est ce que tu rêverais de faire ? Si tu profitais de cette interview pour lancer un appel aux scénaristes ou aux producteurs ?

Je rêverais de faire tellement de choses, des séries de genre ou des films de genre, des films ou séries d’action d’arts martiaux ou fantastiques… J’aimerais beaucoup développer une série sur les loups-garou, sur les mythologies nordiques, sur les croyances avant Jésus-Christ… Là j’ai 40 ans, j’ai des capacités physiques, je pratique les arts martiaux depuis longtemps et j’aimerais bien le montrer au cinoche. Qui sait ?

Tu peux nous parler de ce que tu as fais sur le podcast Batman Unburied ?

J’ai joué Le chapelier fou. C’était génial. J’adorerais bosser plus avec Douglas Attal. Lui je pense qu’il va amener des choses nouvelles au cinéma et aux séries. C’est un mec qui est passionné par tout cet univers… Il a ouvert un peu la route avec son film de super-héros et il va s’engouffrer dedans… Là, il est à la direction de ce Batman et le résultat est génial…

Propos recueillis par téléphone par Fred Teper

Remerciements: Eléonore  Heuzé Agence French Lights

 

 

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