Critiques Cinéma

THUNDER FORCE (Critique)

SYNOPSIS: Après l’invention d’une formule donnant des super-pouvoirs aux gens ordinaires, deux amies d’enfance devenues d’improbables super-héroïnes s’allient pour braver le crime.

 

Cette critique n'est pas exempte de menus spoilers qui, selon toute vraisemblance,

ne devrait aucunement altérer votre visionnage.

C’est souvent le problème avec les films de super-héros qui ne viennent ni de chez DC Comics, ni de chez Marvel : les 3/4 du temps, on a affaire à des pastiches du genre. Et Thunder Force – rien à voir avec le jeu vidéo éponyme – ne déroge pas à la règle. Car, s’il coche, à la hâte, toutes les cases des prérequis à toute histoire de justicier masqué (en-dehors du fait qu’ironiquement, aucun personnage n’est masqué dans ce film), Thunder Force n’entend pas du tout prendre son sujet au sérieux. Pourtant, tout est là : les pouvoirs spéciaux tout droit venus de l’espace, les vilains, le drame familial qui conduit l’héroïne à se dépasser pour venger ses parents et œuvrer pour le bien commun, le labo high-tech, l’injection accidentelle, le bad-guy mégalo, le sidekick rigolo, les vannes sur les costumes, la joute préliminaire entre les vilains et les gentils, la balance morale, le sacrifice du héros, la caricature… et l’affiche qui envoie du pâté. Tout, absolument tout est inscrit au programme. Mais assaisonné à la sauce Ben Falcone, époux, scénariste et réalisateur préféré de Melissa McCarthy since 2005. On lui doit notamment The Boss et Mère incontrôlable à la fac. Des classiques.


Dès les séquences d’exposition du pitch, on voit se profiler la grosse farce, qui repose néanmoins sur une idée qu’il aurait été plaisant de creuser : les rayons cosmiques censés être un don du ciel n’ont engendré que des supers-vilains. La loose. Mais enfin, comme les humains ont de la suite dans les idées, ils se retroussent les manches pour équilibrer le game. Enfin, Emily Stanton (Octavia Spencer), unique caution morale du film, gamberge seule dans son coin sur les travaux prometteurs de ses parents disparus. On s’attendait à un tout petit peu mieux de la part de l’oncle Sam, non ? Anyway, trop de détails tuent la comédie. Étoffer l’histoire : pour quoi faire ? On n’est pas là pour être sérieux !


Une fois évacué le pénible prologue qui relate en cinq minutes vingt ans d’une amitié contrariée, on entre dans le vif du sujet : Melissa McCarthy va se métamorphoser sous nos yeux ébahis en super-héroïne trop badass et… mangeuse de poulet cru. Respect. A partir de là, on entre dans le Melissa McCarthy’s Show. Les monologues teintés de stand-up se succèdent, de même que les séquences gênantes. Vous connaissez le dicton : « les plus courtes sont les meilleures » ? Un principe impossible à appliquer, apparemment. Thunder Force fait partie de ces films estampillés l’Académie du Lol aux USA qui tablent sur le comique de répétition, le rire gras et la blague aux forceps. C’est quelquefois drôle, mais moins longtemps qu’ils le pensent, ou souhaitent. La palme du ridicule revient, et là encore c’est ironique, au personnage le plus nuancé de la galerie : Le Crabe, campé par un Jason Bateman goguenard affublé de manchons en forme de pinces de crabe. Savoureux. On passe rapidement sur la prestation de Bobby Cannavale qui a pris il y a quelques années sa carte d’abonnement du méchant vilain pas beau qui se fâche tout rouge et attifé comme le bras droit du diable. On espère qu’il capitalise des points fidélité avec tout ça. Et on ne veut même pas évoquer le gâchis autour de Pom Klementieff Thunder Force s’apparente davantage au caprice de comédien qu’à une vraie création originale. On sent nettement le prétexte décomplexé pour les deux copines de longue date McCarthy et Spencer de faire la bamboche grimées en super-héroïnes. Et pourquoi pas ? Après tout, elles ne sont pas moins convaincantes que d’autres. Il est juste un peu frustrant de n’avoir fait de cette épopée amicale électrisante sur le papier rien de plus qu’une farce de grands gamins attardés qui n’ont pas l’air de se trouver assez légitimes pour le rôle. On sourit donc à leur numéro de duettistes chantant Kiss From a Rose, et on passe.

Titre Original: THUNDER FORCE

Réalisé par: Ben Falcone

Casting : Melissa McCarthy, Octavia Spencer, Jason Bateman

Genre: Action, comédie

Sortie le : 09 avril  2021

Distribué par: Netflix France

ASSEZ MAUVAIS

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s