SYNOPSIS: A quelques dizaines de kilomètres de Lusagne, un dangereux criminel réussit à s’échapper du fourgon qui le transporte, entraînant de force avec lui deux autres détenus. Alors qu’ils s’enfoncent dans un massif sauvage, entre la France et l’Italie, la criminelle de Marseille cadenasse la région. C’est au même moment qu’Angelo voit revenir avec inquiétude un personnage de son passé, Tiago. Un chef de clan gitan qui vient d’installer son campement au pied du village. De son côté, persuadé que les forces de police cherchent dans la mauvaise direction, Alex Hugo lance sa propre traque et retrouve l’un des fugitifs. A sa grande surprise, ce n’est pas un criminel accompli, mais un jeune homme mort de faim et de fatigue qui se trouve malgré lui dans la peau d’un évadé. Mis en confiance par l’humanisme d’Alex, il finit par le renseigner sur les circonstances de l’évasion, lui permettant de retrouver la piste de l’initiateur : un célèbre braqueur de fourgons…
Après l’accueil très mitigé que nous avions réservé à l’épisode précédent, Les Racines du Mal, le soulagement de visionner Le Prix de la Liberté, diffusé le 9 septembre 2020 sur France 2, a été évident. C’est avec un plaisir confiant que l’on a pu renouer avec ce qui a su faire d’Alex Hugo un indissociable de la chaîne ces cinq dernières années. Dans cet épisode, une fois n’est pas coutume, Alex Hugo et ses acolytes traquent par monts et par vaux un trio de fugitifs évadés d’un fourgon de transfert de prisonniers, vraisemblablement résolus à passer la frontière italienne toute proche. Mais, comme toujours avec Alex Hugo, les apparences sont bien trompeuses.
Bourré de petits clins d’œil au passé des personnages devenus familiers, ainsi qu’à certains autres épisodes de la série (on pense illico à Celle qui pardonne, qui sera rediffusé le 15 septembre, ou encore au premier épisode de la première saison, dans lequel on apprenait qu’Angelo est issu d’un clan gitan), l’épisode retrouve ce souffle si particulier qui nous tient en haleine depuis six saisons déjà. Intrigue à ramifications multiples et inextricablement liées, fuite en avant surplombée par les sommets, défiances et préjugés face à la mise à nu implacable des âmes, on a de nouveau affaire à du « slow-thriller », bien roots, dans lequel Alex Hugo (Samuel Le Bihan) déploie ses ruses de sioux pour empêcher le mal de gangrener ses chères montagnes, quel que soit le visage qu’il puisse prendre.
L’épisode réussi le tour de force de mettre les personnages sur un pied d’égalité, sans oublier personne sur le bord de la route, comme c’est souvent le cas pour Leblanc (Fabien Baïardi) par exemple. Ici, chacun a une partition essentielle à jouer, et l’équilibre est tangible. On a particulièrement apprécié la façon dont Angelo (Lionnel Astier) se débat avec les cendres de son passé, dont il subsiste quelques braises encore vives (l’impétueuse Cheyenne interprétée par Nacima Bekhtaoui), et le duo formé par le shérif Alex et le jeune Idriss (Alexandre Achdjian, coup de cœur de cet épisode). Dans le rôle du grand méchant loup, Laurent Sauvage convainc jusqu’à l’épilogue. Muriel Aubin a su tirer le meilleur à l’écran de cette histoire écrite par Julien Guerif, qui questionne encore, jusqu’à la moelle, ce thème récurrent dans la série de la filiation. Un thème qui résonne fort et juste jusqu’aux dernières minutes qui nous arrachent un sourire large comme les Alpes. Ils nous avaient bien manqués, tous.
Crédits: France 2