SYNOPSIS: Tandis que le cadavre d’un homme est recraché par les eaux d’un torrent, une jeune adolescente sans identité s’est réfugiée dans le chalet d’Alex. Muette, apeurée, elle semble découvrir le monde et la technologie pour la première fois. Est-elle parvenue à s’échapper d’une longue séquestration, ou vivait-elle à l’écart de tous, quelque part dans la montagne ? En tout cas, le danger rôde : une « ombre » semble bien décidée à la récupérer. Alex la prend sous son aile et se lance dans une double enquête. Une recherche de vérité qui va le plonger au cœur de l’univers parfois inquiétant des survivalistes.
Pour ce second inédit de la saison, c’est un formidable retour aux sources que nous offrent Niko Tackian et Franck Thilliez, aux manettes de cet épisode réalisé par Olivier Langlois, un habitué de la série (La Dame Blanche, Les Amants du Levant, Marche ou Crève…). D’ailleurs, on a l’impression que les épisodes à tendance survivaliste, ceux qui nous font côtoyer les sommets, lui sont dévolus. Dans La fin des temps, le survivalisme est au cœur du sujet, même s’il ne se dévoile réellement comme tel qu’en deuxième partie d’épisode.
Avant cela, on assiste à un face-à-face passionnant entre Alex (Samuel Le Bihan) et une jeune sauvageonne complètement mutique, incarnée à la perfection par la talentueuse Natacha Krief (Caïn, Les rivières pourpres). Leurs échanges captivent, même si l’on ne doute à aucun moment que la Tendresse parviendra tôt ou tard à apprivoiser la jeune pousse. Samuel Le Bihan fait passer à travers son personnage emblématique des trésors de patience et d’empathie. Garde-chiourme improvisé qui nous fera sourire plus d’une fois, Alex Hugo se remet même à crayonner pour l’occasion. Et ses dessins (enfin, ceux de Sylvain Rigollot) nous avaient tant manqué !
En parallèle, l’enquête s’organise, efficace, malgré les aléas géographiques et humains. Alex, fidèle à lui-même, n’écoute que son instinct et son bon cœur, et continue de mettre des bâtons dans les roues d’Angelo (Lionnel Astier), dont la lassitude est de plus en plus criante. On sent son personnage sur la fin… Une retraite anticipée pour le chef de la police rurale de Lusagne ? On n’espère rien de plus tragique… Les rouages de l’enquête se mettent en branle, et la piste remonte jusqu’à la source promise. On accuse alors une menue déception, nous qui nous attendions à retrouver quelque chose dans l’esprit de Marche ou crève ou encore Un rêve impossible. On regrette d’en apprendre finalement bien peu sur le mode de vie de ces survivalistes de l’extrême. Un sneak peek, et hop ! Notre petit regret sur cet épisode.
Outre la satisfaction de voir Leblanc (Fabien Baïardi) un peu plus mis en avant et Marilyne Canto à son meilleur, l’épisode réserve un chouette tête-à-tête entre Alex et Renard (Mikaël Fitoussi), lequel résume parfaitement notre ressenti face à l’immensité des toits du monde : « Ici, c’est grand, mais c’est aussi une prison. » Pour nous, les hauts sommets ont surtout des allures de cartes postales qui fleurent bon l’évasion, un lien plus pur et harmonieux avec la Nature, quelque chose d’élémentaire, de fondamental même. La liberté pour les uns, une prison pour quiconque ne peut s’en échapper. Comme toujours, la montagne ne rend pas facilement ce/ceux qu’elle a pris. C’est cet aspect de la série qui nous manquait le plus : son gigantisme tranquille, cette fenêtre ouverte sur l’air pur par le directeur de la photographie Jean-Max Bernard. Les yeux rivés à l’écran, on inspire à fond, on goûte presque la sève et l’eau furieuse des torrents… le tout sublimé par la musique de Jérôme Lemonnier.
Une bien belle toile de fond prêtée aux drames les plus (in)consistants, que la montagne contemple avec une paisible indifférence. Un très bel épisode, en symbiose avec l’ADN de la série. On n’avait pas perdu espoir.
Petit rappel : à partir de maintenant, c’est sur France 3 et non France 2 que vous pouvez suivre les aventures du flic-écolo au grand cœur.