Un jeune homme tente de survivre dans un monde post-apocalyptique envahi par des monstres. Un expert lui enseigne comment les combattre… (Le résumé est tellement nul…)
On avait pris l’habitude de ne pas voir Dylan O’Brien autrement que dans son rôle de meneur dans la saga Le Labyrinthe (The Maze Runner – Wes Ball, 2014). Ici, il incarne Joel, un rescapé de la Monsterpocalypse aux antipodes du combatif Thomas, lequel donne complètement dans la guimauve. Amoureux transi d’Aimee (Jessica Henwick), dont il a été séparé quand les monstres ont attaqué San Francisco, il désespère de la revoir un jour. D’autant qu’il ne trouve pas sa place dans la colonie souterraine où il a trouvé refuge. Et pour cause ! Joel représente un handicap flagrant pour les autres survivants : il se « fige » face au danger. Ses camarades tombent donc des nues lorsque Joel leur fait part de son départ imminent pour la surface et tous ses dangers afin de retrouver Aimee. Contextualisation aux petits oignons et poilade assurée. Alors, Netflix – qui a récupéré le bébé parce que, pandémie oblige, le film a dû trouver une autre voie de sortie grand public – nous a vendu ça comme un énième teen-movie un peu poisseux, plein de mucus, et surtout dégoulinant d’amour. Alerte publicité mensongère ! Le Love and Monsters de Michael Matthews c’est tellement, mais alors, tellement mieux que ça ! Bon, on ne va pas vous mentir : de l’amour, vous allez en prendre plein la tronche. Mais pas comme vous pourriez le craindre (pour mémoire, le film devait initialement s’appeler Monster problems. Concis. Limpide.). Et si on vous révèle que le second personnage principal est un chien – le meilleur chien du monde – ça vous met sur la voie ?
Dans le genre film d’aventure familial que les fans de E.T. et Les Goonies chérissent en leur cœur d’éternels bambins, Love and Monsters se pose là. On se rapproche peut-être plus d’Arthur et les Minimoys que d’Indiana Jones, mais on est pile à mi-chemin de ce qui semble être le compromis parfait pour que petits et grands frissonnent ensemble devant le même écran, juste ce qu’il faut. L’antihéros, Joel, est suffisamment naïf pour que l’on croie à sa nécessaire évolution, suffisamment fou pour que l’on croie à ses chances. Archétype décalé du disciple qui passe par toute une série de rites initiatiques, Joel suscite empathie et hochements de tête dubitatifs, ce doux mélange qui préfigure de tout accomplissement final glorieux. On se plaît à le suivre dans une quête que l’on jugera désespérée et un brin erratique, son périple étant semé d’embûches et de bébêtes peu ragoûtantes qui assurent le grand spectacle. Les rencontres qu’il fera en chemin se révèleront déterminantes, fortes et poignantes, et pas dénuées de poésie, comme ce dialogue nocturne que Joel aura avec un droïde. On adore le duo formé par le vétéran (Michael Rooker) et la gamine opiniâtre (Ariana Greenblatt). Mais de toutes ses alliances, la plus vraie, la plus riche sera celle que Joel va nouer à la vie à la mort avec un chien errant dont le regard nous a pris aux tripes. Le sidekick parfait.
Si toute la partie survivaliste sur fond de réflexion un brin métaphysique fonctionne sans accrocs, avec même quelques belles surprises et sueurs froides, on émet quelques réserves sur le dernier tiers du film, qui accuse un coup de mou avec un fake happy ending et un rebondissement ultime qui nous a fait froncer les sourcils. Qu’à cela ne tienne, la résolution de ce dernier acte reste plus que satisfaisante, et le dénouement a su nous combler. En définitive, le scénario (signé Brian Duffield et Matthew Robinson) est simple, sans effets de manche inutiles, avec peu de personnages, une toile de fond rapidement déployée et suffisamment barrée pour qu’on s’y immerge d’emblée. Les meilleures recettes sont les plus simples. Love and Monsters est ce genre de film-ovni qui traverse le ciel parfois un peu morne de votre panorama filmique tel une comète, et l’illumine de poussière d’étoiles. Non, on n’a rien fumé d’illicite, on est simplement ravis d’avoir eu affaire à une comédie apocalyptique rafraîchissante, sans prétention mais au capital sympathie en béton ! Si vous avez le moral dans les chaussettes, et que vous avez besoin de passer un bon moment, n’hésitez plus : Love and Monsters est d’une générosité monstre !
Titre Original: LOVE AND MONSTERS
Réalisé par: Michael Matthews
Casting : Dylan O’Brien, Jessica Henwick, Michael Rooker …
Genre: Science fiction, Aventure, Comédie
Sortie le: 14 avril 2021
Distribué par: Netflix France
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma