Critiques

GLORIA (Critique Mini-Série) Aussi efficace que prévisible avec une Cécile Bois de haut vol…

 
SYNOPSIS: Une petite ville bretonne, au bord de l’eau. Une communauté soudée où tout le monde se connait. Une femme, avocate, mère de trois enfants en congé maternité, voit son quotidien voler en éclats lorsque son mari disparait du jour au lendemain, sans explication. Où est-il ? Que lui est-il arrivé ? Accusée d’être responsable de sa disparition – voire de son éventuelle mort – elle va enquêter et se débattre, seule, pour tenter de comprendre ce qui s’est passé, et surtout qui était vraiment l’homme qu’elle aimait. Car si elle lui vouait une confiance aveugle, il était de toute évidence loin d’être celui qu’il prétendait être. Fera-t-elle les bons choix ? Saura-t-elle s’entourer des bonnes personnes ? Ce qui va bientôt lui tomber sur les épaules est très loin de ce qu’elle avait pu imaginer…
 
Les adaptations de format étranger sont devenues l’un des fers de lance de la fiction française en général et de TF1 en particulier. Après This is us et avant Kvodo c’est la série galloise Keeping Faith qui fait l’objet d’une transposition hexagonale dû aux auteurs Jeanne Le Guillou et Bruno Dega (Le Mystère du Lac, Le Tueur du Lac…) produite par Quad Drama (Iris Bucher – Roman Turlure) en coproduction avec TF1. La réalisation est signée Julien Colonna, qui a mis en scène, entre autres, Brutal pour Studio+. C’est doté d’un casting solide que Gloria se présente aux téléspectateurs et dotée d’un pitch, certes pas des plus originaux de prime abord (la disparition soudaine du mari de l’héroïne et les secrets inavoués et autres turpitudes qui en découlent) mais qui, dès lors que l’on connait le talent des auteurs pour développer des intrigues malignes et prenantes faisait qu’on partait avec un à priori plutôt positif.
 
Le récit est évidemment toujours aussi important dans la fiction moderne mais il n’est rien sans de la personnalité qui se glisse dans les interstices des rebondissements et si la mini-série en 6 épisodes peut s’avérer suffisante pour aller au cœur des choses, elle peut également s’avérer handicapante et il faut savoir ne pas étirer artificiellement une histoire qui n’en a pas besoin. C’est le point fort de Gloria de ne pas faire dans le superflu, de rester à l’os de son scénario et de ne pas multiplier les sous-intrigues qui feraient faire un pas de côté déstabilisant. Ici, on va droit au but dans cette petite ville bretonne où le clapotis de l’eau et la tranquillité de l’existence ne sont qu’apparences avant que le vernis d’un bonheur sans tâches ne vienne s’écailler et se fracasser sur les rochers.
 
Ces séries qui se déroulent dans le vase clos de petites communautés où tout le monde se connait et où les mystères s’épaississent à mesure que les épisodes passent, on en a vu un paquet ces dernières années. Et une série où l’héroïne est une femme forte qui fait front seule face aux vicissitudes d’une existence qu’elle croyait réglée comme du papier à musique, une héroïne avec du peps, du caractère malgré la charge de trois jeunes enfants, on en a vu aussi mais Gloria dévoile un tempérament et une humanité réellement prégnante qui en font non seulement un personnage attachant mais aussi une femme impressionnante capable de déployer un éventail de sentiments réellement bluffant. Disparition, secrets de famille, luttes d’influence, relations qui s’étiolent, mensonges ou vengeances, toutes les cases semblent cochées pour rallier à la cause les téléspectateurs friands du genre et c’est aussi un peu le défaut de Gloria que d’être aussi efficace que prévisible la plupart du temps.
 
La mise en scène de Julien Colonna est sans affèteries et élégante et il met en valeur une excellente distribution composée de ténors du genre. Autour de Cécile Bois, on retrouve rien moins que Barbara Schulz, JoeyStarr, Bernard Le Coq, Nicole Calfan (ces deux derniers se retrouvant 28 ans après Les Grandes Marées), Michaël Cohen, Malik Zidi, Anne Consigny, Mathieu Madenian, Amelle Chahbi, Mariama Gueye et Lucie Lucas. Tous ne sont pas aussi bien servis par l’écriture ou par la justesse de leur jeu (Mathieu Madenian est difficilement crédible avec ce personnage trouble et Barbara Schulz appuie à gros traits son personnage) tandis que Michaël Cohen, Anne Consigny et Lucie Lucas notamment héritent de personnages qui n’ont que trop peu de temps pour affirmer leur tempérament et apporter une réelle plus-value à l’ensemble. Par contre Cécile Bois fait un carton plein. La comédienne trouve ici un personnage diamétralement opposé à Candice Renoir qu’elle campe sur France 2 depuis 9 saisons. Elle réussit une prestation de haut vol, où elle fait exploser tout son potentiel dramatique. Que ce soit dans l’abandon, le désespoir, la peur ou la lassitude, elle développe une palette de jeu saisissante et prouve qu’elle peut-être une tragédienne exceptionnelle quand les circonstances s’y prêtent. Sa prestation sans fausses notes est le centre névralgique d’une série certes pas exempte de défauts mais qui  permet à l’actrice de grimper sur des sommets, là où l’oxygène se raréfie et où elle nous coupe le souffle.
 
Crédits: Quad Drama / TF1
 

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